Suisse | Berne

Stadehore

Le Stadehore  est un sommet dans la région de Gstaad. C’est un sommet loin des sentiers battus et un peu isolé. J’ai déjà eu l’occasion de venir en ski dans la région, pour le sommet voisin du Wittberghore (voir cette randonnée).

Grund bei Gstaad

Le départ pour le Stadehore (deux sommets portent ce nom et sont presque à côté, celui du jour est le plus élevé) se fait depuis Grund bei Gstaad (via le pâturage de Vorders Lägers) à côté de Gstaad. Comme en ce jour il y a peu de neige, je cherche à monter le plus haut et je me gare à côté d’une grange .

Senggi

Je mets les raquettes sur le sac et file par la route d’alpage. Mazette elle est raide ! Et la glace et un peu de neige viennent compliquer la tâche. On traverse deux fois le cours d’eau local, équipé de protections en bois contre les chutes d’arbres. Les muscles chauffent, puis la route s’adoucit pour déboucher à la ferme de Senggi. Seul le grenier est ouvert dans les hauteurs et cela sent bon le foin.

Vorders Lägers

Désormais il faut monter dans le pâturage juste au-dessus, pentu mais régulier. La difficulté vient qu’il faut franchir des barbelés. Je trouve un point de faiblesse et les passes avec brio ! Je débouche dans le pâturage de Vorders Lägers et ses fermes. Là la neige devient assez présente et c’est le grand moment de mettre enfin les raquettes. Certes couche de neige faible, mais en ces jours il ne faut pas faire le difficile. Mais surtout désormais nous sommes à l’ombre, c’est aussi le prix pour un reste de neige. Le sommet est déjà visible. La Pointe de Sur Combe et la Gummfluh.

Stalde

Je poursuis par la route, la surprise est de voir qu’une voiture est passé par là. Tiens aussi un skieur qui a dû passer ce matin. Sinon de nombreuses traces de cerfs, écureuils et lièvres. La nature comme on l’aime en hiver ! Un semblant de chemin d’été coupe les lacets de la route d’alpage. On débouche dans le bas de l’alpage de Stalde, je passe devant une vieille étable. La porte s’ouvre.

Obere Stalde

Je poursuis ma montée et navigue à vue. Comme c’est la première fois que je viens ici, j’ai du mal à déterminer quel est le sommet du jour. Mais ma motivation est en berne, il y a une ambiance freezer. Et en raquettes la descente prend du temps. Vais-je continuer. Puis je retrouve la trace du skieur, bon à voir où il a filé.

Stadelhore

Je navigue tranquillement sur le haut du plateau de Stadle. Le massif est impressionnant. Le sommet du jour est le plus à droite. J’arrive en bas d’une pente prononcée et décide de m’y engager. Je longe la trace du skieur … qui finit par filer droit en haut à pied en bas d’une rampe. Bein faisons pareil, surtout qu’avec les crampons des raquettes c’est plus facile. Quoique ça devient raide. Il me faut parfois mettre les mains sur le sol. Les muscles se tendent, le coeur bat la chamade. Il me faut des micro-pauses, tout en trouvant un semblant d’appui. En plus je sens que les muscles se tétanisent. La vie est dure et injuste. Je finis par déboucher sur la crête après une mini corniche. La vue s’ouvre sur les Diablerets, mais je me rends compte que la descente va être compliquée. A partir de là, on longe sur la droite la crête confortable, je retrouve une position droite, mais c’est pentu. La pente s’adoucit et j’arrive au sommet du Stadelhore, flanqué d’une petite croix en bois. La vue est large, avec l’Arnensee gelé. Joli

La Rega ?

Mais ma situation est critique car je ne suis pas en ski et le secteur est raide. Il n’y a pas d’échappatoire. Vais-je pouvoir descendre. Le doute m’assaille puissamment. Alors vais-je appeler la Rega ? C’est la 2e fois de ma vie que je suis dans cette situation. Je remets de l’ordre dans mes idées et décide de m’engager dans la pente. Je suis les traces du skieur, à pas de loups. Jusqu’ici tout va bien. Puis la pente devient raide. Alors j’opte pour la position assise, les raquettes à 180° et les bras en arrière. Bref il faut augmenter ma portance. Et c’est parti pour une descente droit en bas. A ma surprise ça ne glisse pas trop vite, je m’arrête même trois fois. Mais impossible de diriger la descente, c’est la ligne de pente qui décide. J’ai le droit au saut du rocher (1m) qui me ramène vers la rampe gorgée de neige. Là je lâche la bride et file droit en bas, même en rigolant. Je suis entier et vivant !

Obere Stalde

Je descends dans le plateau d’Obere Stalde et file aux chalets. Il y a de vieilles étables (les portes s’ouvrent) et devant un chalet avec un banc. Va pour une pause boisson. Je finis de reprendre ainsi mes esprits

Vorders Lägers

Puis je repars par la route et retrouve les traces de la montée jusqu’à Vorders Lägers.

Pintlere

Là en guise de variante, je poursuis par la route (ça évitera le passage des barbelés). Je dois enlever les raquettes sur cette route. En arrivant dans le pâturage de Pintlere, il est juste enneigé et je peux remettre les raquettes. Vers 1300m, il y a des barbelés, mais sur la gauche ils sont à terre. Je poursuis et retrouve la route raide de la montée. Il me suffit de la suivre pour retrouver mon parking improvisé du jour avec les lueurs du coucher de soleil.

Raquettes

Le sommet Stadelhore n’est pas fait pour les raquettes, mais le ski. Pour un parcours raquette, les chalets de Obere Stalde sont une belle option, en plus en pente non avalancheuse.