La météo annonce un stratus important, mais dans le Valais au-dessus de 2000m, le soleil. Attiré tel une abeille, je décide de revoir mes plans et d’aller chercher ce soleil. Je ne connais pas exactement la limite de la neige et embarque mes raquettes avec moi, pensant que ce sera la première sortie de ce type de la saison. Après réflexion, je décide d’aller à côté du Lac des Toules, au-dessus de Bourg Saint Pierre, le barrage étant à environ 1800m. En arrivant en voiture, je fus surpris que la route (chemin en terre) soit autorisée jusqu’au niveau supérieur du barrage, 1820m où un parking est disponible. Mon but est moyennement définit, soit la crête entre Becca Colinte et Le Pey ou Le Pey.
-4°c pour démarrer, mais la neige n’est pas présente et je laisse donc raquettes et bâtons dans la voiture pour partir à pied, par la route d’alpage. Vu le froid, je prends un bon rythme. Je passe la ferme La Letta, l’étable pouvant servir d’abri de fortune, car elle n’est pas fermée à clé. Un peu d’eau s’est transformée en glace, je dois parfois surveiller où je pose mes pieds. Au loin quelques chamois et des lagopèdes qui partent devant moi.
La montée par la route ne pose pas de souci, mais le plafond du stratus est bien présent. J’arrive à la ferme de L’Emenne, 2247m, dans le stratus depuis un peu de temps, mais surtout je change de saison : la neige est désormais bien présente. Tiens les raquettes vont peut-être me manquer ! La neige est croutée, plus ou moins portante. J’avance dans le brouillard, théoriquement, d’après nos chers météorologues, je devrais être au-dessus du stratus ! Que nenni. Je poursuis pensant en sortir. J’avance au mieux, le terrain est vallonné et je monte parfois droit en haut.
Vers 2340m, je décrète que la couche de stratus est trop importante et que je n’en sortirai pas. Je crois que les dieux de la météo sont en colère, il faudrait revenir à des pratiques ancestrales de sacrifices de météorologues pour les apaiser ! C’est peu scientifiques comme méthode, mais le résultat est quasi identique aux méthodes actuelles !
Je m’accorde une petite pause pour boire le thé chaud. Mon cerveau commençait à me jouer des tours car le ciel gris, donc seul un Breton peut déceler toutes les nuances, devenait bleuté ! J’ai dû jeter bien des gousses d’ail pour conjurer le démon. Non mais !
Je descends au mieux en suivant mon instinct … et le GPS ! Le stratus étant toujours épais. Je passe devant les ruines vers 2220m et par un faible sentier retrouve la route d’alpage de la montée. Des chamois couratent dans le secteur ! Il me reste à descendre d’un bon pas, en profitant du bleu … du Lac des Toules ! Maigre lot de consolation.
Au parking, un grand-papa est venu admirer les chamois. Avec les jumelles, nous en avons vu une bonne cinquantaine dans la pente de Côtes du Crêt.
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