Suisse | Berne

Eté 2009, lors d’une randonnée à La Palette depuis le Lac Retaud, nous avions pu observer la suite des sommets côté bernois. Christian avait lu un topo de ski dans un livre du CAS et nous avons donc observer les lieux pour une future randonnée en skis.
Mars 2011, c’est l’occasion de réaliser cette course avec Christian. Nous parquons la voiture devant la télécabine d’Isenau, petit parking où il fait bon arriver dans les premiers pour trouver une place. Je suis heureux de retrouver ces lieux qui ont bercés mon enfance et adolescence (l’époque où les casques pour enfant n’existaient pas et les arbres avaient la bonne idée de ne pas barrer notre route, même si celle-ci zigzaguait parmi eux). La concession de la télécabine d’Isenau arrive à échéance en 2013 après 60 ans de bons et loyaux services. Les oeufs, comme on les appelle, ont donc un design désuet, mais tellement charmant.
Entre les vacanciers, les scolaires et le faible débit de notre honorable télécabine, il faut se montrer patient. Ensuite il faut prendre l’arbalette d’Isenau puis le tire-fesse (assiette) de Floriettaz (17- CHF en tout). Ces installations sont dignes d’un musée, mais comme c’est lié à ma petite enfance, je leur pardonne ;-)
Depuis le haut de Floriettaz, belle vue sur La Palette et le massif des Diablerets. On se laisse glisser jusque vers le col des Andérets puis mettons les peaux pour rejoindre le sommet de La Palette par la crête N en pente douce. Belle vue sur le massif des Diablerets ainsi que Tarrent et Para. En contrebas, le lac d’Arnon (Arnesee) se découvre en entier, par la suite on le verra que fort partiellement.
Le danger d’avalanche est à 3 au-dessus de 2000m, dans les pentes raides. Après avoir descendu à pieds les premiers mètres de la face E, nous chaussons les skis. Il y a trois traces dans la pente et vu le danger, nous descendons l’un après l’autre (distance de délestage). J’ouvre le bal, poudreuse épaisse et légère : première fois de la saison que je trouve cette neige de cinéma comme on dit : que du bonheur ! On passe à côté de Chalet Vieux direction le bas du ruisseau Aigue Courbe, en se faisant un gros plaisir dans cette peuf à gogo. Overdose de poudre pour une saison 2011 peu propice.
Nous remettons nos peaux, encore sous le charme de tant de bonheur, pour remonter sur nos traces. La descente était tellement bonne que nous sommes allés assez bas, tels des gourmands ! On trouve un pique jaune du chemin d’été, la pente pour rejoindre le Pt1905 a le bon goût d’être en neige croutée, tellement plus simple pour monter ! Descente pour la ferme du Pt1712, toujours dans cette neige poudreuse, le gavage continue, mais nos estomacs sont insatiables.
Une nouvelle fois, nous mettons les peaux, pour suivre à flanc de coteau, une vieille trace qu’il faut refaire. Le vallon est sauvage et le plaisir entier. Passage technique car pentu (passage clef de la course), pour monter la forêt entre le Pt1735 et Ober Stuedeli, puis montée au-dessus vers Stuedelistand. Un peu avant le col de Stuedelistand, je cède ma place de traceur à Christian, la poudre en montée demande un effort plus grand. Nous continuons vers Stuedelistand, mais entendons plusieurs waoum aux alentours, cela ne m’inquiète pas car nous sommes encore dans des pentes douces, mais la montée au Stuedelistand est en pente plus raide. Ainsi nous abandonnons ce sommet, en plus l’heure tourne. On monte au Blattistand, la neige chauffée par le soleil, est moins agréable.
Par une crête douce où nous croisons trois skieurs dans l’autre sens, une petite montée et nous voilà au sommet du Blattistand (2019m), un gros et joli cairn orne ce sommet. Nous marquons une pause casse-croûte, La Palette parait déjà loin. Un hélicoptère fait un tour du secteur et finit par se poser au sommet du Walighürli (héliski), le vallon n’est pas si sauvage que cela finalement !
Descente aux fermes de Topfelsberg (1814 m) dans une neige chauffée par le soleil, puis nous remettons les peaux (c’est la dernière, promis !). Pente douce, neige humide et la fatigue se fait sentir. La montée finale pour le Walighürli, dans les cairns et arbres fut terrible, neige poudreuse épaisse, mais chauffée, gros sabots sous les skis. L’arrivée au sommet fut un soulagement musculaire ! Une simple gamelle de soldat marque ce sommet (2050m), pas terrible.
Après une pause, descente pour Feutersoey, dans des pentes, encore un peu de poudreuse, l’endroit est trafolé, mais elle est chauffée. On fait des arrêts fréquents pour étudier de visu et au GPS, la descente dans ces pâturages entre-coupés de forêt. On finit par trouver la route, puis la dernière pente pour Feutersoey, en neige lourde où les skis sont freinés.
En attendant le bus, on profite du restaurant du village pour se désaltérer, jamais bière industrielle ne sont aussi bonne que dans ces conditions (bien qu’il faille les pananacher). Retour en bus, sauf que celui tombe en panne (circuit d’eau) devant le téléphérique de Reusch. Heureusement, La Poste fut rapide et 15 min plus tard un bus de remplacement nous amenait au col du Pillon où nous avons dû attendre la navette pour les Diablerets.