Différences

J’ai remarqué qu’il y a un manque de connaissance sur les différences entre un guide de montagne, un accompagnateur en montagne et un chef de course d’un club alpin. Mon site participant allégrement à cela car je mentionne que je suis accompagnateur en montagne et pourtant les randonnées affichées dépassent parfois de ce cadre. Je reparle de l’histoire de Transpiree à la fin.

La loi

La loi encadre (tous les pays) les métiers à risques dont ceux liés à la montagne. Dès qu’il s’agit de se faire rémunérer il faut un diplôme reconnu et suivre une formation continue. En Suisse le montant est fixé à 2300.- CHF/an (la loi est en cours de modification et pour 2019 il semble que cela soit dès le premier franc gagné). En dessous de ce montant, tu peux te faire rémunérer sans diplôme. Au delà, non. Donc les guides de montagne et les accompagnateurs en montagne ont le droit de tarifier leurs services, pas les chefs de course (ils ont le droit à un défraiement).

Guide de montagne

Le plus vieux métier lié à la montagne. Ils existent depuis plus de 150 ans et peuvent t’emmener sur tous les sommets : alpinisme, escalade, glacier, ski de randonnée et via ferrata. La formation est longue et dure (140 jours sur 3 ans) et beaucoup d’abandon en cours. Ils nous emmènent sur des sommets techniques, mais ne causent pas du contexte montagnard.

Accompagnateur en montagne

Le métier est plus récent, initié en France en 1976 et en Suisse en 1997. Les guides ont imposé une limite technique aux accompagnateurs en montagne (ils défendent après tout leur jardin) : randonnées (max niveau T3)  et raquettes (max niveau WT3). La différence va jouer sur la connaissance de l’environnement. En résumé un accompagnateur ne va pas faire un sommet très technique, mais avec son bagou, il partagera ses connaissances de la région et vous fera découvrir les richesses de l’environnement. Des accompagnateurs se sont spécialisés en botanique (floralpes.com), d’autres en géologie (Thierry Basset qu’on entend à la Radio Suisse Romande), d’autres aux tours (tour du Mont Blanc par exemple) , contes, plantes sauvages comestibles/médicales, viticulture, …
Formation : 80 jours sur 2.5 ans

Chef de course

Dans l’esprit, très proche des guides. Ils peuvent tout faire en suivant des cours (modules) de 5 à 7 jours… sauf se faire payer ! Randonnée, alpinisme, ski de randonnée : autant de module à cumuler. J’ai déjà croisé des chefs de course qui ont le niveau technique de guide. Par contre ils n’ont pas la connaissance environnementale d’un accompagnateur en montagne.

Formation : 5 à 7 jours par module

Transpiree

Lorsque j’ai commencé à pratiquer assidûment la randonnée, mon plaisir était de battre le chrono. 3h affiché sur le panneau, j’en mettais 2h. Mon record fut de dépasser les 1000m/h. Mais mes genoux m’ont lâché. Gros bobo Daniel. Pour me calmer, j’embarque mon appareil photo (une passion pour la photographie). Étant informaticien (développeur Java/Web), j’ai crée ensuite Transpiree pour partager tout cela. Le nom Transpiree vient qu’en montagne on transpire et que mes descriptions sentent l’humain. Une trace GPX est bien plus explicite qu’une infâme topo, autant raconter le vécu de la journée. A ce jour, j’ai accumulé plus de 10’000 heures de travail sur Transpiree.

Depuis 2015, je suis accompagnateur en montagne, mais je continue à partager mes randonnées personnelles, même si je ne peux pas y emmener des clients. Seules les randonnées de mon Programme de sorties respectent le cadre de l’accompagnateur en montagne. Ne me demandez pas une sortie escalade, glaciaire, alpine, etc réservée aux guides : je la refuserai.

© Fer Gregory

L’accompagnateur en montagne est le seul à détenir la lampe merveilleuse d’Aladin. Il la sort de sa poche, la frotte doucement et les bouquetins se mettent à parler, les fleurs dansent, les marmottes racontent leur vie, les cailloux deviennent très bavard car ils ont un tel vécu. Je suis obligé de ranger ma lampe, sinon je n’arrive plus à en placer une. Bref le monde des merveilles d’Alice.

J’espère avoir éclairé ta lanterne, pardon je range ma lampe d’Aladin.