Suisse | Vaud

Ce printemps 2010, on avait envisagé de faire avec Christian la course de Château d’Oex à Pra de Cray, mais l’exposition S pour une journée de printemps avait relegué cette course aux oubliettes et nous avions fait le Scex du Coeur.
J’avais donc cette course dans ma tête, et pour cette fin de printemps, je cherche une course plein S, pour éviter ne plus avoir de neige. Je repense à Pra de Cray. La météo est annoncée moyenne avec des nuages le matin et surtout l’après-midi. Je pars donc pas trop tard. Voulant passer par l’Hongrin (le mapping dans OpenStreetMap est incomplet), depuis Aigle je monte à Corbeirier, un panneau annonce que la route est bloquée en haut mais il en faut plus pour stopper un scooter. Pas de chance, ça n’est pas des travaux mais une course automobile ! Zut, impossible donc de passer, je suis quitte pour redescendre et passer par le col des Mosses, presque 1h de perdue ! Au col des Mosses, j’envisage même de partir en direction de Lioson, mais après reflexion, c’est un secteur N et donc, je vais être embêté par la neige.
J’arrive donc à Chateau d’Oex, et je monte par une petite route (en passant devant l’hôtel Bon Accueil, bien indiqué, au passage pour y être passé porte fort mal son nom) et je me gare à côté du Pont du Périssé (1018m), non mentionnée sur la carte mais c’est le pont sur le Ruisseau des Merils, sous La Combe. Après le pont, il y a environ 3 places de parcs.
Je pars de là, passe devant des ruches et je quitte vite la route pour un chemin sur la droite. Je me rends compte que j’ai oublié mes bâtons, je n’ai pas encore mes repères dans mon nouvel appartement. Il a plue la veille et le chemin à travers la forêt, me fait déjà regretter cet oubli. A la descente, je les ai aussi regretté, enfin …
De mémoire, j’essaye de suivre le cheminement du ski, donc sous Les Chabloz, je pars à droite vers le Pt1382 puis Le coulat. Je crois un jeune taureau devant un abreuvoir de pierre, bien froussard, tant mieux car sans bâton on se sent bien vulnérable ! j’arrive à la ferme du Pt1382 et de là on peut commencer à observer une partie de la descente. Par un cheminement pentu, j’arrive à Le coulat, fort joli coin, les narcisses commencent à être bien présentes. Je suis une sente et après le portail, plus rien (sur la carte il n’y a plus de chemin). Je zigzague un peu, le terrain est pentu, puis je reviens sur la crête. Sur ma droite, on voit bien le chemin du retour et je commence à étudier cela. Après un bel effort (du droit en haut) et des enjambées de fils éléctriques, j’arrive sur un replat puis la ferme de Cray Dessus. Le ciel commence à se couvrir et à ce stade, je pense monter à la Pointe de Cray et rentrer. Je contourne la ferme, les chiens de bergers m’aboient, mais sont heureusement enfermés dans l’enclos (ah mes bâtons !), puis plus de chemin. Pfff, ça m’enerve un peu ! Je pars à flanc de coteau (flanc S), car j’avais vu de loin une sente que je finis par retrouver puis vers 1960m, ça monte droit en haut, les muscles chauffent et le souffle se fait court. Il y a de vagues traces, parfois une marque jaune au début, mais c’est chacun pour soi. J’arrive à la crête qui me permet de rejoindre le sommet de la Pointe de Cray (2070m). J’y rencontre un jeune homme, seule rencontre de la journée. Le sommet est marqué par un vieux bâtons, même pas de croix !
Je marque une belle pause, casse-croutte, et surtout gros passages nuageux. La vue est bien bouchée, dommage car on voit les Rochers de Naye jusqu’au Moléson, une portion du lac de l’Hongrin, de l’autre côté, le Rubli, la Gummfluh. La météo se découvre timidement et je pars par la crête, en passant le col de Cray (Pt1973 sur la carte), puis je monte vers Pra de Cray, dans la brume. En ski, je ne sais pas exactement où on passe mais cela doit être compliqué. Le topo mentionne les corniches et la crête est étroite.
J’arrive à Pra de Cray, ce sommet aussi n’a pas de croix, une simple pierre, repère géodésique, pour marquer le sommet. Je suis dans la brume et le Vanil Carré devant moi n’est qu’une masse grise. Je veux quand même le voir et après une bonne attente, j’ai pu prendre une photo puis la brume est revenu. Vu de loin, ce versant du Vanil Carré me parait impraticable (sinon en escalade).
Je quitte ce sommet, en revenant un peu sur mes pas puis en suivant la crête SO (Les Mérils), puis je trouve une sente, que je suis un temps pour de nouveau continuer sur cette crête. Le secteur est rempli de narcisses, du pur bonheur. N’est-ce pas charmant de descendre sur un tapis de narcisses, l’air rempli de ce parfum sucré ? Je retrouve une sente, croise un chamois, deux marmottes et toujours ces narcisses. Je descends jusqu’aux Trois Fenils (Pt1370) où le chemin est redevenu plat. Il y a un grand filin, avec une tyrolienne (un gros pneu) qui traverse la rivière, mais je n’ai pas compris comment le pneu est remonté de l’autre côté. J’arrive au Pt1322 (Montiau) avec son installation de monte charge à crémaillère comme dans les vignes pentues. Je coupe droit en bas dans cette clairière et rejoint un chemin tranquille, qui passe devant une ruine puis je sors de la forêt, passe brièvement sur la route, puis un chemin pour rejoindre la ferme de La Combe et arriver à mon scooter.
Je pensais faire des courses à la Coop de Château d’Oex mais elle ferme à 17h, j’ai pu me rattraper à la superette de la fromagerie de l’Etivaz (18h30). Et les voitures de courses avait liberé l’Hongrin et j’ai pu passer par cette route militaire. Ils doivent avoir du temps à revendre car tous les ponts sont numérotés (plus de 40). La route est sympathique mais on voit peu le barrage et le lac.