France | Haute-savoie

Le Tour des Dents Blanches, voilà le programme de cette fin de semaine, j’ai pris deux jours de congés pour accompagner Christian dans ses vacances. L’idée est de faire le Tour des Dents Blanches (à côté des Dents du Midi, entre France et Suisse), en partant au-dessus de Champéry et de passer Bonavau, le Pas d’Encel, le Col des Ottans et ses échelles pour arriver au refuge de La Vogealle pour cette première étape.
Nous partons depuis Champ de Barme, Pt1215, un parking avant le pont. Pour ce tour, il serait possible de partir depuis Barme et moner à Bonavau par le Signal de Bonavau. Cela rallongerait de 40 min, mais en contrepartie au retour vous retrouverez la voiture plus vite (30 min).
La montée pour Bonavau se fait le long de la route forestière, rien de passionnant sinon quelques trouées qui permettent d’admimirer Champéry et ses montagnes. Bonavau et sa buvette qui officie aussi de refuge. La buvette est charmante, des légumes poussent, des poules pondent (leur spécialité est l’omelette). Nous marquons une pause, comme on arrive au soleil crémage puis deuxième coca de la journée. Alors on se met à boire la boisson américaine ? Une épidémie de gastro-entérite ravage le clan, dont Christian vient d’en sortir, et je sens l’estomac n’est pas au mieux de sa forme. J’ai donc établi une liste des prix pratiqués pour ce médicament cette boisson :

    Prix des cocas

  • 1.70 CHF, Lausanne, station service (0.5L)
  • 4.- CHF buvette de Bonnavau (0.33L)
  • 3.30 EUR, refuge de La Vogealle (0.33L)
  • 5.- CHF, Cantine des Dents Blanches (0.5L), au retour le lendemain

Au passage les toilettes de Bonavau sont remarquables !
Christian retrouve une ancienne connaissance à cette buvette puis nous repartons pour le Pas d’Encel, premier passage clef de la journée. Le chemin s’étire à flanc de coteau pour monter brusquement depuis le Pt1542. Ensuite en plus régulière, à flanc de coteau, un zeste aérien, nous passons les différentes chaines avant le Pas d’Encel. Ce sont des pas de I, équipés de chaines (pour avoir fait ce passage par temps humide, je les avais aimées). Il n’y a pas de difficultés techniques, sinon de savoir bien poser son pied sur les cailloux et de ne pas souffrir intensément du vide (c’est un devers, il n’y a pas de passage vertigineux).
Nous arrivons au Pas d’Encel (1808m), le GPS en perd son latin, où nous retrouvons le soleil. Le chemin monte à flanc de coteau pour arriver à un col (entre le Pt1902 et Pt1964) où le chemin bifurque pour la ligne droite de la Cabane de Susanfe. Là nous décidons de couper court en hors piste, des traces nous y invitant ainsi que le profil. Le chemin officiel bifurque plus loin au Pt1964 et passe par la Station de Pompage. Pour nous, nous passons devant le lac de retenue et montons au mieux (il y a un rocher avec un marquage blanc). Nous retrouvons le chemin officiel vers 1960m. Le sentier est caillouteux et roulant, sauf que mon corps luttant avec acharnement contre le virus, mon énergie p’en trouve amoindrie et j’ai le souffle court, je n’arrive plus à suivre Christian.
Le chemin serpente pour se jouer des barres rocheuses, la vue se dégage de plus en plus, surtout sur la Cîme de l’Est, c’est superbe. Puis nous arrivons (enfin moi bien après Christian) au deuxième passage clef. Vous avez aimé le Pas d’Encel ? Vous allez raffoler des échelles des Ottans (parfois nommées Fenêtre d’Ottan). C’est une cheminée de 80m équipée de chaines, échelles, barreaux et un finish majestueux. Donc on commence par une chaine, dans une pente encore acceptable, puis on attaque la verticalité par des barreaux, type Via Ferrata (une ligne de vie commence ici). Le ton est donné. On se prend à tricotter entre la chaine (vieille) et la ligne de vie (neuve) pour arriver aux échelles finales. Entre les échelles une barre fixe à traverser pour passer dans le trou du rocher où vous regretterez votre gros sac. Bref le bonheur dans sortir est assez grand !
Puis un dernier cheminement avec des chaines, qui par temps sec se passe sans soucis, nous permet de rejoindre le Col des Ottans (en fait on l’évite de peu) puis la Tête des Ottans qui marque le début de la crête.
Là mon état général repasse au beau fixe de façon surprenante, j’ai émis trois causes possibles

  1. l’adrénaline suite aux échelles est bénéfique
  2. C’est la fin de la montée
  3. l’air de la douce France, pays de mon enfance, est vivifiant

J’ai un petit faible pour la dernière solution, bien que scientifiquement peu défendable !
La suite se fait sur la large crête jusqu’au Col du Sagerou puis en devers doux jusqu’à la Tête de Pérua. Dans notre dos, nous profitons de la vue sur le Mont Ruan et sur la gauche, nous apercevons brièvement une partie du Mont-Blanc avant que les nuages ne le cachent. L’herbe reprenant doucement ses droits sur les cailloux. Après la Tête de Péroua, le refuge de La Vogealle se découvre et nous marquons peu après une pause, profitons encore du soleil (pluie annoncée en fin de journée, c’est pourquoi nous sommes partis tôt : 9h à Champ de Barme).
Par une descente raide, nous rejoignons le plateau de Vogealle où nous arrivons vite au refuge de la Vogealle à 15h. Le refuge est construit à neuf depuis 2008 et est superbe, bois massif, panneau solaire, cuisine au gaz (il n’y a pas de groupe électrogène). La gardienne, Doriane (lors de notre passage, son mari était en bas), est discrète, mais sympathique et connait toutes les balades de la région. Les lits sont spacieux, les chambres sont nombreuses (fini l’époque des grands dortoirs) et contre 2.50 EUR vous pouvez prendre une douche chaude ! Tout ceci pour 40.- EUR la demi-pension. Ca nous change des cabanes du CAS en suisse-allemande (surtout bernoises) !
Il y avait peu de monde au refuge et la tablée s’est composée de cinq suisses (nous deux plus trois dames valaisanes de Salvan, fort sympathiques), c’est l’invasion Suisse.
Suite le lendemain pour rentrer à Champ de Barme