Suisse | Valais
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Mönchsjochhütte

La veille nous sommes montés à quatre (Timo, Markus, Simon et moi) pour dormir à la Mönchsjochhütte pour aller au Mönch ce matin. Aujourd’hui est le grand jour, il va falloir faire preuve de bravoure. Bravoure justement, l’un des nôtres, Simon en manque : nausée, mal de tête. Tiens le mal aigu des montagnes. L’option de ne pas y aller pour lui est envisagée. De l’aspirine en bonne dose, prendre un long bol d’air et attendre. In fine ça va mieux et nous partons tous vers 7h. Le lever du soleil tout juste passé.<p

Arête S du Mönch

Nous arrivons peu après au pied de l’arête S du Mönch et le ton est donné : de l’escalade en 3. Un piton serait apprécié. La suite est un cheminement sur une arête certes pentu, mais confortable. Il n’y a pas de cairn ou de marquage. On devine le chemin par les traces des alpinistes, mais parfois nous le cherchons. La montée se poursuit sur la crête avec des pas de II. Les prises sont bonnes et le rocher permet un assurage aisé avec des sangles ou la corde.

Arête SE du Mönch

La neige s’invite à la partie et nous mettons les crampons … pour mieux les enlever plus loin. L’arête SE est plus étroite et demande donc une attention plus soutenue. Il y a un passage en III, un peu gazeux, mais un piquet autorise un assurage. Il y a plusieurs autres piquets par la suite. Nous arrivons sur la fin de la partie de cette arête SE, désormais en neige et raide. Il y a quatre piquets qui permettent un assurage et nous permet de rejoindre l’arête finale du Mönch. Nous attendons car deux autres alpinistes sont en sens inverse et l’arête exposée ne donne pas envie de se doubler.

Mönch

Nous nous engageons lorsque deux d’entre nous ne le sente plus. L’arête effilée et aérienne fait son effet. Nous faisons demi-tour et retrouvons les deux alpinistes. Simon et Markus pensent à leur petite famille et le manque d’expérience ne pardonne pas ici. Ils descendent l’arête neigeuse équipée de ses quatre piquets et restent sur le rocher en sécurité. Les deux autres alpinistes ne voulant pas les descendre plus loin. Avec Timo, nous reprenons cette arête et effectivement c’est aérien. A gauche et à droite, la glissade ne pardonnerait pas. La trace n’autorise que de poser ses deux pieds, pas plus. Parfois nous pouvons planter le piolet et psychologiquement cela fait du bien. Je suis sensible au vertige, mais j’ai appris à gérer mes émotions … nombreuses sur cette arête effilée. En regardant mes vidéos, l’émotion est bien plus forte que sur place. Je me suis demandé quel est l’intérêt de s’encorder sur une telle arête. Une espace à peine plus grand, admet de laisser passer une cordée, puis sagement nous arrivons au sommet du Mönch, 4107m. Il n’y a pas de croix et l’espace vitale est restreint. Nous restons environ 5 minutes, prenons des photos et profitons de la vue panoramique. Puis nous rebroussons chemin rapidement car la neige est déjà en train de fondre.

Cohue

Nous sortons de l’arête effilée et retrouvons la pente raide et ses 4 piquets. C’est la cohue, je pense que bien du monde est monté par le premier train et est donc en retard sur nous. Vu la chaleur du jour, je préfère notre option.

Gens pressés

Nous retrouvons nos deux camarades et la foule devient importante. Il faut donc parfois attendre son tour dans les passages étroits. Certains d’ailleurs n’aiment pas cela et force le passage, engendrant le bronx. Mazette, l’esprit de la montagne se perd. Heureusement d’autres ont la politesse s’ils peuvent passer devant et c’est un plaisir de le leur donner. Ainsi j’ai pu admirer l’aisance d’un vieux guide pour qui tout semble facile. Entre lui et moi, l’expérience fait la différence ! Le crissement de l’acier sur le rocher rythme notre progression. Nous finissons par un rappel pour sortir de l’arête et retrouver le glacier.

Cotation

Cette course est notée PD+ (Peu Difficile) sur les topos. Attention cela ne tient pas compte de l’exposition, seulement de la difficulté technique pure. L’arête finale du Mönch est effilée et exposée … mais techniquement très facile.

Mönchsjochhütte

Nous retrouvons la Mönchsjochhütte et sa horde de touriste. Une longue pause avec un peu de houblon dilué dans de l’eau sucrée et nous repartons pour la Jungfraujoch et son tourisme de masse. Nous reprenons le train, bondé de japonais, d’indiens et de quelques européens.

Eigergletscher

Selon la météo, nous descendons à Grindelwald en train ou filons depuis Eigergletscher le long de l’Eiger trail. Il fait beau, c’est cette dernière option qui est prise.