Suisse | Valais

La météo est annoncée orageuse pour l’après-midi, donc je décide d’une randonnée pas trop longue et pas trop loin, je n’ai pas envie de me prendre la pluie lors du retour (les joies du scooter !).
L’idée est de visiter les sommets au-dessus de Torgon. Jusqu’à présent les installations mécaniques m’avaient fait fuir ce secteur, mais il n’est jamais trop tard pour changer d’avis. Si vous pensez prendre le télésiège de Torgon, téléphonez avant car il arrive qu’il soit fermé et le site web n’est pas mis à jour.
Parlons un peu de Torgon, lorsqu’on arrive par la route, nous sommes accueillis par les chalets de Revereulaz, enfin quand je dis chalet, il faudrait dire plutôt masse énorme de béton ayant l’allure lointaine avec un chalet (un toit de forme triangulaire par exemple). Je propose ma version des faits :
Le deuxième jour, Dieu créa la terre, l’après-midi il l’a secoua et les montagnes se formèrent. Il vit que cela était bon. Après la création de l’homme, il lui confia ces montagnes en lui disant d’en prendre soin. L’homme en pris soin, jusqu’à ce qu’il découvre le béton. Et il bétonna à tout va, fier de son travail. Dieu en fut attristé … et alors il créa Franz Weber !
Vous l’aurez compris Revereulaz est aussi beau que les trois verrues d’Aminona de Crans-Montana.
Je me gare sur le large parking du télésiège de La Joriette et commence par monter dans la piste de ski sous le Col de Recon. Je fus surpris de voir quelques fleurs dans ce champ labouré par les dameuses, tout se perd ! Le chemin est standard et j’arrive à l’auberge La Bourri, fermée lors de mon passage (fermée le mardi et mercredi, un panneau l’indique in situ, leur site web n’est pas à jour, cela semble une coutume locale à Torgon !). Un panneau touristique indique que le pierrier en face abrite souvent des mouflons, animal de la famille des moutons avec de grandes cornes en colimaçon (voir l’article de Wikipedia). L’inconvénient est qu’il y avait un troupeau de vaches, je n’ai encore jamais vu de mouflon (il parait qu’il y en a 250 dans le coin) et donc la rencontre ne sera pas pour aujourd’hui !
Je poursuis et j’arrive au Col de Recon (1734m), aussi nommé Col de Rapenaz. Je bifurque à gauche pour le sommet Haut Sex et le chemin monte fort dans des sous bois. Le chemin est pentu, quelques pas de I et surtout un peu gras (ce sera le seul endroit gras de la balade), les mollets chauffent. Je croise une famille dont les mollets sont moins affutés, puis le chemin s’adoucit enfin et longe la crête pour arriver au sommet de Haut Sex (1961m) qui fait frontière entre la France et la Suisse. La famille parisienne me rejoint et nous babillons un long moment. La vue ratisse large, même si les nuages coupent la vue sur le Mont-Blanc et Grand Combin. En face il y a le Mont de Grange, au loin la Pointe Percée qui se détache (le plus beau point de vue sur notre balade pour ce sommet) et les Cornettes de Bises. La vue ratisse large sur le Chablais Français comme Suisse. Bref superbe.
Je reprends le chemin et il est à nouveau pentu, mais en descente. Ce sera presque le cas tout le long jusqu’à Tour de Don. Je passe le sommet Le Mouet, dans la descente une chaine, dont l’utilité me laisse songeur. Puis le Col de Croix ou Col de Reculaz (c’est quoi cette manie de dédoubler les noms ?) avec un court passage raide, puis une pente normale pour arriver à la Tête du Tronchet et le sommet des téléskis et télésiège plus loin.
Après le télésiège de nouveau une section pentue qui s’adoucit et on longe l’arête confortable. Trois chamois descendent un couloir raide puis j’arrive à la Tour de Don (1998m) flanqué d’un malheureux panneau jaune et de barbelés. Un peu plus loin (10m), je passe sous les barbelés et trouve un endroit pour ma pause casse-croute. La vue est un peu différente (Pointe Percée un peu cachée, mais la vue sur le Léman est généreuse), sinon c’est encore du 360° avec les Dents du Midi et Mont de Grange en morceau de choix.
A partir de là, pour rentrer à Torgon (enfin le parking de La Jorette), il existe deux possibilités, revenir sur ses pas jusqu’au Col du Croix et descendre par le Pas du Croix, c’est la version courte ou filer par la Portes d’Onne puis la ferme de Draversa d’en Haut. J’ai donc choisi la … troisième possibilité, un peu de hors piste. Je poursuis par la crête, encadré sur la gauche par des barbelés, je passe la Portes d’Onne et descend par une route de 4×4 jusqu’à Sur les Gorges, avant la ferme Onne. J’ai repéré depuis la crête un chemin dans la combe Vélard.
J’arrive sur la crête de Sur les Gorges, un portail m’évite de passer sous les barbelés. Un âne et des moutons sont de l’autre côté et je suis une jolie sente. Je me demande si ça n’est pas un ancien sentier, car le passage seul des animaux ne me parait pas suffisant pour expliquer cette sente. Le chemin est agréable, à trois aulnes près. Arrivé au milieu de cette combe, je décide de descendre droit en bas pour rejoindre le chemin au Pt1360. Je descends dans un petit pierrier, coupe parfois par l’herbe, la pente reste acceptable. La difficulté viendra plus bas, car l’herbe recouvre les pierres et le pied glisse. En tout je me suis gamellé six fois (je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, je suis tombé dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau. Contine Les Inconnus !), pourtant le terrain était sec. Le dernier tiers, les herbes sont plus hautes, facilitant encore plus les chutes ! Bref ça n’est pas du hors piste tranquille ! Sinon j’ai vu une prise d’eau, mais toujours pas de mouflons !
Avec bonheur, j’arrive au Pt1360 (Les Places) et un sentier standard où je tiens sur mes pattes ! Au Pt1270 (Les Infinives), on rejoint une route forestière tranquille qui m’amène à la ferme-buvette Eusin. Devinez quoi, elle était fermée ! C’est la journée des enfants, donc on ferme tout ! Par contre une fontaine (fermée aussi, mais le robinet s’ouvre !) m’a permis de recharger ma gourde en eau fraiche.
De là, un sentier monte (toujours amusant en fin de parcours !) pour passer sous le télésiège de La Jorette (fermé si vous avez suivi). Un dernier passage en forêt et j’arrive au-dessus du parking (Le Cheurne) où quelques gouttes de pluies me font comprendre qu’il est temps de rentrer.
Quelques minutes après je rejoins le parking, après 6h15 dont 45 min de pause.