Suisse | Valais

Encore une belle semaine qui s’écoule et un weekend pluvieux en perspective (en plus le weekend s’étend sur le lundi du Jeune Fédéral, forcé aux séances DVD), seul le Valais bénéficiera du foehn et d’éclaircie jusqu’en milieu de journée. C’est pourquoi je décide de faire une randonnée dont l’idée fut lancée en descendant de la Tête de Ferret, je pensais monter au Bivouac Fioro, mais c’était partie remise. Je m’étais dit que pour lui rendre visite, je passerai par le Bivouac du Dolent, puis un peu de hors piste pour rejoindre le Col Ferret.
je me lève tôt et sur la route, de nuit, c’est déjà la pluie. Seulement en arrivant vers La Fouly je vois de belles éclaircies (le soleil menace !), même la plaine du Rhône était bouchée. C’est la journée de désalpe, les rues sont fermées. J’en profite pour babiller un peu avec un autochtone, puis je pars (8h35) pour le Bivouac du Dolent. Départ en douceur par une route forestière, direction Grande Lui. Il y a des panneaux didactiques sur les plantes locales et leur utilisation médicinale.
Puis un panneau nous fait bifurquer et le ton est très vite donnée, c’est pentu. Le soleil réchauffe l’atmosphère et je continue en t-shirt. Il y a un passage avec une chaine, vu les conditions humides, je l’ai bien apprécie, puis un moment après j’arrive à une série d’échelles dans un couloir. Les échelles sont environ à 45° et plus on monte, plus elles sont étroites. Cela forme plutôt un escalier pentu qu’autre chose. C’est le passage technique de la montée.
Pendant cette montée, j’ai eu le droit aux cors des Alpes, suivi d’une ode aux bûcherons (tronçonneuses !). Puis on débouche dans le terrain gazoneux de Sur la Li. Là je commence à payer ma courte nuit, le souffle se fait court. Les jambes suivaient, mais pas le souffle et il me fallait des micro-pauses. Je comprends pourquoi Federer dit qu’il dort beaucoup avant les matches !
Ce parcours est sinon fort joli, varié, mais toujours pentu. Puis on arrive dans le secteur des éboulis, le Glacier du Dolent se découvre, mais pas le bivouac. Il faut encore monter sur une ancienne moraine (le chemin est fort bien marqué en rouge, que même en cas de brouillard il serait difficile de se perdre !). Ca n’est que 5 min avant d’y arriver que le Bivouac du Dolent se découvre.
Mais qu’est-ce qu’il est mignon ce bivouac, prévu pour 12-14 personnes. Ambiance caravane garantie. Sinon 5 min après mon arrivée, roulement de tambour de l’orage, suivi de la pluie. Je me suis donc installé dans ce bivouac et pris ma pause. Il faisait froid (10 °c) et je grelottais, je me suis donc emmitouflé dans les couvertures, puis fais une sieste. Au passage si vous voulez passer la nuit, prenez des vêtements chauds.
2h30 après, la pluie cesse ou plutôt devient très légère. Je sors la totalité de mon équipement (tête au pied, même l’appareil photo, en bandoulière à sa protection), puis je pars dans le pierrier sous le Glacier du Dolent, en hors piste. Je sais depuis longtemps que je n’irai pas au Bivouac de Fiorio, mais je veux passer au Gîte de la Léchère qui ferme le 30 septembre et que j’ai toujours vu fermé.
Pour résumé ce passage en hors piste sous le glacier, je l’ai trouvé fort joli (les rochers sont superbes, bien de belles couleurs), assez simple. Même avec la pluie, les rochers en granit offrait de bon appuis, du moins pour ceux qui ne se dérobaient pas. Il faut longer en descente assez douce le long des pierriers, parois rocheuses. Il y a parfois des petites remontées. Ca n’est que lorsqu’on voit bien la Combe des Fonds qu’on peut filer vers elle. J’ai vu un seul cairn et vers la fin une sente, suivi seulement deux minutes.
Puis je retrouve le chemin officiel sous la Crette de la Perche, toujours sous la pluie. Là je suis en terrain connu et je file vers le Gîte de la Léchère. Surprise en arrivant, les drapeaux sont hissés, les tables dehors, mais les portes fermées. Zut, je me voyais déjà dedans en train de siroter une ovomaltine chaude ! Déçu je quitte les lieux (vais-je revenir ?) pour suivre le sentier de Larteron pour arriver sur la route et retrouver La Fouly. In fine 6h de balade, mais par beau temps, cela doit être exceptionnel.