France | Haute-savoie

14 juillet en Suisse et 1er août en France, tout va très bien (madame la marquise !). L’année dernière, nous étions venus avec Christian et la randonnée au Buet reste marquée dans ma mémoire, tout comme la région accueillante. L’année dernière nous avions poursuivi ensuite dans le canton de Berne où l’accueil fut … tout différente (pour rester pudique).
L’hôtelier nous a conseillé de monter au refuge de Sales pour ensuite rejoindre le Désert de Platé. Muni d’une carte IGN (en version papier, ça existe encore !), nous partons pour le parking du Lignon après Salvagny. En passant devant la cascade du Rouget, l’endroit est trop beau et je demande un arrêt photographique. Du coup nous partirons d’ici, Nouchka et sa chienne Valdine nous accompagnant jusqu’au Lignon (après on rentre dans la réserve, interdite aux chiens). Elle nous récupérera le soir au parking du Lignon, pratique d’avoir un taxi !
La Cascade du Rouget est fort belle, surtout que la lumière du matin est jolie. Les places de parc sont limitées ici et la cascade est prise d’assaut par les touristes (de préférence grand-maman en sandales !). Nous montons par le chemin longeant la cascade, chemin pentu, en forêt avec pas mal de racines d’arbres et gras lors de notre passage. Belle vue sur la cascade, mais cela ne dure pas car on s’enfonce dans la forêt. On traverse le Torrent de Sales pour arriver au grand parking du Lignon et son restaurant.
On laisse Nouchka descendre rive droite pour éviter le terrain gras de la montée, puis nous partons avec Christian d’un bon pas dans la réserve, d’abord en forêt. Il y a affluence sur ce chemin, j’en suis tout surpris.
A la séparation du GR5 et GR96 que nous allons suivre, il y a une belle vue sur les cascades de la Pleureuse et de la Sauffaz. Puis on sort de la forêt, pour d’abord longer presque à plat le Torrent de Sales, puis en légère montée. Comme il y a du monde, souvent des familles, il faut parfois patienter pour doubler.
Le clou du spectacle pour cette montée est le Pas de Sales, passage taillé dans la roche, protégé par un filin et muni d’une main courante. On le passe les mains dans les poches (par temps de pluie, cela doit être une autre histoire), mais nous croisons juste là, deux ânes avec leurs maîtres. Pour eux, c’est un passage délicat (au lieu des fers, mettez-leur du Vibram sous les pieds !), le maître tire, frappe pour faire avancer la bête peu enclin à cette aventure !
Le chemin monte enfin, plusieurs lacets devant la cascade de Trainant, fort jolie et encore une section longue en pente douce, nous permet d’arriver sur le plateau de Sales avec la petite Chapelle de Sales à l’entrée. Nous arrivons au Refuge de Sales et marquons une petite pause. J’en profite pour demander le passage pour rejoindre le Désert de Platé (au niveau du bassin en pierre, filer à droite).
Après cette pause, nous repartons, traversant les Chalets de Sales. La beauté de ces derniers doit avoir une inspiration de la guerre froide, dans les plus belles années de l’armée soviétique (taillé à coups de serpes). Donc les fleurs sont très jolies !
Au niveau du bassin en pierre, datant de 1869. 100-200 après, il faut partir à droite et suivre une sente, pas toujours bien visible au début. Puis un marquage orange défraîchi, nous fait traverser et monter une zone de lapiaz. Il y a plusieurs passages en I (il faut s’aider des mains), par temps de pluie cela doit être une savonnette. La montée se raidit et nous sommes presque seuls, ça change ! On arrive sur le plateau du Désert de Platé, accueillis par une marmotte. Ce passage est varié, offrant le minéral des lapiaz et la verdure et les nombreuses gouilles, voire lac (les Laouchets) le long du chemin.
Pour nous la météo se couvre, zut la journée était annoncée belle ! Nous filons par la variante du GR96, sous le Col de la Portette, les environs occupés par une bande de bouquetins. De là nous traversons une zone de blocs rocheux, passage que j’aime bien car on danse sur ces rochers pour progresser. Une dernière montée nous amène au Passage du Dérochoir, terminus pour nous.
Les nuages encombrent les sommets, mais le Mont-Blanc échappe à leur emprise, le Seigneur domine son monde. Nous en profitons pour la pause casse-croûte. Le Dérochoir est le résultat d’un effondrement, le plus gros datant de 1741.
Puis l’heure de rentrer sonne, nous rebroussons brièvement chemin pour descendre par un chemin plutôt raide dans la combe de Sales, par la Combe à l’Ours, puis un chemin doux à Grand Pré. On retrouve les Chalets de Sales, puis descendons le chemin de la montée. En guise de variété, des bouquetins tentant de trouver un chemin dans une falaise, mais ils font demi-tour (réservé aux aigles) et provoquant un bouchon, fort apprécié au demeurant.
Pour l’avant-dernier tronçon, bien en pente et offrant des cailloux pour appuis, nous l’avons dévalé en courant. Le cheval sent l’écurie, non pour son odeur (les t-shirts en laine de merinos, toujours aussi efficace), mais pour la piscine en guise de rafraîchissement et détente. Au Lignon, il nous reste à alerter notre taxi privé (Nouchka) pour rentrer.