Suisse | Valais

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Parfois il arrive que le choix d’une randonnée soit très lent et chaotique. Cette randonnée rentre pleinement dans cette catégorique. La journée est annoncée maussade avec des passages pluvieux, le Valais s’en sortant le mieux. Lors du trajet, le soleil fut présent contrairement aux annonces des métrologues. Donc le choix relève presque du hasard, alors à Martigny tout droit ou à droite ? Idem à Sembrancher jusqu’à arriver à Vichères et tenter notre chance dans la Combe de l’A. Tiens ce sera pour moi l’occasion de découvrir le fond de cette combe, je n’ai eu que l’occasion de visiter les sommets environnants.

Vichères

Nous partons depuis le parking de la petite station de ski de Vichères. Le soleil est généreux et presque chaud, la vue en partie dégagée. Nous partons et longeons quelques jolis chalets isolés (Le Chapelet). Tiens on entend au loin le brame du cerf. Ça promet

Bisse de la Tour

Nous arrivons juste après au bas du bisse de la Tour. Il est tout simple, l’eau étant conduite par des troncs d’arbres évidés. A l’ancienne. On longe en montée douce ce bisse en passant parmi quelques épicéas. Lors des passages à l’ombre, on a l’impression de passer du four au frigo. C’est bien joli et on prend de la hauteur petit à petit. Puis nous arrivons sur la partie du bisse qui n’est plus en haut, mais désormais c’est un canal dans la terre, creusé. Le passage se fait en forêt, à la fraiche en ce jour. On passe devant un grand abri d’observation. Plus loin un court, mais joli passage le long d’un rocher. Nous entendons bien des fois le brame du cerf, on a même l’impression qu’il est juste à côté. Pendant quelques mètres, même son odeur est décelable (suivi de l’odeur du champignon !). On marche au silence pour tenter de le voir. En forêt trop difficile.

Réserve de la Combe de l’A

Vers 1750m, nous passons sur un pont en bois, pour enjamber le Torrent de la Combe de l’A. C’est le retour au soleil. Quel plaisir. Il faut monter pour rejoindre une route de 4×4.

Cerfs

Nous remontons cette route qui nous engage dans la Combe de l’A, la vue sur le bas de cette combe est fort joli avec le rocher et ses dalles inclinées. Nous croisons au bord de la route, deux photographes installées depuis le matin, en quête de belles photos à prendre de la faune. Depuis ce matin, rien. Longue discussion puis un cerf avec au moins une biche se dévoile dans le bosquet juste en face. C’est un cerf avec un bois à 14 cors. Surnommé le roi car c’est le plus vieux. Ses bois ont été retrouvé une fois à Sembrancher. Le nombre de cors dépend de l’âge, de son état de santé, son alimentation et sa génétique. Il perd ses bois entre février et avril, la repousse étant presque derrière pour se terminer en août. Nous repartons lorsqu’on entend le brame du cerf qui daigne enfin se montrer. Wouah, première fois que j’en vois un si proche !

Cabane de la Tsissette

Nous finissons par reprendre la route et poursuivons tranquillement. Tiens un chamois isolé broute dans les hauteurs. Nous arrivons à la cabane de la Tsissette. Fermée. Oh rage oh désespoir. Un message indique que le retour est vers 17h30. Zut. Nous repartons lorsque nous voyons arriver Caroline, la nouvelle gardienne (son compagnon est le berger). Bon, tout l’art consiste à taper l’incruste en douceur !

Nous finissons à l’intérieur et c’est parti pour une dégustation de son jus de gingembre. La foule se faisant plus nombreuse, les discussions vont bon train et le temps file. Il faut dire que dehors, la grisaille s’installe.

Cerfs et chamois

Nous ressortons, on pourrait rentrer par les hauteurs, mais les nuages sont d’un autre avis. Nous poursuivons dans le vallon, en direction de Vouasse. Nous croisons un photographe, encore un téléobjectif qui doit valoir plus cher que ma voiture (400mm et 500mm). L’occasion d’apprendre où stationnent les cerfs. Nous décidons de monter, un peu en hors piste (dans une réserve, plutôt interdit !). L’occasion de découvrir des edelweiss en fin de vie (mais oh combien charmant). Et là, c’est l’occasion de voir une 20 de cerfs/biches sous les pentes O du Mourin. Puis une dizaine de chamois. Dans la combe nommée La Petite, une dizaine de chamois avec leur pelage hivernal, très sombre. Et les cerfs qui brament ! Wouah quelle combe !

Retour

Après bien des observations, nous finissons le hors piste pour retrouver la sente de Revedin et retrouver le sentier du fond de la combe. Nous repassons sous la cabane et découvrons que les lieux sont fort fréquentés. Il y a même affluence. L’avantage est que lorsque un attroupement se fait, il suffit de regarder et profiter de cerfs, de chamois. Et le brame qui continue.

En guise de variante, nous descendons par la route, avec un raccourci par la voiture. Cette route est dans la réserve et interdite à la circulation (un panneau le mentionne), mais bien du monde brave cette interdiction (il suffirait de mettre une barrière !).

Nous finissons par retrouver le parking, en longeant brièvement la route principale, non sans discuter avec toutes les personnes rencontrés.

Brame du cerf

La Combe de l’A est un lieu extraordinaire pour la faune. Le brame du cerf a lieu environ de la mi-septembre à la mi-octobre. C’est dans une réserve, respectez les animaux et contentez-vous de les observer aux jumelles (une longue vue serait mieux) ou de prendre un téléobjectif pour son appareil photo.

Pour voir les bouquetins, il faudrait s’enfoncer davantage dans la combe. Une personne de notre groupe a vu un aigle deux semaines avant et des loups ont été aperçu dans la région. Le gypaète rode parfois aussi.