Suisse | Valais

Toute la semaine, il avait fait beau et chaud (15°) et cela laissait presager un reveil matinal et ce fut le cas. Samedi matin 4h reveil douloureux, les amis des voisins n’ont pas oublié de saluer, un peu trop fort à mon gout, leur hôte au milieu de la nuit, mais j’aurai aimé ne pas en profiter ! Dans le train, difficile de dormir, c’est le premier train matinal et entre les fêtards plus ou moins alcolisés, les Securitas et le controlleur, on ne s’ennuie pas. J’arrive à 8h à La Gouille. Il y a déjà bien du monde et je monte. Il fait chaud pour la saison (mon thermomètre indiquait 10° comme en plaine, mais je n’ai pas dû le laisser assez longtemps, surement un peu moins donc). Le regel noctune a donc été faible mais je fus agréablement surpris de voir que les traces étaient encore dures. Donc c’est OK. On monte sans problème jusqu’à Louché, charmant hameau typique du Valais puis on passe devant le Lac Bleu qui en hiver porte mal son nom mais reste quand même charmant. Puis on part en montant à travers une forêt clairsemée vers Remointse du Sex Blanc (2417m). A partir de là, ma nuit trop courte commence à me peser sur le physique, première fois que cela m’arrive aussi fort. D’habitude mon rythme est régulier, aux arrêts photo près, mais là, je baisse. J’ai juste doublé un trio et sinon je me suis fait doublé par tout les autres personnes. J’arrive au col des Crosayes (2824m) et je vois au loin deux personnes qui sont dans la pente finale du Mont de l’Etoile. Vers le Pt2867, je parts à droite et laisse la foule nombreuse monter en direction de Vouason, une brève descente (qu’il faudra remonter au mieux au retour !). A partir de là, je n’ai plus du tout de jus, le coeur bat la chamade et est constamment dans le rouge, je suis obligé tout les 2mn de faire un pause. L’envie de faire demi-tour m’etreient de nombreuse fois mais c’est le moral qui me fait tenir. Le soleil tape fort, il fait grand beau, des nuages d’altitude pointe le bout de leur nez, j’ai juste mon sous-vêtement et le pantalon noir absorbe trop d’énergie à mon gout, malgré les écoutilles grandes ouvertes. La neige est déjà transformée. Je monte à la vitesse d’un escargot … mais je monte. Je finis avec 30mn de retard sur mon horaire (12h30) sous le sommet du Mont de l’Etoile. Je cherche une croix, un cairn, rien en vue. J’essaye de monter au sommet le plus haut, mais je fais trois pas puis demi-tour, c’est aérien, sans trace et je n’ai plus la force.
Comme on a une vue plongeante sur le glacier de Vouasson, j’en profite pour regarder les nombreuses cordées qui le descendent vers Evolène. Des cordées par la langue de gauche, celle qui me parait la plus crevassé et d’autres part la langue de droite. Après une bonne pause, je descends, la neige est lourde et déjà bien transformée. Le temps est devenu franchement gris et je vois mal le relief. Plusieurs fois mes skis se plantent dans la neige (tentative de sous-marin !) et c’est toujours galère pour en sortir. En tout cela dû m’arriver une bonne dizaine de fois, et je ne fus pas le seul dans ce cas !
La neige est de plus en plus lourde et devient inskiable, soit on rate le virage soit on plante les skis sous la neige. Donc on reste sagement dans les traces des autres camarades. Il y a nettement mieux comme ski mais on prend ce qui vient ! On arrive tant bien que mal à rejoindre La Gouille, fin du massacre. Malgré tout, je reste content d’être sorti !