France | Haute-savoie

J’avais décidé d’aller en raquettes en Haute-Savoie, mais la neige fondant, il a fallu que je change mon sommet et choisisse un sommet plus élevé. De préférence avec des secteurs N pour que l’espoir de neige existe encore.
Je vise donc un modeste sommet au-dessus du Grand Bornand : la Tête d’Auferrand. En arrivant au Grand Bornand, je poursuis en direction de Chinaillon et le Col de la Colombière. La route est fermée à la circulation à 1400m (Les Bouts). Certaines voitures forcent le passage pour rejoindre le parking supérieur … sans garantie sur l’état de la route. Je trouve une petite place (pris d’assaut le parking) et découvre que toutes les faces S sont quasi sans neige. Mazette, j’hésite à laisser les raquettes pour une randonnée pédestre, mais cela me semble trop court. Je questionne des personnes qui descendent et file quand même par la route, les raquettes sur le sac.
Après quelques minutes, la route est enneigée, mais pas assez pour me faire mettre les raquettes. Je rejoins le Col de la Colombière (1613m) et babille avec un couple. Nous discutons sur le passé italien, pardon que dis-je piémontais de la Savoie (Savoie cédée à la France en 1860 sous Napoléon III).
Enfin je mets les raquettes et file du côté obscur, mais pas de la force ! Je longe la route croise une dame en raquettes, elle a laissé son mari en ski de randonnée, les devers lui tordant les pieds en raquettes. Puis j’arrive à la ferme d’Aufferand (l’orthographe diverge avec celle du sommet). Je poursuis un peu par la route, puis c’est le début des choses sérieuses, on monte dans la pente. je comprends la dame, le secteur est pentu. Un replat et je marque une courte pause et me rends compte que je n’ai pas activé le DVA ! C’est sûr qu’éteint, c’est pas très utile !
Je poursuis plus ou moins le long de la trace et remonte sous la face NE de la Pointe de la Botte (Pt1880). La trace s’arrête vers 1780m. C’est raide devant et je ne vois pas la suite. Est-ce le bon passage. Je reviens sur mes pas et traverse un cours d’eau enneigé, pour remonter parmi les vernes. Sport cette section. Les muscles chauffent et le souffle se fait court, mais je finis par arriver au col, crête entre la Tête d’Auferrand et la Pointe de la Botte. Je retrouve surtout un peu de soleil et une pente agréable.
Un devers parmi les vernes où je suis content de la trace des skieurs. Une dernière montée raide en zigzag et je débouche sur la crête au soleil. Quel spectacle. Je retrouve avec bonheur la Pointe Percée et le reste de la chaine des Aravis. Direction Thonon-les-Bains, j’ai eu du mal à reconnaitre la Haute Cime des Dents du Midi. Je prends mon temps et descends par la face N, une combe proche du sommet. Les semelles du skieur qui m’a précédé, n’ont pas dû apprécier la proximité des rochers. Puis un joli morceau de poudreuse, rare en ces jours.
Sans le faire exprès, j’ai suivi un vallon (thalweg) qui est le lit d’un cours d’eau. Un peu technique vu la faible épaisseur de neige. C’est assez long et plus adapté au ski. Je rejoins la route de la montée. Je rencontre peu après un ornithologue avec sa longue-vue et sa chienne Génépi (!). Long échange et discussion autour du gypaète barbu réintroduit depuis bientôt 30 ans. Avec sa longue-vue, je peux observer les bouquetins qui paissent sur les crêtes environnantes du Pic de Jallouvre. Superbe.
Il me reste à rentrer à pied, des images plein les yeux et de belles rencontres. La montagne comme on l’aime.