France | Isère

De visite chez un de mes frères à Grenoble, je retrouve François un de ses collègues pour une randonnée. Mais mon timing est différent et donc il propose une sortie nocturne dans la région Grenobloise. En battant bien du tamtam dans la brousse locale, on se retrouve à cinq pour cette sortie et je fais la connaissance d’Alain, Peter et Francis. Nous sommes à deux jours (enfin deux nuits) de la pleine lune, timing idéal pour cela.
On me récupère au train, François me prête skis et chaussures et nous partons dans la fraicheur de la nuit au Col de Porte. Chamechaude est un grand classique de la région, c’est le plus haut sommet de la Chartreuse (2082m) et j’avais déjà eu l’occasion d’y venir en été 2008. Nous partons à 20h de ce col, il y fait bien frais et c’est un départ canon, le rythme fut soutenu (566 m/h). J’étais content d’avoir du dénivelé dans les jambes pour suivre le rythme, mais prendre des photos dans ces conditions relève de la gageure. J’ai vite pris la dernière position qui me laisse un peu de marge, mais j’ai mis du temps pour trouver mes réglages techniques.
La montée est presque identique à l’été, on remonte la piste de ski au mieux, puis un passage à travers la forêt. On bifurque devant la Cabane du Bachasson pour une traversée où la vue s’ouvre sur les montagnes en face (Charmant Som et cie). Les derniers pins vers le Pt1822 pour rejoindre la crête, mais le vent apparait. On arrive sur la crête, nous avions envisagé de faire le sommet avec sa chaine, mais nous fumes très vite calmés. Donc terminus sous la Brèche Arnaud avec un vent assez fort et une température de -10°c.
On reste peu de temps vu le froid, malgré la beauté nocturne. Nos frontales furent peu nécessaires à la montée, la lune éclairant assez.
Pour la descente, la surprise fut la qualité de la neige. Descente par le Pas du Lapin (passage avec la corde) qui portait bien son nom, vu qu’il n’était pas là ! Ce passage est une faille dans une barre rocheuse. Donc si on ne trouve par le Pas du Lapin, c’est le coup du lapin !
On retrouve la forêt et nous fumes joueurs à descendre comme des jeunes insouciants parmi les arbres. Les arbres aussi sont très joueurs, eux ils nous voyaient venir avec le faible éclairage de nos frontales et ils laissent soit une branche soit une racine sur notre route. Mais on ne s’est pas laissé faire et nous sortimes indemnes, fières de nous !
Il restait à dévaler la pente, fraichement tracée par la dameuse locale, cherchant la poudre blanche et enivrante sur les bas côtés. A 22h nous étions de retour, se réjouissant du rissoto promis par l’épouse de François.
D’un point de vue technique, j’aurai aimé prendre mon reflex, mais en train j’ai dû me restreindre dans mes bagages. Donc avec mon compact usuel, j’ai laissé l’appareil monter en ISO, mais les photos restaient assez sombres. Lors d’une mini pause, j’ai pu essayer le mode manuel et ainsi j’ai pris des photos de 1.6 sec à main levée. Pas mal de déchets, mais ça améliore grandement la luminosité. Au sommet j’espérais prendre des pauses lentes (30 sec par exemple), mais trop de vent et l’équipe voulait redescendre. Je suis un brin déçu de la qualité de mes photos (pas mal de bruit), mais l’expérience fut unique !
Deux jours après d’autres skieurs y sont allés de nuit et un des photographes a fait des photos avec un trépied. La dernière photo est donc de cette série. J’ai éclairci la photo a posteriori.