France | Haute-savoie
  • Alors tu fais quoi ce samedi ?
  • Bein balade en montagne, sûrement dans le Valais, météo nuageuse d’annoncée
  • ça te dit l’Etale ?
  • (dis Google, où se trouve l’Etale ?) euh, pourquoi pas !
  • Prends ton baudrier

C’est ainsi que je me suis retrouvé au-dessus d’Annecy, à Thônes, ce samedi matin, à attendre Anne-Sophie, une ancienne collègue. Je fus surpris de voir qu’il ne m’a fallu qu’1h30 entre Saint-Prex et le parking du départ de la randonnée (La joux, Sous l’Aiguille), temps qu’il me faut pour m’enfoncer dans une vallée valaisanne.
Thônes, ce nom me dit quelque chose, mais oui les moutons Thônes et Marthod que j’avais vu une fois vers la Tête de Chalin (Dents du Midi), mouton à l’aspect primitif avec leurs cornes en colimaçon et leur museau noir. Depuis je n’en ai plus revu et Thônes, terre de leur origine, … non plus. Nous avons vu beaucoup de gigots de moutons, mais seulement la race standard. Tout se perd !
Nicolas que je découvre, nous rejoins au parking, il est un des chefs d’équipe du ski-club du CERN et nous partons pour l’Etale. Brève descente via la route, à la fraîche (9°c) pour bifurquer à Arblay pour Tardevant via la forêt. Chemin un peu raide qui permet de chauffer les muscles. A la sortie de la forêt, nous sommes accueillis par le soleil, mais le chemin se perd et nous coupons au mieux via un champ d’orties pour arriver à la ferme et l’abri de Tardevant.
Nous poursuivons jusqu’au replat vers 1800m où nous marquons une petite pause sous le regard des moutons. Nous repartons par le chemin pour la combe de Foiroux via le col du Pt2032 (sur la carte IGN, le chemin passe dans le rocher !), mais ce chemin s’évapore. Avant nous, deux hommes le descendaient et s’y sont perdus. Nous coupons court, droit en haut, pour le plus grand plaisir (!) d’Anne-Sophie et retrouvons le chemin qui nous mène au col.
Ce col est joli, nous débouchons sur le bas de Foiroux, mélange d’herbe, de dolines et rochers. Un curé, en soutane blanche, est en train de faire sa leçon à un groupe d’adolescents. J’espère pour lui qu’il s’est changé sur place !
Il faut remonter la combe de Foiroux, assez longue et pierreuse dont la pente se redresse au fur et à mesure de la progression. Anne-Sophie sent déjà ses cloques, faudrait penser à changer de chaussures ! Le repère géodésique de l’Etale est visible depuis le milieu de la combe. Le haut de cette combe devient pentu et il faut remonter un couloir en s’aidant des mains (escalade en I/II simple). Nous arrivons à un petit col, jonction avec le haut du couloir de Combaz, la vue s’ouvre aussi bien à l’horizon que sous nos pieds.
La suite est peu engageante, une faille en II à remonter. Anne-Sophie, en solo, avait rebroussé chemin, mais en groupe, c’est jouable. Juste après le chemin redevient normal et nous en profitons pour mettre nos baudriers, le topo, indiquant des difficultés, mais on ne sait pas si c’est de suite ou plus tard ! Nous arrivons sans soucis au sommet de l’Etale (2483m) flanqué d’un vieux repère géodésique. La vue est superbe, avec le Mont-Blanc en grand seigneur. L’espace vital est petit et nous préférons continuer par la crête (souvent dans le flanc) jusqu’au sommet suivant (Pt2473) qui offre une belle esplanade herbeuse confortable pour la pause casse-croûte.
La météo est superbe et je suis donc heureux, comme un pingouin sur sa banquise (ou un Thônes-Marthod dans son champ !) et de voir les nuages sur l’Italie.
Puis nous repartons, pour arriver à la première difficulté sérieuse de la crête : le passage vertigineux. Techniquement c’est simple, mais c’est aérien. Nicolas le passe la fleur au fusil, mais nous deux, avec Anne-Sophie, le passons accroupi. C’est donc un passage tape-cul ! Ca fait son effet ! Un autre passage plus loin, juste avant le cairn de la fin, une sorte de rasoir, qu’il faut passer en latéral les mains en haut, face au rocher. Les prises sont bonnes, mais cela fait aussi son effet !
Nous arrivons au cairn final, la corde toujours dans le sac. Le topo mentionne de rester sur la crête, mais c’est un à pic ! Nous descendons par la croupe herbeuse, jusqu’à trouver un cairn indiquant un couloir de 4-5m à descalader. Nous arrivons dans le haut de l’Alpage de Tardevant. Par des gradins, nous passons à travers les moutons et leur bêlements intempestifs pour rejoindre la crête pour la Pointe de Mandallaz.
C’est une crête plus confortable, mais elle reste néanmoins sportive. A un moment le chemin par sur le flanc gauche et lorsque il semble filer vers le bas, il faut escalader (niveau II) pour revenir sur la crête, pour le plus grand plaisir d’Anne-Sophie (!). Le cheminement est long, quelques passages en I, mais il y a beaucoup de fleurs.
Nous finissons par arriver à la Pointe de Mandallaz (2227m) aussi nommée Les Trois Aiguilles, le ciel s’est fortement voilé. Nous retrouvons un sentier officiel dans une pente herbeuse agréable où nous rêvions d’avoir nos skis. Le secteur est plein de gouilles dans cette combe de champ Tardif. Un bref arrêt à la gouille principale puis quelques gouttes de pluie nous font repartir. Le chemin se perd un peu après et nous arrivons à la ferme de l’Aulp de Fier d’en bas (1670m).
La suite se fait sur la route de 4×4, monotone et longue, et en fin de balade cassante. Mais le sentiment qui reste est d’avoir vécu une balade extraordinaire.