Lors d’une randonnée dans le Jura, j’ai pu voir au loin, des sommets en direction de Lyon. Ce sont les Monts d’Or (parfois écrit au singulier). Lors de ma formation d’accompagnateur en montagne, j’apprends qu’un bloc erratique existe dans un quartier de Lyon, à la Croix-Rousse. Décidément une visite s’impose. La météo de ce samedi est annoncée nuageuse en montagne et c’est donc le jour J pour aller à ces Monts d’Or qui culminent à 626m. Il faut donc un programme qui me permette d’en faire un maximum en une journée, histoire de rentabiliser les 2h30 de trajet. Je découvre que la commune de Lyon a créé un site web pour les randonneurs. Ce site est exemplaire, les panneaux touristiques sur place sont retranscrit sur ce site et les parcours et informations nombreuses. Bref le bonheur !
Les cabornes (abri de berger en pierres) sont l’attraction locale. Un ancien aqueduc romain (peu de reste), un sentier géologique, un four à chaux et d’autres découvertes m’attendent. Le seul regret est que les sommets sont squattés par l’armée et qu’il n’est pas possible d’y aller, sauf le Mont Thoux en contrebas.
Je pars depuis les hauts de Saint-Cyr au Mont d’Or (La Jardinière) et file vers Saint-Fortunat. La carte mentionne des vestiges romaines, mais ne voyant rien, je questionne les gens rencontrés dans ce village. Personne ne les connais. Du coup je visite juste l’extérieur de la chapelle, la maison des carriers. Je sors du village et le chemin file droit en foret. Vers 550m, c’est la première caborne. Superbe, bien restaurée. Un peu plus haut une autre est construite le long du chemin. Puis je rejoins la chapelle Narcel, défraîchie. Plus haut c’est le secteur de l’armée. Je jette un oeil à la Tour Narcel (propriété privée) et file en légère descente dans une forêt de feuillus.
Au Pt545, on rejoint la route qu’il faut remonter. Pas terrible, mais il y a peu de circulation. De façon surprenante au col du Pt585, la route est à moitié coupée à la circulation (dans un sens seulement) et les skates et vélos en profitent.Par la route j’arrive à un monument, la Batterie des Carrières. Voyant la porte ouverte, je m’y engouffre. Une troupe de jeunes, en camping, sortent de leur léthargie nocturne. C’est une ancienne caserne. Puis un grand-papa vient vers moi et me fait une visite improvisée (il est membre de l’association de sauvegarde). Lors de la guerre franco-prusse (1870), les prussiens avaient des canons qui portaient plus loin que les français et donc on gagné la guerre. Les français, pour éviter de se prendre une nouvelle piquette, ont décidé de construire des fortifications dont cette batterie. Mais les prussiens (allemands) n’ont plus voulu jouer à la guerre … et cette fortification n’a jamais eu son baptême de feu.
Par un chemin entre bosquets et pâturages, je passe devant l’imposante demeure de La Glande où des ânes paissent. Je poursuis pour arriver au Four à Chaux (attenant à la route), restauré avec soin. Un petit parcours avec des panneaux touristiques permet de découvrir les carrières de chaux au-dessus. Fort intéressant. Le calcaire contient des animaux fossilisés (des gryphées, coquillages bivalves incrustés dans la roche). La chaux s’obtient en cuisant le calcaire.
Je poursuis par la route (ils aiment les sentiers sur les routes ici !), heureusement peu passante. Vers 500m, je file à droite en forêt. La carte mentionne un chemin qui s’évapore vers le lieu dit les Cinq Pins, mais en réalité un chemin est bien marqué (sauf à la bifurcation vers 475m, j’ai visité le pays !). Je rejoins le sentier géologique et descend vers Chasselay. En arrivant à une table panoramique, je demande si des panneaux d’explications sont plus bas. On me dit que non (en fait il y a le panneau d’introduction au village de Chasselay). Je remonte ce sentier géologique, fort instructif en direction de Poleymieux au Mont d’Or.
Au col vers 550m, je change de direction et file vers les Gambins. Mon but est de visiter la prise d’eau de l’aqueduc romain, mais je ne sais pas exactement où il se trouve. Je longe la route, visite des cabornes dans un champ de blé (ronces en plus), descend un secteur agricole et à ma surprise trouve un chemin pour rejoindre la départementale D73 que je longe.
En arrivant à Poleymieux au Mont d’Or, je demande où se trouve la prise d’eau de l’aqueduc romain. Inconnu, mais on m’indique un lavoir. Allons voir. On passe à côté d’un pâturage à chevaux et c’est bel et bien la prise d’eau de l’aqueduc romain, transformé en lavoir (lavoir des Gambins). Je traverse Poleymieux, rue non adaptée aux piétons puis file en descente au sentier des cabornes.
Là aussi les cabornes sont restaurées avec soin et c’est un plaisir de trouver des panneaux d’informations.
Puis je reviens vers Polymieux. Il faut descendre pour traverser la rivière le Thoux pour mieux remonter. A la Croix Vitaize, c’est un chemin de crête boisé (dommage on voit peu le paysage) qui me permet de filer vers le Mont Thoux. Je commence à sentier la fatigue et je suis heureux de pouvoir profiter de ce massif pour un pause casse-croute. Comme on peut y accéder en voiture, il y a bien du monde. La vue est dégagée sur Lyon et au loin je devine les Alpes, prises par la brume.
Puis j’amorce la descente, plus loin encore sur la route. C’est moins intéressant, mais je retrouve le parking.
Il me reste à filer dans Lyon et ce fut compliqué : entre les sens interdits et un défilé, j’ai cru ne pas y arriver. In fine le bloc erratique de la Croix Rousse, se trouve à côté du parking souterrain de la Croix Rousse (voir ce plan). Et dite plutôt “gros caillou” que bloc erratique si vous demandez votre chemin. Le bloc est petit, charrié depuis les Alpes françaises lors de l’avant-dernière glaciation (celle du Riss, -140’000 ans). Les enfants s’y amusent dessus, mais aucune information touristique. Dommage !
Laisser un commentaire