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L’envie irrépressible du Jura

Le Jura m’appelait depuis quelque temps, mais la météo s’en était mêlée la semaine dernière. Cette semaine est la bonne et il semble que l’hiver veut se faire pardonner ses sautes d’humeur de cette saison 2015-2016. C’est donc Le Reculet, mais par le versant Lelex. Depuis Le Tiocan, il y a déjà du portage. J’ai déjà eu l’occasion de venir au Reculet depuis Le Tiocan en avril 2013, mais la météo au sommet était venteuse et grise.
Vu la chaleur annoncée, il faut partir tôt et je file le vendredi soir sur place au-dessus du hameau La Rivière (sans se fouler pour le nom !). La route est déneigée et je peux presque monter au parking de la carrière de 950m. Je pose la tente et passe la nuit. A 5h, je me demande qui a éteint le chauffage et une envie d’aller de pisser. La vie est dure est injuste !
Au petit matin, je pars, passe le parking et ai le droit à quelques minutes de portage. Les parties de routes exposée S payent le prix de leur basse altitude. Il y a plusieurs cheminement et je décide de visiter le pays et de passer par une partie de la forêt. J’en sors sous les Chalets de Lachat.

Les Amis de Lachat

J’arrive au chalet des Amis de Lachat. Chalet privé (voir son histoire), mais laissé ouvert (nuitée interdite). Il est fort mignon. J’en profite pour le visiter et pendant ce temps deux hommes arrivent. Tiens je ne suis plus tout seul. Babillage et ils partent devant. Je poursuis peu après.

Roche Franche

J’arrive assez vite au passage clé de la montée : le mur de Roche Franche. Le vent est un peu présent et rend la neige béton. Le terrain est raide. Je navigue au mieux et l’adhérence des skis devient limite. Il faudrait mettre les couteaux, mais en plein terrain raide, je n’ai pas envie. J’arrive avec bonheur au soleil et au replat suivant, je finis par mettre les couteaux. Ah ça tiens mieux la suite est plus agréable. Il y a juste la symphonie de l’aluminium, en sol majeur qui m’accompagne. Au loin les chamois broutent sous le sommet du Pt1639. J’arrive sur la crête de la chaine du Jura. Le Reculet est à gauche, mais j’ai le temps (il est 10h30) et me dis que je peux visiter le pays. Ainsi je file vers le sommet du Pt1691, un large plateau. Un peu de vent et je m’abrite en contrebas.

Narderant

Un pause et les souvenirs me reviennent. En contrebas c’est la montée depuis Narderant. Puis, je descends La Chaz et ensuite la pente raide pour arriver devant Narderant. On remet les peaux et c’est parti pour la voie normale pour Le Reculet. Il commence à faire chaud. Vient ensuite la montée, par le chemin d’été avec son passage raide au-dessus du Pt1529. Face S, le soleil a fait son oeuvre et les skis tiennent moyennement dans cette soupe. Un enfant, en raquettes, galère et je lui offre un peu d’aide. Enfin c’est la courte ligne droite pour le sommet du Reculet.

Le Reculet

La croix démesurée du Reculet, rend le sommet visible de loin. Cette croix symbolise la guerre de religion entre la Genève protestante qui étend son influence et le Pays de Gex qui veut résister (mais quand même travailler à Genève !). Je m’accorde une longue pause et babille comme une fille. Il y a du monde, allant des grands sportifs au randonneur du dimanche. Joyeux mélange. Ma pensée initiale était de descendre vers Curson pour aller au Crêt de la Neige, mais la beauté du paysage, le soleil et l’envie d’en profiter me gagne. Je m’attarde donc longuement au sommet.

Derrière Thoiry

Je finis par descendre, à contrecoeur, filant par les pentes agréables du NO. J’arrive à l’abri de Derrière Thoiry. Une petite visite, c’est très sommaire pour ne pas dire spartiate. Je poursuis, mais ne connaissant par l’itinéraire exact, je m’enfile la forêt. Mauvais choix, car la skiabilité est moyenne. Je veux remonter, mais remettre les peaux ne m’enchante pas. Donc je continue le ski rock’n roll.

Le Chalet de Papi

J’arrive aux Chalets de Lachat. Au sommet du Reculet, j’ai entendu parler du Chalet de Papi. M’y voilà. Deux hommes sont attablés dehors et j’en profite pour visiter ce chalet ouvert. Il est séparé en deux, la partie couchage (il faut amener son sac de couchage) et la partie cuisine. Daniel Groscarret, le propriétaire, raconte l’histoire du hameau La Rivière. Son chalet est rénové avec simplicité, mais amour. Du bel ouvrage.

La Rivière

Il me reste à profiter des derniers pâturages, dans une neige bien transformée. Puis un peu de tricottage dans la forêt afin de rejoindre la route. Un déchaussage plus loin, je rejoins ma voiture. D’ici quelques jours la chaleur aura eu raison de cet itinéraire, mais quel bonheur d’avoir pu en profiter pour ce dernier jour de l’hiver.