Suisse | Neuchâtel

La journée sera voilée donc pas la peine d’aller visiter des sommets. Lors de ma première visite au Creux du Van, nous avions longé une petite partie de Dos d’Ane. J’avais appris qu’il était possible de faire l’intégrale de cette arête depuis la Ferme Robert. Il y a aussi le Pertuis de Bise, dont le chemin est mentionné sur l’article de Wikipedia et Google me ramène une Roche aux Noms, mais impossible de la localiser précisément.
Je pars donc au-dessus de Noiraigues, Pt789, sous Derrière-Cheseaux, il y a un petit parking. Je voulais éviter le départ depuis la Ferme Robert, pour faire un peu de dénivelé. En arrivant au Pt816, le chemin montant vers Creux-Dessous est peu visible (je le prendrai à la descente), du coup je modifie mon itinéraire via Le Plan (plus joli d’ailleurs). Cela me permet d’arriver à la Ferme Robert. Là j’y découvre un musée (gratuit) nommé Centre d’Interprétation. J’y suis accueilli par une hôtesse sympathique, mais qui devait s’ennuyer (j’étais le seul visiteur) car elle a voulu tout m’expliquer. Moi qui aime bien la visite à la sauce japonaise (prendre les photos et s’en aller), je fus vernis ! Au bout d’un moment, j’explique mon projet (Dos d’Ane, Pertuis de Bise et Roche aux Noms) et heureusement qu’il en faut plus pour me décourager, car sinon j’aurai fait demi-tour ! Elle me trouve le livre (qu’ils vendent) sur la biographie des chacunes des personnes, mais aucune indication pour trouver le lieu. Bon je verrai sur place. Il y a plusieurs films, je n’ai regardé que celui sur le permafrost (8 min) qui était sympa. Profitant d’une nouvelle visiteuse prise en charge par l’hôtesse, je me suis en allé, saluant rapidement !
Les affaires reprenant, le chemin pour le Dos d’Ane est en face de la Ferme Robert, départ dans la forêt. A partir de là, c’est du hors piste. Le chemin de Dos d’Ane est un chemin débalisé, rebalisé par des volontaires (peinture rouge). Le ton est très vite donné, c’est bien pentu et je comprends le débalisage. Ce chemin est à réserver aux randonneurs expérimentés, sachant trouver leur chemin. Le premier gros tiers, il faut monter, les muscles se tendent, les gouttes de sueurs perlent sur le nez. Ensuite il y a une section où nous longeons l’arête toujours en montée, puis une courte section sur l’arête et enfin on retrouve le chemin facilement emprunté par les aventureux venant du Pertuis de Bise. De façon globale, la difficulté vient de la montée raide, du balisage rouge pas toujours évident à trouver (il faut rester au plus près de l’arête) et parfois il faut s’aider des mains.
Après le Pertuis de Bise, je file vers le promontoire devant Le Soliat, où je marque une pause casse-croute. Je fus surpris d’entendre beaucoup de suisse-allemands. Après une bonne pause, je reviens au Pertuis de Bise (il est possible de filer au Soliat pour profiter de la vue sur les Alpes, voir cette randonnée), la descente est fortement pentue et à l’ombre donc un zeste humide lors de mon passage. Cette descente n’est pas anodine et est à réserver aux preux randonneurs au coeur pur, maitrisant le terrain raide (45° au début), ayant des chaussures hautes et des bâtons. Savoir pisser contre le vent n’est pas nécessaire ;-)
Avançant avec prudence, je finis par arriver dans le bas du Pertuis de Bise où la pente s’adoucit (la mousse est sur les rochers) et là je décide de partir en devers sur la droite (vers la falaise) et surprise je découvre des marques rouges sur les arbres avec une faible sente. Je suis ce chemin qui après un bon bout remonte droit en haut dans un pierrier, dans une pente forte. Sous la falaise, je visite le pays sur la droite, rien d’intéressant et rebrousse chemin pour contourner une avancée de la falaise. Peu après un drapeau Suisse m’y accueille et enfin la Roche aux Noms. Sur la carte c’est au-dessus (à l’E) du F de Fontaine Froide. Pour faire simple, c’est simplement des noms taggués sur le mur, mais c’est limite sacré ! Pas le droit d’y ajouter son autographe, ni de faire du feu. Bon on peut encore pisser !
Je prends mes photos, puis repars brièvement en longeant la paroi pour ensuite descendre droit en bas dans un pierrier (c’est toujours une bonne solution dans les terrains pentus).
J’arrive dans la forêt où je découvre une bouche d’aération du permafrost avec de la glace visible, puis de nouveau un marquage rouge qui m’amène à la Fontaine Froide. Là l’eau coule toute l’année entre 4 et 6°c. J’avais décidé de faire un détour par la Grande Vy, mais j’ai mon compte et rentre tranquillement par la Ferme Robert puis le sentier de Creux-Dessous, la dernière section pour arriver à la clairière de Derrière Cheseaux n’est pas terrible, la végétation reprenant ses droits.