Une belle journée d’annoncée avec même une hausse du thermomètre. Depuis noël, dans le cercle familial, l’idée d’une randonnée en raquettes avait été lancée. Etant en formation comme Accompagnateur en montagne, je me suis proposé à cette noble tâche. En plus je me fais la main (ou plutôt les pieds). Le plus dur fut de trouver un créneau horaire convenable entre la météo et la disponibilité de chacun. La vie est dure ! In fine, ce samedi ensoleillé fut proposé à ceux qui étaient disponibles et roulez jeunesse !
Je me retrouve avec Pierre et Cyril et je leur propose le Jura français. L’idée est de monter en raquettes au Grand Crêt d’Eau que j’avais eu l’occasion de visiter deux fois. Le parcours est identique à cette randonnée du printemps 2012.
En quittant la campagne genevoise, le sommet du Grand Crêt d’Eau est bien visible et enneigé. Le départ se fait aussi devant la ferme Métral qui offre les places de parking, plus difficile ailleurs. La surprise fut de voir que le printemps était bien installé (+13°c) et que la neige était aussi présent que l’argent dans les comptes de l’Etat Grec ! N’écoutant que notre courage (et n’ayant pas le choix !) nous partimes, raquettes sur le sac, sur le chemin d’été. Le départ est doux, mais la pente devient pentue vers les 900m. Une bonne partie du dénivelé se joue dans cette forêt. La neige commence à faire son apparition, mais ça n’est qu’au portillon à bétail, limite de la forêt vers 1100m, que nous pourrons chausser nos raquettes.
Les feuillus laissent la place au sapin blanc puis épicéa (sapin rouge). Nous arrivons au chalet de Sorgia d’en Bas. L’extérieur ravira les amoureux de la grande tradition stalinienne, pour les autres c’est sans charme. L’intérieur est sombre (deux petites fenêtres). Deux fauteuils délabrés viennent égayer cet intérieur, composé d’une dizaine de matelas. C’est rigolo, mais l’envie d’y dormir une fois n’y était pas. Le Chalet Bizot, lors du chemin du retour me parait plus accueillant. Sinon la vue est agréable sur le vallon de la Valserine.
Nous poursuivons direction Sorgia d’en Haut, le vent devenant de plus en plus fort.
Nous passons devant les antennes radio de Charmante pour ensuite monter droit dans la pente direction le Grand Crêt d’Eau. Le vent est devenu fort et gênant, emportant même les gants au loin (l’art de courir en raquettes, un must !). En arrivant sur le plateau du Grand Crêt d’Eau, les différents sommets sont bien visibles (Crêt du Milieu et Crêt de la Goutte et sa croix). Le vent avait laminé nos envies et nos estomacs nous rappelaient à l’ordre, nous avons opté pour la fuite et s’abriter sous le sommet du Pt1608, avec encore une antenne (elles poussent comme des champignons dans la région).
Là un rocher nous servi de reposoir pour la pause casse-croute. Le plus dur fut de repartir, l’apéritif au vin blanc ayant des petits effets non désirés. Peut-être un manque d’entrainement, ou alors il faut que j’arrête le thé de marche !
Nous descendons dans la forêt, naviguant au mieux. Avec les traces, on peut constater que nous avons suivi le chemin d’été, mais sur le terrain, je n’ai pas vu de repère. Nous avons vite rejoint la clairière du Chalet Bizot, lui aussi ouvert. La vue est splendide sur les Alpes et l’intérieur modeste, mais agréable. D’autres visiteurs avaient “oublié” leur vaisselle, bande de malotrus !
Nous poursuivons par le chemin d’été, direction Sorgia d’en Bas, ce fut le passage le plus agréable de la randonnée : abrité du vent et nous profitions enfin de la douceur du soleil. De plus le terrain est doux. On en profite pour visiter la citerne vers 1450m, le Jura étant calcaire, l’eau s’engouffre dans les failles. Il faut donc user de stratagème pour en conserver. A la sortie de la forêt, petits exercices de recherches de DVA qui pour l’occasion furent allumés (je sais c’est péché d’avoir un DVA et de ne pas l’allumer, mais les avalanches ont un goût plus prononcé pour les Alpes !).
Ensuite on retrouve nos traces de montée vers Sorgia d’en bas et au portillon à bétail, fin de partie pour les raquettes et retour sur le sac. Il restait à descendre le long chemin à travers la forêt, les oiseaux chantaient et nos coeurs étaient légers … mais les jambes lourdes à l’arrivée.
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