Ce samedi est prévu ensoleillée avec un stratus à 1400m. La couche de neige étant importante, mes envies se portent depuis plusieurs semaines sur le Jura et je décide d’y aller. Presque aussi fort qu’une envie de fraises en plein hiver. Quoique la Migros peut nous en régaler avec celle du Maroc, pleines de pesticides et de conditions de travail douteuses. Finalement je ne vais prendre que le Jura !
L’idée est de faire la traversée Suchet – Aiguilles de Baulmes, je l’avais déjà réalisé en été 2010 par des variantes.
Je prends le train pour Six Fontaines (avant Saint-Croix), heureux de ne pas devoir me lever aux aurores. Après Six Fontaines, je traverse un pâturage où les barbelés font la loi. Puis on monte par le chemin d’été pour rejoindre la route au Refuge de la Planche, 842m, où une fontaine coule, même en hiver (au retour j’en ai profité pour recharger). Le reste est une montée sans soucis, via le chemin d’été dans la forêt. J’ai pu voir plusieurs chamois. J’arrive dans le pâturage de La Matoule (restaurant en été) où il y a des blocs erratiques.
Le soleil se décide à percer ou plutôt les nuages à s’en aller. Il reste à traverser en diagonale le pâturage pour filer vers la ferme Le Rez. On retrouve un chemin d’été à travers la forêt pour déboucher dans les pentes sommitales du Suchet, mais plus je monte, plus le brouillard en fait de même, le bougre. C’est la troisième fois que je viens au Suchet et c’est toujours le brouillard. C’est un peu le problème du Jura, capricieux. Donc sous le sommet, la visibilité était faible et j’ai suivi la trace et par un arc de cercle je suis arrivé au sommet. Brouillard, brouillard dis-moi que tu vas partir. Mais que fait l’UDC ? Donc je suis resté au sommet 1h30, voyant défilé du monde (skieurs, raquetteurs et chiens). Mon but était de descendre par le couloir N, 100m à l’E du Suchet, mais dans le brouillard ce fut exclu. J’ai douté, certes je doute donc je suis !
Une amélioration se profile et je décide d’y aller. 100m à l’E, il y a un tourniquet et il faut descendre au N. Les premiers mètres en se jouant du profil, puis on s’enfonce dans la forêt dans une sorte de couloir. Neige excellente, poudreuse. Lothar a dû passer par là, la forêt devient très clairsemée (la carte n’est pas à jour) et j’ai pris la direction de Grange Neuve (NE), j’ai touché une fois le fond. A la ferme de Grange Neuve (restaurant d’été), je déchausse pour marcher et rejoindre le sommet du Pt1407, le souffle court.
Il me reste à descendre la pente qui s’adoucit, heureux d’emprunter les traces de raquettes pour garder l’élan. Vers le blockhaus sous Les Praz, on remet les peaux … et la brume revient. Décidément ! Au niveau de l’itinéraire, c’est la partie délicate car il n’y a pas de chemin, il faut monter droit en haut, en visant sur la carte le A de Aiguilles (de Baulmes) où se trouve un chalet (voir cette randonnée d’été). On s’enfonce dans la forêt, la pente se redresse et ça devient sportif. J’ai trouvé des marques (jaunes et rouges) de l’été et de vieille traces de raquettes et d’un lièvre. Les derniers mètres, sous le chalet, sont encore plus sportif, on enchaine les conversions. J’arrive au chalet et passe à l’arrache un mur de neige derrière pour rejoindre la crête et une jolie trace de raquettes pour le sommet.
En quelques minutes, j’arrive au sommet, non sans découvrir des chamois accrochés à la paroi. Le sommet est baigné de soleil, j’exulte. Enfin un panorama digne de ce nom ! Pavlov aurait été fier de moi, le soleil a produit des effets positifs. Avec le brouillard, j’avais prévu de rejoindre le train à Baulmes par Les Mouilles (voir cette randonnée). Par contre il est 16h, mon but initial était de descendre par le couloir sous le B de Baulmes (rencontre du chemin de la crête et celui du Chalet des Aiguilles). J’écourte mon projet et descendre le couloir de la montée. Entre la croix du sommet et ce couloir, le ski est peu intéressant.
Je descends ce couloir, attention les 30m sont peu enneigés, il faut chercher le bord droit. Puis descente dans une neige excellente tant qu’on est en forêt, puis crouté. Je remets les peaux et passe sous Grange Neuve, puis vers les pistes de ski (enfin la piste) pour remonter le chemin d’été des Ervuines. C’est sportif et le troupeau de raquettes rencontré au sommet a laissé un champ labouré, peu pratique pour remonter à ski. Mon but initial était de remonter par la route forestière au Pt1250, puis la crête. J’arrive sur la crête, le soleil se couche, la vue sur les Alpes est superbe.
Je rejoins le sommet du Suchet et la brume revient. Je n’ai pas eu le temps de faire des photos des Alpes, zut ! En maigre lot de consolation, j’ai le droit à un spectre de Brocken, ma photo n’étant pas terrible, je vous renvois à mon escapade aux Aiguilles de Baulmes d’automne 2011.
Descente du sommet dans un brouillard léger et une neige croutée infâme. Retour à La Matoule où la suite se fait par la route jusqu’au Refuge des Mélèzes (688m) pour poursuivre à pied jusqu’à Six Fontaines.
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