La Randonnée des Passeurs
Entre la France et la Suisse, la frontière fut souvent, dans le passé, un lien d’échanges, de contrebandes et de passages. Entre commerce, légal, illégal et passage d’hommes, les frontières d’un pays sont des passoires. Entre le Jura français (Doubs) et le canton de Vaud, le Risoux (ou Risoud) est un de ses hauts lieux d’échanges. Surtout pendant la Seconde Guerre mondiale où bien des personnes (surtout juives) essayaient de fuir un sort peu enviable. Ainsi dans la région du Risoud, des personnes ont aidé à faire passer discrètement ces gens. Pour plusieurs de ces passeurs, la Gestapo installé à Chapelle-des-Bois, ils furent pris et déportés.
Depuis 2008, une association fait revivre cette page d’histoire à travers une randonnée (dernier dimanche de juin) entre la France et la Suisse, nommée la Randonnée des Passeurs. Le sens varie d’année en année, comme le parcours. Mon programme ne me permet pas de participer à cette sortie du matin, alors je décide d’y aller en milieu de journée et à contre sens : partir de la France, petit tour en Suisse et retour. Simple.
Chapelle-des-Bois
Le départ officiel de cette randonnée se fait depuis Le Sentier (Suisse) pour finir à la Chapelle-des-Bois (France), un bus se chargeant de ramener en Suisse. De mon côté, étant hors programme, il me faut une boucle et je pars donc depuis le hameau de Chez Buffard. Je me gare au niveau d’une ferme.
Refuge Rendez-Vous des Sages
De là, je file en forêt pour suivre les sentiers. La surprise est de voir qu’il y a encore bien du monde qui marche sur ce parcours. Étant à contre-sens, c’est assez rigolo et prend un peu de temps (dire bonjour, brève discussion ou plus longs échanges). C’est beau la montagne, on peut discuter avec des inconnus.
On passe à côté de la Cache à la Fessette, un effondrement du calcaire propice à la discrétion. Ensuite on débouche devant un mur de pierres sèches, non rénové : c’est la frontière F/CH. Et derrière se trouve le Refuge Rendez-Vous des Sages, marquant l’entrée en Suisse et la délivrance pour beaucoup. Ce refuge a été rénové en 2008/2009.
Refuge de la Vue du Mont Blanc
A ce refuge, c’est la fin de la randonnée des Passeurs pour moi, les bénévoles retirant tout le matériel. Je poursuis en gestion libre du cheminement et décide de visiter les refuges du Risoux (il y en a environ 50). Je poursuis, en forêt, par des routes forestières. Je passe à hauteur d’un gouffre (baume), mentionnée sur la carte. Je poursuis par la route pour arriver devant le Refuge de la Vue du Mont Blanc. Bon, les arbres ont grandi et désormais on ne voit plus les Alpes. Tant pis pour le Mont Blanc !
Refuge de la Chapelle
En poursuivant par la route et des sentiers, je rejoins le Refuge de la Chapelle. Ces refuges se ressemblent, un fourneau à bois, un table et banc. C’est tout.
Refuge de la Marocaine
Je passe devant la frontière (borne 152) et ses panneaux de la confédération. On reste en Suisse pour finir par rejoindre le Refuge de la Marocaine. Une jolie décoration extérieure et le nom rappellent le voyage au Maroc d’Henri Conus, bûcheron dans la région.
Refuge du Poste des Mines
Je poursuis et arrive dans une clairière où se trouve une grande bâtisse, le Refuge du Poste des Mines. Historiquement des mines de fer on existé (mais la trace est perdue), puis c’est devenu une maison pour les gendarmes et bûcherons. Actuellement, le bas est à disposition du public, la partie haute est privée. Devant bien du cerfeuil musqué pousse. Je reste là, un bon moment pour visiter ces lieux.
La Gèque
Puis j’emprunte un sentier qui s’enfonce en forêt pour traverser la frontière et déboucher dans une clairière. Je la remonte. Une route forestière me fait déboucher sur la ferme de La Gèque. Je remonte un sentier peu marqué à la fin pour revenir en Suisse.
Bornes frontières
Là, je longe le mur de pierres sèches qui marque la frontière entre la Suisse et la France. Il y a plusieurs bornes frontières (le lys pour la France). C’est joli, avec ce mur de pierres sèches qui accuse son âge.
Galère
J’arrive à un passage de la frontière, un panneau des douanes me rappelle toutes les règles pour rentrer en Suisse. Je décide de poursuivre en France et de trouver un cheminement plus court. Pour faire simple, mon itinéraire est du genre galère, entre chemin à l’abandon où la végétation reprend ses droits, les chemins que la carte mentionne mais qui n’existe plus et inversement. Bref, pas mal d’errance dans ce bois du Risoux. A éviter donc, je recommande plutôt de suivre le mur de pierres sèches et retrouver le chemin de la montée au niveau du Refuges des Sages.
Chez Buffard
Je finis par rejoindre ce sentier de l’aller, non sans être suivi par une horde de taons. Mazette, les lieux sont terribles ! Avec bonheur je retrouve ma voiture, laissons les taons aux vaches (pas sympa je sais !).
Laisser un commentaire