Un peu d’histoire

Lorsque j’ai commencé le ski de randonnée, après quelques sorties avec du matériel de location, j’ai acheté tout le matériel : skis, fixations, peaux, couteaux, DVA, pelle et sonde. Bref 2000 €. Presque 10 fois plus cher que des raquettes. Et tous les 5 ans, on recommence, vu l’usure du matériel. Même le DVA fut changé, l’occasion de passer d’une version 2 antennes à 3 antennes.

Nous étions en 2007 et j’ai acheté des skis avec des fixations Dynafit (avec stoppeurs) . Ces fixations commençaient à se voir de plus en plus. Le guide avec qui je faisais des 4000m doutait et ne jurait que par ses Damir.

Différents type de fixations.

Lorsqu’on achète des skis de randonnée (vaste choix), il faut ensuite sélectionner un type de fixation. Le choix est tout aussi étendu, mais on peut les ranger dans deux familles issues de deux marques : Diamir et Dynafit.

Diamir


Contrairement au ski de piste, il faut une partie mobile afin de pouvoir marcher et monter. Les fixations Diamir ressemblent à des fixations de ski de piste, avec une barre sous le pied. La chaussure ressemble à une chaussure de ski de piste et il est possible même de prendre une chaussure de piste pour ceux qui aiment souffrir !

Dynafit

Dynafit au contraire est une fixation qui demande des chaussures spéciales avec des encarts à l’avant et à l’arrière. La chaussure ne touche pas le ski en descente, mais les ergots. Déroutant au premier abord. L’énorme avantage de la fixation Dynafit est le poids (3 fois plus légère que Diamir) . L’inconvénient est qu’il faut une chaussure dédiée.

En 2007, je voyais un certain équilibre entre les deux types de fixations, actuellement les Diamir ont disparu de mon radar et lorsque je croise un randonneur encore équipé de ce matériel, je ne peux m’empêcher de discuter avec lui (je me suis posé la question de changer de crémerie), mais en général ce sont des skieurs qui ont ce matériel depuis des années et l’utilisent encore.

Stoppeurs

Ma première paire de ski fut équipée de fixations Dynfit, j’ai opté pour les stoppeurs. Venant du ski du piste et sur recommandation du vendeur, cela semblait un bon choix. Sauf que cela alourdit la fixation, gène le chaussage et surtout n’empêche pas de perdre son ski. Voici cette randonnée, où en descendant un ski s’est détaché, a filé sous la poudreuse (en ce jour, le ski fut très taquin, le bougre)… Et je l’ai perdu. Après 45 min à creuser une énorme tranchée dans cette poudreuse, des skieurs qui passaient sont allés plus bas… Où mon ski trônait. Le bougre. Bref désormais ce fut sortie avec la laisse, comprendre un système d’attache entre le ski et la chaussure. Non mais !

La deuxième paire de ski fut achetée sans ces fichus stoppeurs.

Défauts des Dynafit

La fixation Dynafit n’est malheureusement pas exempte de défaut. En montée, il arrivait de temps en temps que la fixation arrière tourne sur elle-même pour se mettre en position de descente. Bref, il faut déchausser pour remettre de l’ordre. Ma deuxième paire de fixation Dynafit est de marque Plum (le brevet de Dynafit a expiré et d’autres marques se sont mises à copier) et à résolu ce problème (cette fois-ci le vendeur fut mieux inspiré).

Autre problème des Dynafit, c’est la difficulté de fixer les pointes avant dans les deux trous latéraux de la partie avant de la  chaussure. J’ai usé ma première paire de chaussure (Scarpa Matrix 3) qui furent bonne à changer. Fixer ce pointes doit se faire sur du terrain plat et en cas de terrain en dévers, c’est la grosse galère. Du coup en descendant des pentes raides, je bloque les fixations comme pour la montée, afin d’éviter tout déchaussage. Et par expérience, je me retrouve à la fin de la randonnée avec encore les fixations bloquées en montée.

Autre soucis de ces fixations : le gel sur la fixation avant. Lors d’une randonnée, j’arrive à un sommet et en descendant, je mets la fixation en position de descente et 3 virages plus je vois mon ski se faire la malle sans mon accord . Le gel avait empêché le blocage de la fixation. Depuis j’ai pris un couteau suisse avec un tournevis pour aller déloger le gel. Non mais.

Défauts Diamir

N’ayant pas de Diamir, je me réfère aux personnes croisées sur mon chemin. Ces fixations émettent des petits bruits, genre couinement (ça me rappelle les chaussures Scarpa Laser) . Lorsque la cale de montée est mise, il peut arriver que le pied en voulant s’y poser tombe à côté. Dernier point le poids des Diamir est trois fois plus élevé que des modèles Dynafit. Je pense que c’est la raison de son déclin.

Gros bobo

Certains préfèrent prendre des fixations avec des stoppeurs au lieu d’avoir une attache entre le ski et la chaussure. Une chute, le ski de détache et vient rebondir sur la figure. Carre contre peau, c’est la carre qui gagne (plus un tour à l’hôpital). C’est à chacun de déterminer le risque à prendre : perdre son ski avec stoppeur ou se le prendre à la figure ou se tordre les pieds ? La vie est faite parfois de dilemme !

Nouveautés

La marque Dynafit a lancé sa fixation à ergot, légère dans les années 1980. En 2007 leur brevet a expiré et d’autres marques se sont mis à copier : Marker, Plum, Ion et même Diamir. A l’avant la tendance est de mettre une butée pour que la chaussure s’arrête à la bonne position en face des ergots. A ce petit jeu, c’est la ION G3 qui semble la meilleure (elle a des cales de montée qui se positionne très simplement avec un bâton, fait rare pour des fixations). Surtout elle demande peu de force (une simple pression du doigt) pour fermer la fixation. Quoique avec mes Dynafit et Plum cela ne m’a jamais posé de problème.

Dernière tendance

La dernière tendance est d’avoir l’arrière de la fixation qui se rapproche d’une fixation de ski alpin. Il faut bien appâter les skieurs de pistes et les rassurer avec une fixation connue. On se retrouve avec une fixation avant de type Dynafit et une arrière hybride Dynafit/ski de piste. Le poids augmente mais reste moindre qu’une fixation classique chez Diamir. Les exemples sont la Dynafit Beast 16, Marker Kingpin, Diamir Vipec 12 (photo). Cette dernière est la plus prometteuse, mais après 3 générations, il subsiste encore des défauts de jeunesse. La 4e génération sera-t-elle la bonne ?

En résumé

La fixation idéale n’existe pas. Les Dynafit sont légères, mais difficiles à crocher à l’avant. Les dernières versions de marque Dynafit (l’art de reposer un brevet) offrent un petit ergot pour guider la chaussure avant, je n’ai pas encore eu l’occasion de tester si cela améliore le confort. Ion et Diamir propose aussi un système similaire. Celui d’Ion semble le plus efficace.