France | Haute-savoie

Prendre un troupeau d’informaticiens, les amener au pied du Salève sans leur souris chérie, saupoudrer d’un chemin sportif, prévoir collation et repas en haut. Attendre 1h30, le temps du mijotage dans son jus. Enjoy !
Ainsi on se retrouve une nouvelle fois entre collègues pour la sortie d’été. Après l’édition 2010 du Salève, voici la cuvée 2011. Départ habituel depuis le parking du téléphérique du Salève au Pas de l’Echelle. La troupe s’ébroue lentement en masse, pour traverser le village du Pas de l’Echelle, puis passer sur le pont au-dessus de l’autoroute. Laissant la civilisation et son bruit, le chemin part dans la forêt. Le ton est très vite donné, le chemin est pentu, les masques vont tomber.
Les partisans du chrono disparaissent déjà derrière les feuillus et le reste commence à s’étirer tel un élastique. Quelles seront les victimes sur l’autel des muscles non affûtés ? Le chemin est étroit, souvent protégé par une barrière d’un autre âge, les bouchons se forment (comme Bardonnex aux heures de pointe) car difficile de doubler ceux qui déjà souffrent.
Puis vient les 110 marches taillées dans le rocher jusqu’à Monnetier. Main courante et rembarde en guise de sécurité, les marches étant parfois patinées. Nous passons devant l’ancien tunnel du petit train, Monnetier-Treize Arbres, fermé en 1935.
Juste avant les derniers escaliers de Monnetier, promesse d’un échappatoire en bus pour certains, s’offre un raccourci annoncé comme pentu. Nous sommes une poignée à se lancer dans cette pente rectiligne. Après tout pourquoi s’embêter à créer des zigzags alors que le chemin le plus court est la ligne droite ? Peut-être parce qu’on se retrouve en haut, le souffle court, les muscles tendus et la sueur perlant sur nos corps. Et pourtant on aime ça !
Nous retrouvons le sentier officiel, bifurquant à l’oratoire pour enchaîner sur le passage d’escalade (en I ou II), permettant d’arriver au Chalet de la Croix. Bref répit, pour profiter de la vue sur la plaine du Rhône et le Petit Salève, avant de retrouver un chemin en forêt. Ce dernier est en pente soutenue et n’offre pas de répit. Seule distraction, un couple de touristes avec leurs enfants en bas âge, en train de descendre cette pente en poussette et simples chaussures. Nous fumes plusieurs à leur faire une remarque, mais sans succès. Auront-nous le droit à une ligne de fait divers de la Tribune de Genève le lendemain ?
Puis nous arrivons, enfin, par des pentes douces au téléphérique du Salève (1097m) où la collation et le repas, mérités, furent réconfortants et conviviaux. Il restait à profiter du coucher de soleil sur le Jura, puis à redescendre en téléphérique, en profitant des lumières de la ville.