Suisse | Vaud

Une nuitée à l’alpage pour voir la fabrication de L’Etivaz, ça te tente ? Tenter le mot est faible ! Maître renard par l’odeur alléché du fromage vint séance tenante.
Après plusieurs tentatives, ce weekend est le bon, en plus la météo est de mise, fait rare cet été. La Pointe Percée attendra une nouvelle fois. Donc nous partons avec Evelyne et famille voir sa soeur du côté de Château d’Oex.
Au petit matin, j’ai pu suivre la fabrication du fromage de L’Etivaz (à venir), au repas de midi engloutir une portion de pâtes du chalet (prendre quelques cornettes, ajouter presque autant de fromage et napalmez de crème celle nommée double). Le but de la randonnée est de tordre le coup au dicton : 5 min dans la bouche, 15 ans sur les hanches ! Le turbo sera à off pendant toute la balade, sauf les 200m derniers mètres du retour. De ceci on peut dire que la double crème les cornettes sont mauvaises pour le sport !
Nous partons depuis le chalet d’alpage de Rodosex pour le Pas de la Scia, non mentionné sur la carte, mais avant la Tête de la Scia (prononcer chia, pour faire local, enfin faites un effort !). Ce chemin, toujours indiqué sur la carte Swisstopo a été debalisé (balisage supprimé), mais l’amical des Amoureux du Pas de la Scia lui a redonné ses couleurs par un tagguage sauvage aux couleurs bigarrées (orange pétant ou rouge vif).
Ce chemin vous fera sortir les mains des poches, apprécier le contact avec le rocher et les racines salutaires des rhododendrons et pour certaines mamans appeler à l’aide leur propre mère si des enfants turbulents venaient à tenter l’aventure. En toute sagesse Evelyne avait préféré laisser sa descendance se crotter auprès du troupeau de vaches que de tenter le diable. Corentin, son neveu, nous servira de guide.
Le chemin du Pas de la Scia est toujours bien tracé, il s’enfonce dans la forêt pour monter fort. Plusieurs passages en I frisant le II et un passage où nous ne pouvons poser qu’un pied après l’autre en comptant sur la bonne santé des racines des rhododendrons (ça change de la bonne santé de l’herbe, les rhododendrons sont d’ailleurs une valeur sûre).
Nous rejoignons la Tête de la Scia (1630m) où une ruine d’un alpage est encore un peu visible en s’écartant du chemin (attention au puits). De là le chemin redescend dans la combe de la réserve de la Pierreuse pour passer au-dessus du chalet de La Montagnette. Une trouée dans la forêt, nous permet d’apprécier la vue sur la Gummfluh et cie avec Chenau Rouge qui fut une randonnée superbe (bien que sportive).
Par une route forestière, nous passons devant la gouille du Pt1504 qui est un Gour (« bas-fond du lit d´une rivière, d´une mare », ancien français « gouffre, abîme », cf définition), ie de l’eau qui sort de la terre. L’eau sort en grande quantité, mais on ne voit pas de remous. De plus elle est bien fraîche.
Nous repartons pour rejoindre le pied du pierrier sous Le Biolet et son impressionnante paroi abrupte. Sensation de vertige garantie en levant le bout du nez. Puis une dernière montée bien en pente pour rejoindre le col du Pt1715. De là une jolie descente sous le regard de Chenau Rouge et la Gummfluh. Nous sommes dans le secteur de la réserve de la Pierreuse, mais la faune est fort peu présente (un seul chamois vu vers Rodosex-Dessous). Nous passons devant l’abri de La Pierreuse (1516m) qui est ouvert et filons tranquillement pour le joli chalet de Les Laissalets (1331m).
Avant Les Paccots, nous bifurquons et par un petit pont traversons La Gérine (rivière). Un chemin en forêt en pente régulière nous permet de passer devant la ferme de Rodosex-Dessous, inutilisée (le dernier berger fut le grand-père de Corentin). Une dernière montée pentue où enfin je sens les effets de la double crème s’estomper nous permet de rejoindre Rodosex-Dessus.