France | Haute-Savoie

Plateau des Glières

La veille, il a plu une bonne partie de la journée. Donc pour aujourd’hui, pas la peine d’aller trop haut, la vue sera bouchée. Le beau vient depuis l’O, donc autant aller à sa rencontre. On mélange les ingrédients et c’est le Plateau des Glières qui est élu. Je pars avec mon oncle Pierre et nous arrivons sur ce plateau des Glières, au niveau du musée de la résistance.

Monument à la résistance

En mars 1944, ce plateau fut le théâtre d’une guerre entre les résistants et les allemands (et collaborateurs). La région est occupée par les allemands. La fonction de refuge du plateau des Glières s’impose vite lors de la Seconde Guerre mondiale à cause de la proximité de la Suisse où peuvent s’abriter des militaires en débandade, des juifs ou des résistants. La résistance s’organise et les anglais font un largage d’armes par avion. Nous sommes en hiver et la neige complique la récupération du matériel. Les allemands donnent l’assaut et font des prisonniers qui seront exécutés quelques jours plus tard (121 hommes). Un monument fut inauguré en 1973 pour rappeler ce souvenir. Il est possible de rentrer dans ce bâtiment, une sorte de chapelle laïque. Ce fut une défaite militaire, mais une victoire sur les ondes de Radio Londres.

Plan du Loup

Nous partons et contournons la tourbière locale pour monter en forêt. Le public est familial ou en recherche de champignons. Le terrain est gras et il y a plusieurs petits ponts pour enjamber les zones humides, l’inconvénient st que le bois mouillé est glissant. La montée se poursuit dans une jolie forêt pour en sortir dans un plateau au Plan du Loup. L’endroit est mal nommé … car il est plein de chèvres. Quelques crottes de moutons, montrent que le loup est en vacances.

Pas du Loup

Une montée pentue, permet de rejoindre le Pas du Loup, décidément toujours absent. Nous arrivons sur le plateau de la Montagne des Auges.

Montagne des Auges

Le terrain devient doux, en légère descente à travers un pâturage où les vaches se reposent. La vue est bouchée au loin, mais le Mont Blanc est normalement visible. Nous arrivons au hameau des Chalets des Auges où il y a bien du monde. Quelques discussions plus loin, nous arrivons devant le refuge du Chalets des Auges, nommée Refuge les Mangeurs de Lune.

Refuge les Mangeurs de Lune

Nous nous arrêtons à ce refuge, les canards, chien, poules et ânes forment un joyeux mélange. Nous avons notre pique-nique, mais l’hysope nous attire. Je connais de nom la plante, mais pas encore croisé (elle ressemble à la vipérine) et encore moins dégusté. C’est vendu. On s’attable pour déguster les Matafans, sorte de criques que mon papy ardéchois faisait (enfin je ne l’ai vu cuisiner qu’une fois, justement suite à notre demande de déguster ses criques). La serveuse est a du répondant et nous ne manquons point de la taquiner. L’intérieur du refuge est décoré avec soin et mérite le coup d’oeil.

Col de la Buffaz

Nous partons après cette belle pause et il faut évacuer l’alcool. Alors le goût ? Trop fort en alcool (sûrement au-dessus de 45°) et peu de goût. On nomme l’hysope, le génépi du pauvre. Le génépi par contre s’est goutu ! Heureusement pour nous le chemin est sur la route d’alpage, tranquille et sans soucis. La vue est jolie sur la montagne d’en face : les Rochers des Traversiers. Nous croisons un peu de monde et au lieu de descendre au Col de la Buffaz, coupons via Lachat

Lachat

Le chemin est peu marqué au début et il n’y a pas de panneau. Ça sent le sentier abandonné. Nous progressons sans soucis pour arriver à la ruine de Lachat. Ensuite le chemin s’évapore, mais il est visible dans les hauteurs. Nous marchons au mieux car la pente s’accentue bien. Nous retrouvons un sentier taillé dans la roche et rejoignons la crête devant le Chalet de l’Ovine. Il y a quelques myrtilles parmi les aulnes.

Chalet de l’Ovine

Nous arrivons sous la ferme de l’Ovine et babillons avec des gens du coin. Le chemin se poursuit à flanc de coteau et la vue s’élargit. Nous arrivons sans soucis au Col de l’Ovine. Là on fait le point et nous décidons de filer à la Pointe de Puvat. La météo est un peu couverte, mais faire un sommet l’emporte

Pointe de Puvat

Le départ est un sentier qui fait chauffer les mollets car c’est pentu. Puis une transition sur un plateau, nous fait arriver au passage clef de la course : il faut monter un pan rocheux par des pas de II un peu exposé. Les prises de mains sont bonnes, mais ce passage demande de l’attention. La suite est une crête plus ou moins aérienne qui fait son effet. Je surveille mon oncle, moins habitué à ce genre d’exercice. Nous arrivons au sommet de la Pointe Puvat, 1909m flanqué d’une croix réalisée avec des poteaux métalliques de ligne téléphonique. Original. La vue est bouchée, les Aravis sont étêtés et le Mont-Blanc manque à l’appel. Pas grave, nous sommes contents.

Col de l’Ovine

Il nous reste à rebrousser chemin, passer la crête aérienne, le passage clef, plus délicat à la descente et retrouver le Col de l’Ovine. De là le sentier devient roulant et coupe les pentes déversantes de la Pointe de Puvat qui s’offre sous un joli jour. C’est mignon. Nous retrouvons le Col du Loup et filons pour changer en direction de la ferme des Lanches, un panneau nous y invite.

Les Mouilles

Nous arrivons devant la ferme des Lanches où pâturent des chèvres qui s’attroupent devant nous. Toujours aussi joueuses. De là, le chemin quitte la route d’alpage pour filer en forêt et passer devant la ferme des Mouilles. Nous suivons la route et je cherche le chemin mentionné sur la carte vers 1450m. Rien. Nous tentons notre chance plus bas, une entrée est possible dans le pâturage. Il y a une vague sente, mais c’est de la progression libre dans le pâturage. La carte mentionne une ruine qui n’existe plus. A les cartes IGN ! Nous retrouvons le chemin de la montée et longeons la route pour rejoindre la voiture sur le plateau des Glières. Quelle belle journée riche en rencontre et en histoire.