Suisse | Berne

La météo annonce une journée de dimanche meilleure que le samedi et je troque donc la sortie, jour du sabbat habituel, contre le jour du Seigneur. Le bulletin avalanche est un cran en dessous dans le versant N des Alpes que le S. Je décide d’aller dans le canton de Berne. Lors de ma récente sortie à la Tête à Josué, le sommet du Witteberghore était bien visible. L’idée est de lui rendre visite en partant depuis Grund, entre Gsteig et Gstaad.
En arrivant sur place, je visite l’arrière pays pour trouver une place de parc et c’est la scierie de Cheserymatte qui m’offre l’hospitalité. La fin de la route du vallon de Meielsgrund est utilisée comme piste de luge. En fin de saison, il serait possible de monter se garer plus haut, mais officiellement la route est interdite à la circulation.
Après un bref portage, je pars sous un ciel gris, mais où est le soleil promis ? Une nouvelle fois les nuages jouent les rebelles aux injonctions des météorologues. Je remonte le chemin pédestre, pentu, longeant le Meilesgrundbach pour rejoindre la route. De là un très long parcours le long de cette route, presque plate. Je croise quelques personnes, mais peu. In fine ce seront les rares personnes rencontrées sur ce parcours peu fréquenté.
A Lätze Fang (1321m), on change de rive par un pont pour trouver un terrain un peu pentu. On finit par rejoindre le bâtiment d’Unders Meieli, départ d’un monte charge dont le câble est bien visible. Une bonne partie du dénivelé par se jouer ici, après tout, les muscles ont eu amplement le temps de chauffer. On remonte la pente raide du chemin d’été, passant sous le couloir Schwarz Chrache (couloir avalancheux). Les conversions s’enchainent pour ensuite traverser la barre rocheuse. L’espace est compté et mieux vaut ne pas croiser quelqu’un ici. On sort des vernes pour arriver dans le bas du plateau d’Ober Meiel.
Le terrain s’ouvre et la pente est agréable. C’est un joli secteur. En plus en montant et passant devant les fermes, le soleil a la bonne idée de percer les nuages. Vers 15h30, il n’est jamais trop tard ! Je poursuis cette montée débonnaire pour arriver sous le Witteberghore. La pente se redresse et j’arrive sur la crête, à 16h15. Le sommet est à portée de ski (passage bien pentu quand même), mais j’estime que mon timing ne me permet plus de monter. Sois je fais la pause casse-croute soit je monte au sommet, cruel dilemme ! La soif l’a emporté et je fais la pause, l’arête offrant déjà un spectacle grandiose et les nuages sont partis.
Puis il a fallu penser à descendre et filer dans ce beau vallon d’Ober Meiel. Neige poudreuse et pente agréable, ce fut un régal, ça glissait tout seul. J’avais même l’impression d’être un bon skieur (la réalité m’a rattrapé plus bas). Puis il a fallu retraverser la barre rocheuse. A la descente, ça n’est pas très marrant. On retrouve le couloir sous Schwarz Chrache, neige une peu réchauffée, mais ce fut aussi très bon.
Puis on reprend les traces du chemin de la montée, car il faut tout retraverser le plat pays du vallon de Meielsgrund. Et vas-y que je pousse sur les bâtons, peu agréable, mais l’ivresse de la descente poudreuse d’Ober Meiel éblouissait encore mes yeux.
Poursuite le long de la route/piste de luge pour rejoindre le haut de Grund où je coupe à travers champ. Ambiance ski de printemps avec ses déchaussages. Je retrouve après 5h30 (pause inclus) le parking.