France | Haute-Savoie

Le Mont Buet

Le Buet ou Mont Buet est un sommet dans la région de Chamonix. Sommet qui culmine à 3000m et est long à atteindre. J’ai déjà eu l’occasion d’y venir depuis Sixt Fer à Cheval (voir cette randonnée) ou en hiver. En été j’avais oublié de visiter l’abri Pictet et en hiver le refuge de la Pierre à Bérard était enfoui sous la neige. En voilà des bonnes raisons de revenir.

L’idée est donc d’enchaîner avec la visite du Cheval Blanc.

Buet

Un vaste parking est à disposition au village du Buet, au pied des téléskis et des restaurants. Nous partons depuis là, un panneau mentionne des travaux et que l’itinéraire est fermé avec un message bien administratif du maire. Par expérience, le week-end les travaux cessent, donc je prends la décision de braver l’interdiction.

La Poya

Nous traversons un pâturage, puis le hameau de La Poya. En s’enfonce dans une forêt, le sentier est tranquille.

Buvette de Bérard

Nous arrivons à hauteur des travaux, le pont qui enjambe ruisseau de Bérard est en cours de rénovation et la buvette inaccessible. Alors toutes ces interdictions pour cela ? Donc Ça passe sans soucis !

Vallon de Bérard

Nous poursuivons le long du cours d’eau, d’abord rive droite, avec un petit pontet à longer, puis un pont permet de changer de rive.

Refuge de la Pierre à Bérard

Le chemin monte enfin, en longeant une falaise, toujours en forêt. C’est joli, un peu pentu. Le sentier redevient tranquille et sort de la forêt pour longer un plateau avec des aulnes.

Cette section est un peu longue, mais le paysage s’ouvre. Une montée et nous voilà devant le refuge de la Pierre à Bérard. Une petite visite de ce refuge accolé à un bloc rocheux. L’intérieur est tout mignon. Le personnel n’officie pas avant 11h45, première fois que je vois cela.

Col de Salenton

Il y a un peu de monde au refuge. Nous repartons par un sentier d’abord doux puis plus pentu. Le sentier devient minéral et il faut traverser des pierriers avec de gros cailloux. La progression ralentit, le cadre est grandiose. Le chemin est bien balisé et des piquets sont présents. Cela n’empêche pas de devoir chercher parmi ces cailloux sont cheminement. Nous passons devant le Col de Salenton et poursuivons sur une section plus douce.

Les Contreforts du Mont Buet

La vue se dégage et on aperçoit le Mont Buet. La route est encore longue. Nous remontons sur un sentier gravilloneux, de type schiste. Nous croisons de plus en plus de monde. Nous arrivons sur un replat, les Contreforts du Mont Buet. Là, une petite pause et détour pour admirer la vallée de Samoëns.

Grenier de Villy

Désormais il faut gravir la pente finale pour le Grenier de Villy, c’est la partie raide de la randonnée. Terrain poussiéreux, techniquement sans soucis, mais le souffle se fait court et le cœur bat la chamade. Il faut s’accorder des micr-pauses. C’est surtout une foule impressionnante qui montent ou dessous. Le Buet est un sommet très prisé.

Nous arrivons à la station météo du Grenier de Villy, bien visible de loin. C’est la fin de la partie raide.

Abri Pictet

Il suffit de suivre la croupe, fort joli, pour arriver à hauteur de l’abri Pictet. C’est un abri en pierre, tout petit, on pourrait s’y allonger à 2 personnes. L’intérieur est malheureusement plutôt sale avec des restes de couvertures de survie. C’est un abri en pierres sèches que le naturaliste genevois Pictet (18e) avait fait bâtir près du sommet. Joli souvenir de cette époque florissante.

Le Buet

Nous poursuivons et arrivons au vaste plateau sommital du Buet. La roche est bicolore, avec une partie jaune. Joli. La vue est panoramique, mais le sommet est venté en ce jour. On s’abrite au mieux derrière le cairn. Tiens, 4 hommes d’Annecy font une fondue… Suisse au sommet. Long échanges avec cette joyeuse équipe.

Col du Genévrier

Puis nous descendons, en suivant la croupe au N. Nous arrivons assez vite sur le passage clé de la randonnée : le passage câblé. J’ai déjà eu l’occasion de monter par là, mais aujourd’hui il faut y descendre. C’est impressionnant et demande d’être vigilant. Le câble est de type Via Ferrata et permettrait un assurage. Devant nous deux anglais à la peine. Toute cette descente demande de l’attention, quelques passages sont un peu exposé et délicats (surtout en descente, on cherche les appuis). Comme c’est en face N, les névés doivent rester longtemps. Par temps de pluie, à éviter.

