France | Haute-Savoie

Tête Pelouse

Je suis déjà venu à la Tête Pelouse lors de mon passage du Trou de la Mouche. L’idée est de monter à ce sommet depuis la Combe Bella Cha. C’est le printemps et il faut donc partir tôt. J’applique donc ma coutume : qui veut se lever tôt, se couche tard. Donc la veille au soir j’arrive aux Confins et je dors dans ma tente.

Les Confins

Au petit matin, je suis donc sur place aux Confins. Le café au réchaud puis ça part. Hum en fait pas si vite, car je babille avec Régis qui lui fait le Trou de la Mouche. Longue discussion sur les fixations de skis. Pour rejoindre la Combe de Bella Cha, il est soit possible de descendre directement depuis le parking en direction du Lac des Confins, soir de passer par Crêt Pollet et traverser la forêt.

Crêt Pollet

Je choisis l’option de Crêt Pollet, pas envie de descendre, ayant déjà mis les peaux. Je passe devant la ferme de Crêt Pollet. A partir de là, le manque de neige se fait sentir et le choix de l’itinéraire devient stratégique. Je poursuis dans les hauteurs, car c’ est là que la neige se trouve. Les conversions deviennent techniques et la neige dure. Les couteaux sont appelés à la rescousse. J’arrive dans la forêt et là il faut déchausser. La traversée est tranquille, excepté les arbres couchés à enjamber. Je rejoins la Combe de Bella Cha où je peux remettre les skis.

Combe de Bella Cha

Il faut désormais changer de rive. Au milieu, il semble que des failles dans la falaise offrent des variantes, mais dans le doute, je continue de suivre la trace. J’arrive sur la rive gauche. La neige est dure, la trace gelée et la pente soutenue (environ 35°) . Je fais donc ma trace. Les conversions sont techniques. C’est le passage clé de la course. Par contre le rocher est juste magnifique, surtout que le soleil l’éclaire juste dans les hauteurs.

2000m

Vers 2000m, je sors de cette partie raide pour arriver à un col et surtout au soleil. Désormais la pente est douce et le choix de l’itinéraire infini. Au fond se dresse le massif de La Rouille, bien parcouru par les skieurs en hors piste de La Clusaz.

La Grande Torche

On passe au fond du vallon. Je suis la trace devant moi lorsque je me rends compte qu’elle ne va pas à la Tête Pelouse, mais au col au S de la Grande Torche. En dévers, je pourrai rejoindre la voie normale, mais je décide de voir si la traversée de La Grande Torche est réalisable. Quelques conversions plus loin, j’arrive à un col ou plutôt crête (Pt2390) . La vue s’ouvre sur le massif du Mont Blanc. Par contre, monter à la Grande Torche me paraît délicat. J’ai les crampons dans le sac, mais je n’ai pas envie. J’enlève les peaux et descends rejoindre la voie normale. Une neige bien croutée et une belle gamelle plus tard, je rejoins la voie normale.

Tête Pelouse

La montée reprend tranquillement. Tiens un skieur débouche d’un vallon sur ma gauche et me dépasse. Il reste désormais à monter la pente finale, plutôt pentue. En neige transformée, ce n’est pas une sinécure, et les derniers mètres, je préfère porter les skis et finir à pied dans la caillasse. Je rejoins un col où je m’arrête. Pour le sommet de la Tête Pelouse lui-même, il faudrait monter à pied sur un terrain péteux (schistes) et je m’en dispense.

Tu veux du génépi ?

Je profite du beau soleil, de la vue et de babiller avec deux skieurs à côté de moi. Deux retraités d’Annecy. On me propose du génépi fait maison, sympa.  Comme je domine la Grand Torche, je me dis que j’ai bien fait de ne pas y être allé : même en été, je me demande si j’y passerai car c’est une arrête effilée côté N.

Combe du Grand Crêt

Après une longue pause, je descends de l’autre côté, par la Combe du Grand Crêt. Au loin se dresse Pointe Percée et assez visible le Trou de la Mouche. Joli. Descente raide au début, puis plus agréable. Je file le plus à l’O pour profiter de l’ombre et de la neige non transformée. Mazette, il y a des restes de poudreuse tassée. Ça vaut de l’or de nos jours !

La Lanchette

La suite est une descente en neige transformée des plus agréables. Vers 1450m, on descend dans une large faille du rocher. Très esthétique et joueur pour le ski. Puis c’est la descente dans le pâturage de La Lanchette. Là, neige lourde et de plus en plus rare. Il faut donc ruser pour skier. Les joies du ski de printemps. Je rejoins la route et porte les skis. Bien des promeneurs y circulent dont deux dames. Long babillage avec elles au sujet des oiseaux. A la fin, mes deux camarades retraités d’Annecy arrivent, pourtant ils sont partis bien avant moi. Il semblerait qu’une pause génépi a encore eu lieu ! Il me reste à quitter ces lieux, une dernière glissade et je retrouve le parking baigné de soleil.