Suisse | Vaud
  1. Tour d’Aï
  2. Dessus Corbex

Un projet

Il y a parfois des randonnées qui sont différentes, non par le parcours, mais par la dimension humaine qu’il y a derrière. Je suis impliqué dans une association pour sortir des jeunes en rupture, dans un cadre bienfaiteur. La montagne étant une partie de cela. Mon rôle est donc tout trouvé. Cette association Quinte&Sens est en phase de démarrage après une année de préparation (si vous connaissez des jeunes dans ce cas, on peut me contacter). Cette sortie a pour but de constituer une série de photos et une vidéo pour le cadre promotionnel. Nous sommes donc entre amis pour cette sortie et on verra ce que cela implique.

Les Fers

Le départ se fait depuis le restaurant des Fers. Une route étroite permet de le rejoindre depuis Leysin. Il est ouvert en hiver, ainsi qu’en été. Nous partons tranquillement, le but est de dormir à la belle étoile, la météo le permettant. Nos sacs sont bien lourds, nous sommes en autonomie totale pour deux jours. Le pas du guide est très vite adopté.

Brion

Nous passons devant les installations du domaine skiable de Leysin pour rentrer dans la combe de Brion. C’est un forme en fer à cheval qui s’offre à nous. Le chemin suit, à peu près, la courbe de niveau dans ce cirque rocheux. Les épilobes avec leur couleur bien rose offre une belle touche sur cette peinture.

Gouffre du Chevrier

Le sentier monte tranquillement pour remonter une faille équipée d’une chaine. Juste avant ce passage, on suit une faible sente sur la gauche pour voir l’entrée d’une grotte : c’est le gouffre du Chevrier. J’ai déjà eu l’occasion de le visiter partiellement (voir cette randonnée). Là, nous avons tous nos lampes frontales et un spot qui permet de voir loin. On s’enfonce et il est possible d’aller loin, en acceptant de marcher sur un terrain en partie humide et pentu (ou raide !). Il n’y a pas de danger, excepté la glissade. On s’arrête après une belle petite exploration (200m ?) à un panneau blanc (qui demande de garder les lieux propres). La suite est de la spéléologie. Pour nous c’est l’occasion de rester un long moment, pour découvrir ces lieux. Instant magique. En plus il fait frais !

Nous ressortons, pour franchir la partie câblée. Elle demande de l’attention, mais n’est pas dangereuse. Par temps humide, ce serait une autre histoire. Il faut la monter une fois pour le photographe et une autre fois pour le cinéaste. Le métier se mérite ! Juste au-dessus, nous marquons une pause picnic. C’est l’occasion de voir dans la combe Brion, une mère chamois avec son petit, remonter ces pentes abruptes … sans soucis (les chamois ont un cœur quatre fois plus gros que nous).

Lac Mayen

Nous continuons, désormais par un chemin en pente agréable. Je profite de ramasser mes plantes sauvages pour le repas du soir. Le sentier est presque droit et permet de voir bien du laser siler et du genévrier (gouttez les baies, bien plus sucré que ceux du commerce). Nous débouchons sur le plateau de Mayen, entre ses installations du télésiège, sa ferme et son refuge. Pour nous, nous filons sur le Lac Mayen avec sa jolie couleur verte, lové entre les tours d’Aï et Mayen.

Là, nous installons notre matériel pour la nuit. Il y a un refuge (la buvette de Mayen) qui offre le gîte pour une faible somme, mais parfois le plaisir est d’être plus simple … sauf pour le sac lourd !

C’est l’occasion de se baigner dans le lac. L’eau est bien fraiche, mais passé le premier puis deuxième froid, on finit par y trouver une forme de plaisir. Puis c’est l’occasion de cuisiner, avec les plantes sauvages du coin. Tiens des chamois sont dans les hauteurs.

Tour d’Aï

Le but est d’être au sommet de la Tour d’Aï pour le coucher du soleil (20h26), il faut donc partir pas trop tard depuis notre lac. Nous partons, mais l’un des nôtres propose de couper droit dans la pente. Comme nous sommes entre amis, je laisse file et suis l’équipe. Le terrain devient pentu, puis raide et franchement raide (45°). A ce stade on s’agrippe aux touffes d’herbe en comptant sur leur bonne santé. Le stress m’accompagne de voir mon équipe, peu à l’aise pour beaucoup, sur du terrain délicat. Nous en sortons tous, non sans une petite glissade pour l’un d’entre nous. Ouf !

La cabane de l’ermite

La surprise est de découvrir une cabane en bois, nommée cabane de l’ermite, toute bizarre. Elle ne ressemble à rien, l’intérieur est tarabiscoté et plutôt en pétard avec le plat. Mais elle est touchante. Il y a quelques lits et une espace cuisine. Charmant ! Il est possible de monter à cette cabane depuis le refuge de Mayen.

Tour d’Aï

Nous poursuivons, toujours en hors piste, mais presque agréable. Après une dizaine de minutes, nous finissons par rejoindre le sentier officiel (au-dessus du passage à échelons).

Le sentier se poursuit, tranquillement dans une zone pentue. Puis nous arrivons à la première échelle. A partir de là, le sentier devient alpin. Le sentier est sécurisé par des câbles, des rambardes (elles mériteraient d’être changées) branlantes. Le sentier est en partie exposé. Il longe une falaise. Le cadres est par contre grandiose, surtout que nous avons les couleurs chaudes de la fin de journée. Par contre il y a deux personnes qui sont sensibles au vide et il faut adapter le rythme.

Une dernière partie raide, permet d’arriver au sommet, marqué par un gros cairn (la croix est en cours de renouvellement). Nous sommes juste 15 minutes avant le coucher officiel du soleil au sommet de la Tour d’Aï.

Lac Mayen

Puis on descend avec encore une lueur pour repasser la zone délicate. Les derniers rayons du soleil sont magnifiques dans ce cadre. Nous finissons par sortir les frontales et descendre tranquillement. La fatigue se fait sentir. Quelle ambiance.

Puis nous arrivons au passage final, que nous avons évité à la montée : les échelons. Pour certains, la fatigue aidant, c’est la mauvaise surprise. Va pour les échelons, suivis de passage câblés étroits puis raides.

Puis on se retrouve sur une route d’alpage, cela fait presque bizarre d’être sur du terrain plat.

Réserve

Nous retrouvons notre bivouac, mais en descendons les derniers échelons, j’ai vu un panneau précisant que c’était une réserve (Réserves naturelles des Tours d’Aï et de Famelon de ProNatura). J’ai effectué une recherche, mais impossible de trouver un quelconque règlement sur le Net. Notre campement se trouve juste au début de la réserve. Pour dormir dans le coin, il faut plutôt penser à la buvette de Mayen (attenante au lac) qui offre des dortoirs sur la paille pour une somme modique.

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