Suisse | Valais

Un samedi annoncé en partie ensoleillé, mais avec un stratus vers 2000m. Le danger d’avalanche s’est stabilisé à 2 et je décide de revenir dans le secteur du barrage des Toules, suite à ma randonnée brumeuse raccourcie de décembre 2014. L’idée est de monter à Becca Colinte par la Chaux de Fournoutse et descendre le couloir NE pour descendre par la Chaux de Forgnon et Emmenna.
Je pensais partir depuis le haut du barrage des Toules, en me garant le long des petits parkings de la galerie du Saint-Bernard, mais la neige soufflée me l’interdit. C’est comme attraper la queue du Mickey au manège, j’ai gagné un tour gratuit et je suis revenu à Bourg Saint-Pierre. J’ai pu me garer au Pt1686 (garage) sur la route rive droite pour le barrage des Toules. La route fut dégagée pendant ma randonnée.
De ce fait, je ne suis parti que vers 11h, mais vu le plafond gris, je n’ai rien raté. Il m’a fallu 50 min pour rejoindre le barrage des Toules, en passant rive gauche au pont 1674 et Bretemort (deux chalets). Il y avait une vieille trace jusqu’au barrage. Ensuite, je monte par la route à la ferme La Lette, je trace et m’enfonce entre 5 et 10 cm. Il faut traverser le flanc E de Le Pey, j’ai décidé de le faire assez bas pour minimiser la pente. Deux ravines plus loin, je trouve ce qui me semble être un chemin d’été Fournoutse (d’après mes traces du GPS, c’est rien du tout !). Je décide de remonter la première combe, bien jolie, mais bien chargée en neige poudreuse. Je pédale assez vite dans la semoule et décrète la fuite. Je rejoins avec effort, le haut de Fournoutse (on voit sa croix depuis assez loin, y passer me parait plus judicieux). J’ai laissé de l’énergie dans cette traversée.
La suite est une série de pentes agréables. Je passe sous Le Pey, joli petit massif et m’avance dans la dernière combe. Le temps se couvre et passe vite. La dernière pente pour l’antécime de Becca Colinte m’a donné du souci : une couche de 5-10 cm de poudreuse sur fond dur, offrant peu d’accroche. A contre coeur, je mets les couteaux, mais cela change peu la donne. J’arrive sur l’antécime, sur la crête dominant le couloir NE. Il est 15h45. Aller au sommet, j’avais pris mes crampons en aluminium si nécessaire, descendre le couloir ! A tant de questions qui me taraudent. La vie est dure parfois ! Aller au sommet est vite écarté, brasser la poudre a entamé mes muscles et le voile grisâtre m’a démotivé. Par contre descendre le couloir, telle est la dernière question. Je me donne 5 min de réflexion et je scrute ce couloir. Je le trouve bien peu enneigé et trop caillouteux. Une section raide au départ et je ne vois pas la suite au milieu.
Dans la Chaux de Forgnon, je vois une trace d’un autre skieur (nous n’étions que deux dans le secteur !) et me dis que je reviendrai. Je laisse le couloir NE et descend plus ou moins sur mes traces. Je passe sous Le Pey (joli sommet) et c’est mon meilleur morceau de poudreuse. Puis je coupe au plus court, à travers des pentes à vernes pour rejoindre La Lette.
Je reviens au barrage et décide de descendre par la route, juste sous le barrage. Mon infortune, fut qu’après avoir rejoint la route rive gauche … c’est plat. On se croirait en Belgique. Il me restait à marcher pour avancer. Ca n’est qu’en retrouvant mes traces du début que j’ai pu glisser et retrouver ma voiture. Ce dernier tronçon n’est pas marrant et je regrettais le parking de la galerie, inaccessible ce jour !