Nous arrivons à un col, un chemin descend à gauche vers Sixt. Pour nous il faut emprunter le chemin qui descend dans la pente. Il ne faut pas suivre le sentier qui reste sur la crête pour le Genévrier.

Le sentier est étroit en dévers, mais sans difficulté.

Puis nous arrivons sur un plateau agréable. Une légère descente permet de rejoindre le col du Genévrier. Tiens un névé fait de la résistance.

Cheval Blanc

Devant nous se dresse le Cheval Blanc, mais il reste encore du chemin à parcourir. On suit les cairns où marques, mais parfois il faut chercher. C’est quand même tout droit. Va pour traverser une zone de petits blocs rocheux et c’est la montée finale sur la crête pour rejoindre le sommet du Cheval Blanc qui marque la frontière France /Suisse. Quelle vue, surtout sur les barrages d’Emosson.

Col du Vieux

Puis c’est la descente du Cheval Blanc. Le début est sur une arête pentue, puis on revient dans la face. Il y a un passage raide avec des chaines sur une série de dalles. Wouah, par temps humide sûrement une patinoire. Cela demande de l’attention et la chaine est appréciée. On revient sur le bord, une corde. Puis le sentier redevient classique et roulant. La vue sur le barrage du Vieux Emosson est superbe. En arrivant vers le col du Vieux, cinq chamois se laissent observer. L’envie de couper par ce col est forte, mais la carte ne mentionne pas de chemin. Les cartes historiques, jusque vers 1960 mentionne un sentier dont on peut voir des restes vers le secteur du Châtelet.

Col de Corbeau

Pour nous il faut passer sous la Pointe à Corbeau et remonter (bifurcation sans panneau). Le terrain redevient minéral, mais oh combien joli. Il y a une variété géologiques très belle et variée. On est dans le secteur des traces de dinosaures, un crochet permettrait de les voir. Nous arrivons au col de Corbeau, mais faisons un modeste détour pour visiter le joli Lac Vert. Nous rebasculons en France au Col de Corbeau.

Val de Tré les Eaux

Là, il faut descendre par un sentier agréable, avec une section raide le long d’un court d’eau, avec un névé en contrebas. Le secteur est fort joli et permet d’admirer le glacier de Tré les Eaux, enfin ce qu’il en reste ! Vers 2100m, la sente traverse une zone en pente douce, fort joli secteur humide. Nous croisons une dame qui va bivouaquer sous tente. A la fin de ce secteur, la surprise est de rencontrer un groupe de sept bouquetins mâles. L’occasion d’un arrêt d’observation. Cela fait toujours plaisir.

Puis c’est une descente pentue tout en zigzag pour retrouver le fond du vallon de Tré les Eaux. Puis on longe les falaises avec un passage chaîné (rien de compliqué). Vers 1900m, il existe deux possibilités, par les hauteurs (facile) ou par les échelles (compliqué). J’ai déjà eu l’occasion de passer par les hauteurs (voir cette randonnée, dans l’autre sens), donc j’ai envie de tester les échelles (version courte). La nuit approche et on se dépêche de passer les échelles avant. Nous arrivons à ce lieu, un dièdre équipé d’une chaîne doublée d’une barre métallique. C’est raide et en descente peu commode. L’équipement et solide et nous descendons ce passage délicat avec attention. Puis nous arrivons en forêt et sortons les frontales.

Sur le Rocher

On descend dans une jolie forêt, avec le brame du cerf en accompagnant. C’est ma deuxième randonnée en automne dans la région et une nouvelle fois le cerf se fait remarquer. Magique ! Nous passons devant les quelques chalets de Sur le Rocher, dont une personne y loge pour le weekend.

Buet

Une dernière descente, nous fait juste éviter Le Couteray, mais on arrive sur la route. Il faut brièvement la longer pour retrouver le parking du jour au Buet.

Conclusion

Le Buet est un sommet très fréquenté, à juste raison il est beau. En A/R, excepté la longueur et dénivelé, il n’y a pas de difficulté. La traversée Buet – Cheval Blanc comporte des passages techniques, est longue et avec un fort dénivelé. Il faut réserver cette randonnée d’exception après une saison à se faire les muscles et en attendant la fin des névés en face N (automne).