Suisse | Vaud

J-1

Le weekend de l’Ascension est occupé à un camp d’enfants dans lequel, je me suis engagé comme moniteur d’école du dimanche. Une petite randonnée est prévue le vendredi et naturellement, j’ai pris la responsabilité de cette noble tâche. Nous sommes dans la banlieue de Saint-Croix. Je connais assez bien la région pour y être passé en ski et à pied. Je pensais y aller la fleur au fusil, déroulant mon parcours comme habituellement. Mais ma conscience me titille et je profite d’une pause pour effectuer le parcours, la veille, au pas de charge. Mon but est de monter au sommet local, Le Cochet, pour en redescendre par une boucle. Je file depuis Les Replans, banlieue de Sainte-Croix et monte. Assez vite je me retrouve en forêt. Les idées d’animations ne tardent pas, le terrain est propice. J’arrive au sommet du Cochet, avec sa croix moderne avec des luminaires. Un coeur en pierre (!) décore le sol. Je file par la crête et arrive au Refuge de La Casba. J’entre et fais la connaissance de Jérome, le gardien d’hiver (la cabane est ouverte en général le weekend). Il vient de cuire son pain, au levain, dans un four à bois. Mazette, il faut que je m’arrête demain ici. Une belle rencontre et un long babillage. Je descends, traverse les pistes de ski, puis file à travers champ pour la ferme Praz Buchons. Les barbelés et le paysan m’accueillent : le chemin n’existe plus que sur la carte, seul le chemin du NE existe encore. Je rentre après 1h30, heureux de ma balade et riche de rencontres. Mes animations sont toutes encrées dans ma tête.

C’est le grand jour

Aujourd’hui est le grand, il va falloir faire preuve de bravoure. Nous partons avec 21 enfants et nous sommes quatre moniteurs. Deux enfants sont en surpoids et un petit doute s’installe. Nous passons les dernières maisons, le saint-bernard, comme la veille exprime fortement sa présence. L’occasion de faire parler la maitresse. Plus loin, le calcaire piaffait d’impatience et se réjouit de dévoiler sa longue histoire : des crustacés, une mer chaude, les dinosaures. Il parlait tellement que j’ai dû écourter la séance, je n’arrivais plus à en placer une ! Non mais !

Rude

Le chemin monte en forêt, la troupe s’étire. Il y a les sportifs qui suivent, les filles qui babillent … comme des filles et les autres qui souffrent. Heureusement l’écureuil a laissé des traces de son passage. Une cabane improvisée permet une pause où les barres de céréales bien industrielles et sûrement pleines de Monsanto sont avalées sans broncher. La montée se poursuit, nous arrivons sur les pistes de ski. Je fus surpris qu’aucune ne connaissait le nom des crocus. Une jolie rencontre avec des grand-parents et leur border-collie tout heureux d’être caressé.

Refuge La Casba

Vu l’état de la queue du peloton, j’annule le passage au sommet du Cochet (je joins les photos de la veille) et file directement au Refuge de La Casba. Le gardien, Jérome, n’est pas là. Zut et rezut. Je sors mon chocolat (oui encore industriel, mais je prends ce qu’on me donne pour le camp !). Oh rage, oh désespoir. Je pense partir lorsque je vois une voiture arriver. Youpi, c’est Jérome. Et voilà comment on se fait servir du pain à l’ail des ours, le tout fait maison. L’ail des ours est bien fort, mais je fus surpris que la quasi totalité des enfants ont aimé. Tout se perd ! Je prends un peu de retard sur mon horaire, pas bien grave.

Praz Buchons

Il reste à descendre par le sentier pour Praz Buchons, peu intéressant. La ferme de Praz Buchons, ses poules, ses chevaux et ses vaches Angus. Le chien se charge de me ramener mes enfants près de moi. L’avantage de la reconnaissance est que je le connais et donc pas d’inquiétude. Il reste à filer par la route pour rejoindre notre colonie de vacances à Jolie Brise. Un des enfants termine la randonnée sur les rotules … mais content. Ouf ! Les cervelas et chips nous attendent, la journée gastronomique continue, avec des animations dans la forêt. Pas belle la vie ?