Brève historique de Chamonix

Comme c’est une région reculée, entourée de glaciers, difficile pour l’homme de s’y établir et ce n’est que vers l’an 1000, que des moines s’installent à Chamonix, sur la rive droite de l’Arve.
Le 21 juin 1741, les premiers voyageurs – Windham et Pocock – découvrent Chamonix, vallée fermée où les paysans cultivent une terre aride et froide. Le récit enthousiaste de leur visite à la Mer de Glace est publié à Londres et dans différents journaux littéraires d’Europe.

De Saussure

La curiosité des savants du 18e et du 19e siècles ouvre une ère nouvelle pour la vallée. En 1760, le naturaliste genevois Horace Benedict de Saussure vient en voyage à Chamonix et monte au Brévent d’où il découvre le Mont-Blanc. Cette découverte l’incite à en connaître davantage sur ce haut sommet où personne n’a encore posé le pied. Il promet une grosse récompense au premier qui saura lui indiquer le «chemin» pour y parvenir. Il souhaite y faire de nombreuses expériences physiques.

Mont Blanc

Enfin le 8 août 1786, Jacques Balmat et Michel-Gabriel Paccard foulent pour la première fois le toit des Alpes. Ce sera le début de la grande aventure de l’alpinisme. L’année suivante, Saussure réalise également l’ascension du Mont-Blanc et ses expériences scientifiques au sommet. Peut-on vivre si haut ? Ses observations sont géologiques, minéralogiques, physiques, météorologiques, hydrographiques et naturalistes. Son livre Voyages dans les Alpes traduit en plusieurs langues, sera le best seller de l’époque et nombre de visiteurs se rendront dans la vallée à la suite de sa lecture.

Celte, romaine, genevois, savoyarde et française

Au début, la région appartient aux celtes (gaulois), puis vers -121 elle devient romaine. L’effondrement de l’empire romain l’a fait transiter aux Burgondes puis à Genève. Puis en 1091, aux moines du Piémont, donc au royaume de Savoie. La révolution française et les guerres de Napoléon Bonaparte font passer Chamonix côté français … jusqu’à la chute de Napoléon. Et voilà la région qui bascule à nouveau dans le royaume de Savoie (1814)

Sentier d’accès


A l’époque, seul un chemin de muletiers permettait d’accéder au village qui était alors très isolé.

Vers 1800, la route du prieuré était dangereuse, même à cheval. On ne pouvait la faire en sûreté qu’à pied ou avec un mulet du pays. Avec l’arrivée des touristes, il a fallu élargir les chemins et adoucir les pentes. Depuis des chars étroits et légers, inventés par les Suisses, les chars à bancs permettent d’arriver à Chamonix. Non sans parfois verser, ce qui conduit à des accidents.
En 1860, la Savoie devient française car Napoléon III aide le royaume de Savoie, en guerre contre l’empire Autrichien … en échange de la Savoie et Nice. C’est beau la géopolitique !

Enfin une route

L’empereur Napoléon III visite sa nouvelle province et avec l’impératrice Eugénie, ils se rendent sur place pour célébrer ce rattachement. Le trajet est épique et peu confortable, il faut passer le char pas des guets bien délicats. Effaré par le dangereux chemin muletier qui le conduit à Chamonix, l’Empereur s’engage à faire améliorer l’accès routier menant à l’extrémité de la vallée et fait réaliser la route dans la falaise des Egratz entre le Fayet et Les Houches. Il décide de financer la construction d’une route carrossable de Sallanches à Chamonix, route qui sera terminée en 1870.

Très vite, les diligences assureront la liaison entre Genève et Chamonix. La route nationale est tracée vers Argentière puis arrive dans la vallée de Vallorcine entre 1882 et 1886. Un nouvel itinéraire vers la Suisse est alors tracé.

Et la route vers le Valais ?

Autrefois, pour accéder en Valais, les voyageurs empruntaient le col de Balme.

C’est à partir de 1825 que les valaisans déposent un projet de route à chars pour relier Martigny à Chamonix. La Tête Noire et le col des Montets sont la solution retenue.

Tête Noire

Le passage de la Tête Noire était connu de longue date comme un étroit chemin appelé le mauvais pas. Le voyageur était contraint de descendre de son mulet en raison de la difficulté du passage au dessus du vide. Un tunnel est donc percé (1827-1836).

La route entre Martigny et La Forclaz est raide et reste donc un chemin muletier interdit à tout véhicule. La route ne devient officiellement carrossable qu’en 1875 et le passage du Châtelard sera élargi en 1888.

La route des diligences de Vernayaz, Salvan, les Marécottes et Finhaut sera longtemps une concurrente sérieuse. Ce n’est que plus tard dans les années 1950 que la route sera modernisée devenant largement plus accessible.