Le secteur est reputé pour ses bouquetins et ils ont repondus à l'appel !

Symbole

Le bouquetin est un des animaux symbole des Alpes, avec la marmotte, le chamois et quelques autres.

Effectif

On considère que dans les Alpes, il y a environ 45’000 bouquetins. Cette population est stable ou en légère régression.

Environ 15’000 individus vivent en Suisse, 10’000 en France, 9’700 en Italie, 3’200 en Autriche, 250 en Slovénie, et 220 en Allemagne.

Histoire

Mais cela n’a pas toujours été le cas, le bouquetin a frôlé l’extermination au 19e siècle et il s’en est fallu de peu qu’il rejoigne le dodo au rang des animaux disparus.

Vertes médicinales

L’animal est abondant en Europe, mais l’apparition des armes à feu au 16e siècle met à mal les cheptels. C’est une cible facile, la chair de l’animal est comestible et de qualité, en plus un gros mâle peut approcher 100 kg. Il est peu farouche envers l’homme et de plus on le convoitait pour ses vertus médicales supposées de certaines parties de son corps : les cornes réduites en poudre pour remédier à l’impuissance (avec le rhinocéros on fait pareil de nos jours en Asie), son sang pour lutter contre les calculs urinaires et l’estomac broyé pour combattre la dépression. Son cœur a un cartilage vaguement en forme de croix : voilà un magnifique talisman pour lutter contre la mort subite.

Exterminés ?

Son déclin débute en 1550 pour se finir en 1800. En Suisse le dernier bouquetin est tué en 1809 dans le Valais. Dans la région de Chamonix, les derniers bouquetins sont tués en 1870. Ainsi au 19e siècle, dans toute la région alpine on estime que seule une population de 60 à 200 animaux soit restée. Leur dernière retraite a été la zone autour du Grand Paradis dans la vallée d’Aoste (Piémont).

Sauvés par le gong

La rescousse est venue à la dernière minute. On dit qu’en 1820, deux alpinistes anglais s’interrogeaient avec un autochtone italien, d’un étrange chevreuil qu’ils avaient vu sur la montagne. Les villageois ont informé l’académie royale des sciences naturelles. Peu de temps après, le roi Victor Emmanuel II a émis la première loi de protection et interdit la chasse au bouquetin en 1856.

Chasse privée

Orvieille Victor Emmanuel II en 1860

Le roi Victor Emmanuel II était une exception, car il était un chasseur enthousiaste de haute montagne. Afin de se livrer à son passe-temps prestigieux, une chasse exclusive à l’animal le plus rare du monde, il a mis en place des quartiers royaux de chasse au Grand Paradis, mis en place 50 mangeoires et construit des chemins de mule et des huttes de chasse. Néanmoins, la population des bouquetins a lentement commencé à se rétablir, passant à près de 3’000 bouquetins. Cela lui permettait à la fin de chasser 500 bouquetins. Quel luxe ! Bon il se contentait de tirer, toute une cour se chargeant de ramener les animaux morts et de garder les trophées. C’est beau être roi !

Dernière chasse royale Victor Emmanue lI en 1913

Braconnage

La Suisse souhaite réintroduire des bouquetins dans ses vallées alpines, au début le plus simple est d’aller se servir, pardon braconner du côté du Grand Paradis. C’est ainsi qu’en 1885, un braconnier du Val d’Aoste, Gabriele Bérard fournit au zoo de Bâle une étagne de trois ans pour 1000 CHF (30’000 CHF de nos jours !).

Demande officielle

Lors de l’inauguration du tunnel ferroviaire du Simplon entre la Suisse et l’Italie, en 1906, le Conseil fédéral demande officiellement des bouquetins à Victor-Emmanuel III. Le roi refuse, prétextant la difficulté de capturer l’animal et sa fragilité lors du transport.

Puis, entre 1906 et 1935, une centaine d’individus ont été amenés (en fraude) au zoo de Peter & Paul à St. Gall, ainsi qu’au zoo de Harder à Interlaken, afin de mettre en place un programme d’élevage. Après, les bouquetins ont été remis en liberté, notamment dans le Parc National Suisse. Il a ensuite recolonisé les Alpes comme un grand.

Plus tard, l’Italie est devenue un exportateur légal, et au moins 109 animaux ont été transportés vers le pays voisin du nord au début de la Seconde Guerre mondiale.

En 1919, le roi Vittorio Emanuele III s’est déclaré disposé à donner à l’Etat italien les 2100 hectares de la réserve de chasse à condition de créer un parc national. Le 3 décembre 1922, le parc national du Grand Paradis a été créé, le premier parc national italien.

Restitution

La Suisse répare symboliquement le préjudice occasionné autrefois par les contrebandiers en restituant 50 bouquetins à l’Italie en 2006.

France

D’après des analyses ADN, on a pu remarquer que les bouquetins de la vallée de la Maurienne (Savoie), ne proviennent pas du Grand Paradis. Ils ont donc résisté comme le groupe italien à l’extinction, du fait de leur isolement géographique. Ils étaient une soixantaine quand eut lieu en 1963 la création du Parc national de la Vanoise, qui englobe la Maurienne et jouxte la réserve italienne du Grand Paradis.