Long weekend de Pâques en vue et la météo ne sera pas de la partie, seul le vendredi semble offrir un peu de répis et encore il faut aller dans le Valais central ! Pourquoi ne pas profiter d’aller dans des terres lointaines pour moi, le Simplon ? Au Simplon, il y a l’Hospice qui offre le gîte, mais quand on se décide deux jours avant le Vendredi Saint, je n’ai même pas essayé d’appeler. En plus je suis dans une période où j’aime le bivouac. Ainsi le jeudi je file après le travail, la route du Simplon est en travaux, ça se mérite. En arrivant sur place, je trouve dans l’arrière pays un coin de paradis. Le seul hic, c’est qu’à 2000m, les arbres sont plus rares. Je trouve bien un épicéa (j’ai un faible pour eux !) … mais au bord d’une falaise. Sagesse m’a conseillé de mettre quelques mètres plus loin, mais en terrain dégagé. Hôtel mille étoiles, lune en milieu de nuit, ça c’est la classe. Le seul (gros) défaut est qu’il y a avait un léger vent et à +°2c, ça vous refroidit un homme, pourtant bien équipé pendant la nuit. L’épicéa m’a manqué !
Au petit matin, déjeuner puis je file à l’Hospice heureux du chauffage de la voiture ! Derrière l’Hospice on peut directement chausser les skis, la neige est encore présent, à quelques détails près. Je remonte tranquillement, la pente direction l’O. On passe devant le haut du téléski local. Au loin un rocher avec une croix dessus, peut servir de repère. Je me suis mis en mode automatique et j’ai suvi une trace existante. On arrive au passage clef de la course, la traversée de la pente déversante sous la face N du Hübschhorn. Ce passage à un côté impressionnant, même si la glissade serait stoppée par le replat 150m plus bas. La neige était dure, je suis passé sans les couteaux, me sentant fort et courageux et plein de vitamines du petit-déjeuner !
La pente se redresse, on bifurque sur la droite, les conversions tranquilles s’enchainent. On arrive dans le secteur de l’Homatupass, j’ai trouvé ce secteur fort joli. Devant moi je vois de plus en plus de monde, mais aussi des nuages qui arrivent derrière. N’étaient-ils pas prévus en fin de journée. Invasion sauvage, mais que fait Oscar Freysinger ?
On remonte le long du glacier Homattugletscher bien recouvert et j’ai dû malgré tout sortir les couteaux, la neige étant dure. La météo se dégrade de plus en plus et donc les gens se mettent à descendre, sauve qui peut fuyons ! Sous le Pt3372, je suis pris dans la brume, courageux ou kamikaz je poursuis plus haut. Un vent fort se mêle à la partie. Oscar que glandes-tu ? La pente se raidit et j’arrive au Breithornpass. Je m’abrite un peu du vent, mon doux visage est fouetté par la neige. Je sors l’équipement des grands jours. Je m’accorde une mini pausse casse-croute puis je décrète que c’est la fin. Mon ami Google m’a susurré que le sommet est facilement accessible. J’ai failli verser toutes les larmes de mon corps (très vite transformées en glaçons), mais je me suis montré fort et courageux.
Je redescends dans la brume, avec l’expérience de ma dernière sortie au Wildhorn, je deviens un maitre des conditions difficiles, j’ai donc suivi une trace et tel un chien devant son os, je ne l’ai pas lâchée. Neige dure, le plaisir était ailleurs. Vers le Homotupass la visibilité s’est améliorée, me permettant de visiter un peu le pays. Je repasse le passage délicat, mais de façon surprenante ce fut une simple formalité. Pour le retour, un peu de variante, je passe sous le rocher avec la croix vers 2340m. Je rejoins l’Hospice du Simplon, prise d’assaut par des skieurs (chemin de croix !). J’ai essayé d’imaginer le Christ avec ses disciples en ski de randonnée, mais mes neurones congelés n’y sont pas arrivés.
Je me change dans la voiture et profite d’une longue visite à l’Hospice du Simplon, une ruche en ce weekend Pascal. Donc ça grouillait d’enfants (les longs couloirs sont de magnifiques terrains de foot). Le bar étant fermé, je me suis rabattu sur un café fait par mes soins, avantage d’avoir son matériel du bivouac. In fine il faudra que je revienne, mais j’étais quand même content de ma sortie !
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