Suisse | Vaud

La Tour Mayen

La Tour Mayen est un sommet qui domine Leysin dans le canton de Vaud. Elle est un peu moins parcourue que sa sœur, presque jumelle : la Tour d’Aï. C’est donc l’objectif du jour de monter à la Tour Mayen. J’ai déjà eu l’occasion d’y monter une fois (voir cette randonnée). L’idée est donc de faire une variante.

Crête du Fer

Nous sommes en voiture et filons pour le restaurant d’altitude : Crête du Fer. La fin de la route n’est pas en bon état, bien des nids de poules et certaines sections, on souhaite croiser aucun véhicule. Nous arrivons, un peu secoué au grand parking de ce restaurant, fermé en cet mi-automne (voir la visite lors de cette randonnée) . Mais la vue est déjà panoramique. La journée est belle, ce qui n’était pas gagné en lisant la météo les jours précédents. J’aime bien quand les météorologues se trompent dans ce sens !

Chamois

Nous partons, passons devant l’arrivée d’un télésiège et filons par un sentier tranquille qui contourne le sommet du Moëllé par la droite. il reste peu de fleurs, des euphraises et quelques campanules. On longe la paroi du Moëllé, c’est le règne du calcaire. Pas d’animaux, sinon un chamois qui descend la petite forêt en contrebas. Ce sera notre seul herbivore de la journée.

Tour de Famelon

Nous progressons tranquillement, mais ce qui attire notre regard est l’antécime de la Tour de Famelon, le Pt2125. Sa forme fait penser à un visage humain, un petit sapin en guise d’œil. Surtout qu’on arrive dans un pâturage, avec ce rocher bien en face. Avec le ciel bleu du jour, c’est magnifique. Tiens il y a des gentianes germaniques, avec leur belle couleur violette.

Dessus Corbex

On arrive au Pt1900 et sa bifurcation pour partir à gauche dans le secteur de Dessus Corbex. Le sentier est agréable et nous fait passer sous le massif des lapiaz à l’O de Tour de Famelon. Joli. Par contre je perds le chemin dans l’herbe. C’est l’occasion de voir quelques petits gouffres dans le calcaire. Nous coupons droit en bas, devant des gros blocs de calcaire tombés de la falaise au-dessus. Ça dû secouer en son temps.

Lac Segray

Le sentier bifurque à droite et se met à monter. Il faut parfois lever les pieds assez haut. Nous arrivons au Pt2065, devant la face E de la Tour Mayen et le Lac Segray se découvre enfin. Il est donc caché, secret en sorte ce qui lui a valu son nom. Une couche d’argile a rendu le fond imperméable dans ce monde calcaire plutôt passoire. Il a une couleur verte et un rapide tour d’inspection ne dévoile pas de vie visible. Ah si les chocards, qui profitent de notre pause casse-croûte pour quémander pitance. Je peux m’approcher d’un à presque un mètre… en échange de raisins secs. Par contre la carotte n’a aucun succès !

Tour Mayen

Après notre pause, nous repartons. Le chemin file vers Plan Mayen, il est à l’ombre et donc gras et demande un peu de vigilance pour savoir où mettre les pieds. Nous passons un col et arrivons à Plan Mayen. La Tour d’Aï se dévoile. On a l’impression que cela ne passe pas, mais le chemin longe la paroi, une légère descente pour mieux la longer. Sur la paroi qu’on rase, je suis surpris de voir bien des petites coccinelles noires.

Le chemin monte puis devient raide. Il y a un passage où il faut se sortir les mains des poches, des pas de II. Cela donne le ton pour la dernière partie.

Après cette montée raide en zigzags, nous arrivons au passage clef : le pan rocheux et ses chaines. Il faut donc escalader, soit via les bonnes prises du calcaire ou la chaîne. Le milieu permet un peu de repos. Le secteur est à l’ombre et conserve l’humidité. Il y a un peu de glace vers le haut. Le final demande encore de l’attention avec deux chaines accolées. Un passage en petite pente et on arrive sur le vaste plateau sommital de la Tour Mayen. Surtout c’est le panorama qui est prenant, tant de montagnes et de 4000m à voir. Magnifique. Surtout que la vue est claire, inespéré en ce jour.

Descente

Une bonne pause plus tard, nous rebroussons chemin. La descente avec les chaînes demande de l’attention pour certains, après tout on y voit moins bien quand on a le nez face au rocher. On rebrousse chemin, non sans observer les randonneurs et adeptes de la Via Ferrata de la Tour d’Aï en ombre chinoise (à contre-jour).

Cabane du Moutonnier

On retrouve le lac Segray et filons droit, direction le lac de Mayen. Nous croisons un groupe de belges dont le responsable de la buvette de Mayen (voir cet article). Jolie discussion, les belges sont chaleureux. Juste après nous passons devant un petit abri, ouvert, la cabane du Moutonnier. Depuis mon dernier passage il a été refait à neuf, toit en bardeaux et structure en bois. Joli tout plein. il est possible de dormir, deux personnes. Il y a un poêle et de quoi faire un peu de cuisine.

Lac Mayen

Nous poursuivons la descente, tranquillement pour longer une jolie Falaise. C’est un joli passage agréable. La ferme de Mayen et sa buvette apparaissent ainsi que le lac de Mayen. Joli coup d’œil sur les Tours d’Aï et Mayen.

Gouffre du Chevrier

Nous poursuivons sur la piste de ski, massacrée par les dameuses. Nous suivons cette piste, mais ça n’est pas le chemin. Un peu de hors piste peu agréable permet de retrouver le sentier supérieur. Mon but est de passer voir le Gouffre du Chevrier. je cherche l’entrée à plusieurs endroits, Nous descendons dans une rampe, équipée d’un câble bienvenu (à l’ombre donc facilement humide) et raide. C’est étroit, mais joli et fait son impression. Avec précautions nous la descendons et juste après, sur la droite, une faible sente remonte vers une Falaise. La grotte est dans la partie haute, bien visible (entrée triangulaire),. On peut visiter la première partie (10-15m), je n’ai pas osé aller plus loin. Le nom vient d’un chevrier dont la photo devant ce gouffre (Gouffre de Bar) a connu une certaine célébrité dans le milieu de la spéléologie.

Combe de Bar

Il nous suffit de traverser la combe de Bar, remonter par un chemin massacré par les vaches pour retrouver les remontées mécaniques. Une courte descente et nous retrouvons le restaurant de Crête du Fer.