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Sentier des Roches. Telle fut le projet de départ. Comme il fut déjà réalisé en août 2012, l’idée est de voir plus grand. Plutôt que de revenir par les Trois Fours (version courte), je pense étendre la randonnée pour visiter le bas de cet ancien cirque glaciaire. Tiens la Grotte Dagobert, ça sonne bien et cela mérite une visite. J’envisage un parcours, pensant finir par ce Sentier des Roches, mais comme notre groupe est composé de mollets différents, une partie fera la version courte en rentrant par les Trois Fours. Nous partons donc ensemble pour profiter de la journée.
Depuis le Col de la Schlucht, nous longeons la route passante pour très vite filer en forêt. Sentier quasi à plat, bien marqué, c’est parti. Puis très vite le ton est donné, le sentier développe un caractère alpin bien marqué : le sentier est arraché au granite et une main courante rassurera les personnes sensibles. Le vide n’est pas très loin, mais le sentier est bien sécurisé. C’est roulant. D’ailleurs il y a bien du monde sur ce parcours réputé. Passages le long de la falaise, passage dans la roche ou sur des passerelles, escaliers en pierres ou aluminium, la variété est de mise. Superbe. Il faut parfois descendre pour mieux remonter plus loin, patienter sur un passage étroit derrière une personne qui avance lentement.
Une dernière montée pentue, nous permet de rejoindre Krappenfels où la pause est prévue, avant la séparation des groupes (soit on monte aux Trois Fours, soit on continue en descente pour Frankental). Nous arrivons au petit promontoire et filons nous poser pour la pause casse-croute. Un homme, avec son petit fils, est déjà présent et au bout de quelques secondes il exprime vertement son incapacité à partager l’espace sommital. Première fois que je vis cela ! Nous avions affaire à un Parisien, je vous fais cadeau de tous les clichés qui me sont passé sur la tête. Le sommet n’étant pas un espace privatif, nous nous y installâmes contre vent et marée. Mais j’ai connu casse-croute plus joyeux ! Ce fut un sujet de discussion par la suite, partir ou rester, il n’y a pas de solution idéale. Comme le disait Einstein, deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue.
Après, le groupe se sépare, une partie rentrant par les Trois Fours et l’autre filant vers la Grotte Dagobert. Une descente pentue en forêt, permet de rejoindre une route forestière, où nous croisons une bande de joyeux retraités de la région. Nous babillons et quel bonheur de retrouver des gens normaux, au passage bien charmant. Des montagnards, quoi ! La suite revient à longer cette route forestière pour arriver à la ferme/buvette deu Frankental. Une pause boisson, cela permettant de découvrir cette jolie buvette. Puis nous filons à travers le patûrage puis en forêt pour la Grotte Dagobert. Le chemin se fait pentu, les racines des arbres demandent de l’attention. La grotte se fait désirer, il faut encore longer une falaise, passer une zone humide sur un pontet, encore monter pour enfin arriver à une petite grotte. Quoi tout ce bel effort pour une malheureuse grotte ? Bon l’office du tourisme nous a pondu un panneau informatif avec une histoire à coucher dehors (Dagobert déjoue un complot). Moi qui croyait que Dagobert ne savait même pas s’habiller.
Bon demi tour, rien de spécial à voir. Retour à Frankental pour visiter la tourbière. Juste avant la ferme, nous avons le plaisir de voir au loin quelques chamois. Je fais le tour de la tourbière de Frankental, le chemin au N n’existe plus que sur la carte. Je me retrouve en zone humide, mais quel bonheur de voir dans cette tourbière des droséras en plus des traditionnelles sphaignes ! C’est un signe de bonne santé de la tourbière (pourtant les vaches pâturent juste à côté).
Puis nous poursuivons, en voulant rejoindre le Sentier des Mulets. Un début sur un sentier en forêt puis sur une route forestière. Rien de passionnant. En rejoignant ce sentier, je fais un détour pour voir la cascade du Stolz Ablass. Le Sentier des Mulets a été créé pendant la Première Guerre Mondiale par les chasseurs alpins français dans le but de mettre à l’abri les vivres et les munitions qu’ils transportaient à dos de mulets de la Schlucht vers Stosswihr. Ce sentier est un chemin en forêt, certes joli, mais rien de spécial à voir. Après une route forestière, c’est la longue remontée (1h) pour le Col de la Schlucht. En fin de balade, ça fait mal aux mollets et au moral. Histoire de me changer les idées, j’ai cueilli des orties pour la soupe du soir. Puis enfin c’est la délivrance et le retour au Col de la Schlucht. Mon idée primaire était de faire ce tour dans le sens inverse pour éviter justement une montée à la fin.