France | Haute-Savoie

A l’eau

La veille, je me concocte un joli programme bien technique en Haute-Savoie. Mais la nuit, avec la chaleur estivale n’est pas aussi bonne que d’habitude. Bon, pas envie de me mettre dans le rouge et je décide de revoir à la baisse mes prétentions. Va pour une randonnée tranquille, mais en conservant mon secteur initial.

Col de la Croix de Fry

Donc mon plan B est de partir depuis le Col de la Croix de Fry, au-dessus de La Clusaz. Un petit tour modeste se dessine autour de la Croix de Colomban.

J’arrive tardivement sur les lieux, il ne faudrait pas rater l’approvisionnement en denrées locales (fromages, salaisons, alcools). Le kit de survie ! De nombreuses places de parking sont à disposition au Col de la Croix de Fry, il faut dire que c’est une station de ski.

Tourbière du plateau des Follières

En partant, je découvre un panneau touristique de ce plateau des Follières avec une mention de tourbières et une photo de droséra (plante grasse rare en milieu acide, donc tourbière). Oh, me voilà fort enchanté, la balade promet des découvertes (j’aime les tourbières). Les tourbières sont un souvenir des dernières glaciations et sont des milieux fragiles, désormais protégés. Je file par un sentier qui s’enfonce très vite en forêt. En ce jour les sommets sont en partie pris par les nuages, donc je ne rate rien. Le sentier est tranquille, mais les cartes ne sont pas très à jour. Donc le sentier monte puis file sur une sorte de plateau. Là, une faible sente quitte sur la droite le sentier. Il y a un fil électrique et la sente descend. Je finis par déboucher sur un plateau, c’est la tourbière des Follières. Je pars dans l’idée d’explorer les lieux, la carte mentionne des sentiers. Je passe devant deux chalets isolés, protégés par des barbelés. Le bois est bruni par le soleil. Je contourne la tourbière et finit par y rentrer, via la sente. Je trouve des sphaignes, linaigrette, myrtilliers, airelle des marais. Je cherche la Droséra, fouine, traverse la source du Nant Bruyant, patauge un peu, mais impossible de trouver la Droséra. En plante grasse, je vois de la Grassette, mais rien d’autre. Oh rage oh désespoir ! Après une longue recherche, à contre cœur, je décide de quitter les lieux et revenir sur le sentier. Une partie de la tourbière est piétinée par les vaches, ce qui m’étonnera toujours.

Colomban d’en Bas

Je retrouve le sentier qui descend puis remonte un peu. Puis il descend droit en bas pour déboucher sur une clairière (Les Arces). Il faut se montrer fort comme Ulyse pour éviter d’y rentrer et filer à droite (petit marquage) et poursuivre en forêt. J’en sors dans le pâturage de Colomban d’en Bas. Je passe devant cette ferme. Une fontaine est devant celle-ci. Le sentier repart en forêt, mais à la bifurcation suivante, file à droite toute.

Les Arces

Le sentier traverse le Nant Bruyant qui est en eau. Puis on rejoint une bifurcation, à un panneau au lieu-dit Les Arces (non mentionné sur la carte). Là, c’est à droite toute sur un large sentier caillouteux.

Croix de Colomban

Désormais le sentier est pentu, mais c’est régulier. Il y a quelques cairns décoratifs sur des souches d’arbres. J’atteins un point de vue, avec une table, des bancs et une petite croix. La vue s’ouvre sur Le Môle et cie. Juste au-dessus, une grande croix en métal marque le sommet de la Croix de Colomban.

Colomban

Je continue par un sentier débonnaire partiellement boisé. On voit en contrebas sur la droite la ferme de Colomban d’en Bas. Peu après je rejoins la ferme de Colomban. La surprise est de la trouver ouverte et je profite de l’explorer de fond en combe. Diantre cela ramène à une autre époque, tout est vieux. Cela m’occupe un bon moment !

Lachat

Juste après, il est possible de remonter pour suivre le chemin de crête Sur les Frêtes, mais la vue et le pâturage de Lachat m’attire davantage. Et j’ai eu assez de forêt aujourd’hui. Une descente toute tranquille via une route de 4×4 (joli parterre floral) me fait passer devant un refuge type forestier, mais fermé.

Tourbière

Plus bas, je quitte le sentier (il y a un ancien panneau et une faible sente) qui m’emmène vers la tourbière locale. Et c’est reparti pour une exploration … mais toujours pas de Droséra ! Snif !

Les Vaunessins

Désormais le sentier est tranquille, il me fait passer devant une ferme puis la suite est sur une route de 4×4. C’est débonnaire. Je salue les vaches. Le sentier descend doucement. Vers 1500 m, bifurcation à droite pour une courte remontée et s’enfoncer en forêt.

Marc Veyrat

Je descends et arrive dans les hauts du col de la Croix de Fry, lorsque je vois un panneau pour le village de Marc Veyrat. Cuisinier haut en couleur et célèbre, je découvre par hasard sa tanière. Ça mérite un détour et monte vers son village. On est mis en garde qu’une intrusion signifierait un coup de fusil, alors via la ferme attenante, je guigne. Des effigies à son honneur marque les lieux. Les tarifs sont pimentés (400 EUR le repas, 800 EUR la nuit). Ce lieu avait brulé en 2015. Bref un des cuisiniers français les plus connus habite ici, surprise du jour.

Col de la Croix de Fry

Il me reste à descendre tranquillement par la route, pour rejoindre le parking du jour au Col de la Croix Fry. In fine, une balade avec bien des découvertes … sauf de la Droséra !