Elle a tout d’une grande
Vous souvenez-vous de cette pub ?
Col des Gaules, un nom qui m’avait attiré lors de ma randonnée au lac de l’Hongrin (cf photo #59), surtout avec mon côté frouzin et si possible en incluant Planachaux. C’est l’occasion d’y aller, la neige occupe encore (un peu) les hauts sommets donc restons bas. En plus il y a la Dent de Corjon, inconnue. Je découvre qu’il est possible de monter par le Col des Gaules à la Dent de Corjon, par un passage délicat (lire la troisième possibilité pour les téméraires), donc je choisis le sens de la montée.
Cette région est facilement accessible en train alors qu’en voiture il faut faire un détour. A Montreux, j’ai le droit au wagon historique (enfin le plafond ne me parait pas en bois naturel), superbe. Départ de la randonnée à Rossinières, puis un petit détour à Le Cretet (Pt903) où je pensais voir le Lac de Vernex (raté !).
On sort de la forêt et on contourne le sommet du Pt1346.8 pour la ferme Le Tanchin. Fort joli secteur rempli de fleurs ! On continue la progression en passant deux étables (La Bacu et Bonne eau) et vers 1640m, je pars en hors piste (des traces de sente) pour viser la crête via le Pt1795. En fait nous ne sommes pas sur la crête, mais plutôt à flanc de coteau.
Planachaux englobe les sommets du Pt1925 et Pt1887.8. Entre ces deux sommets, je croise un homme avec son chien en laisse (on est au bord du précipice) et à son accent je lui demande s’il est valaisan. Non vaudois pure souche (hum, y’a pas une histoire de bernois avec les vaudois ?) de Payerne. Caramba encore raté !
Au Pt1887.8 de Planachaux, je marque une pause casse-croute et bénéficie de la belle vue sur le lac de l’Hongrin déjà rempli depuis sa vidange du début 2011. Puis, après je descends au mieux en suivant les arbres, mais j’arrive un peu bas et remonte pour trouver la crête allant au Col des Gaules. Il y a une sente assez bien marquée qui navigue entre la crête, le flanc et les arbres. Au milieu je croise des suisses allemands (ancêtres des bernois déjà mentionnés) qui viennent de faire demi-tour, trouvant le passage délicat (rien de bien compliqué à mon sens sinon l’itinéraire pas droit).
Je file vers le Col des Gaules, enfin m’y voilà. Je n’ai pas vu Vercingetorix, donc je poursuis mon chemin pour les pentes vers la Dent de Corjon. Par des pentes un peu soutenues (mais l’herbe offrant de bons appuis), j’arrive vers le Pt1770. Ne connaissant pas le couloir pour la Dent de Corjon, je suis allé vers ce Pt1770. J’en fut quitte pour redescendre et trouver le couloir sous La Tête des Châtelards. Le couloir me parait jouable, je range tout mon matériel dans le sac et m’y élance. Le terrain n’est pas terrible (assez pierreux) et donc on s’accroche avec les mains aux touffes d’herbes, espérant qu’elles soient en bonne santé. Puis un filin d’acier vient en renfort auquel je me suis accroché tel un mollusque à son rocher. A mi-hauteur, un petit reposoir devant une grotte, où les choccards maîtres des lieux, me font comprendre que je dérange, me permet une pause. J’ai la grulette (les jambes tremblent). Le dernier passage était délicat et le filin fait un arc de cercle, non sans esthétisme, mais cela a pour effet de nous éloigner des choses sérieuses ! Bref psychologiquement épuisé.
Après une courte pause, je reprends vie et ne souhaitant par prendre racine (ni Molière !), je continue pour trouver le terminus du filin qui n’est pas celui du couloir. Il reste à trouver, comme on peut, des éléments qu’on espère solides, pour sortir.
Enfin en haut, je pense être sorti d’affaire, mais la Dent de Corjon se mérite : des pentes soutenues où la santé de l’herbe et autre élément est une nouvelle fois mise à l’épreuve. En plus les arbres sont joueurs et viennent vous compliquer la vie ! J’arrive enfin à la Dent de Corjon, simplement marquée par un vieux piquet ! Quoi tout cet effort pour ne pas avoir le droit à une croix ?
Courte pause de 10 min, le temps de prendre quelques photos (le ciel s’est voilé donc pas de panorama), puis je vois l’heure avancer et je ne veux pas rater le train de 18h39.
Descente le long de la crête ou à flanc par des passages parfois aériens puis le passage clef de la voie normale : 5 à 6m de descalade en niveau 3 et sans aide (aucune chaine). Le chemin parfois pentu rejoint le Pt1791 où il s’évanouit (le chemin, pas moi !). Je marche au mieux dans la pente qui tort le pied pour arriver à la ferme Corjon (1597m). Je suis tenaillé par la soif, mais aucune fontaine !
Par une route forestière, je descends d’un bon pas (le train, le train, …) à Les Châtelards où enfin une fontaine me permet de recharger avec bonheur ma gourde. Par un beau sentier un peu pentu en forêt, on rejoint Pierra Derrey ou Derrière (chemin inexistant dans le champ, on navigue à vue) et ses chèvres. De là il y a plusieurs chemins pour prendre le train et j’ai choisi le plus court selon moi : la route de l’Hongrin. Peu sexy, mais j’avais le secret espoir de faire du stop. Raté car la route est fort peu fréquentée !
Je fus quitte pour suivre d’un bon pas la route, puis au pas de charge vers La Cheyta pour arriver juste 5 min avant le train ! Yes !
Cette Dent de Corjon, ne paye pas de mine sur la carte, même pas 2000m, mais elle a tout d’une grande.
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