Suisse | Berne

Wilerallmi

La région de l’Emmental est bien connue, pour son fromage, mais comme cela fait loin, je n’ai pas encore eu l’occasion d’y aller. Me trouvant dans la région de Bienne, pour mes activités d’informaticien, me voilà à un jet de pierre, l’occasion est trop belle.
J’arrive le soir, il a neigé et je dors sous ma tente devant la micro station de ski de Wilerallmi au-dessus de Thun, dans le canton de Berne, un bon -3°c.
Au petit matin, le café est bien apprécié puis je pars en raquettes. Un bref détour pour voir les installations, puis je monte dans le pâturage, suivant une trace d’un skieur de randonnée. Avec le peu de neige, je suis surpris de cela, mais cela fait mon affaire.

Spitzi Flue

Je suis la route d’alpage et passe devant quelques fermes. Derrière moi le lac de Thun, mais comme la météo est grise, le lac n’a pas sa belle couleur habituelle. D’ailleurs le plafond de stratus est assez bas. Je monte et file par le chemin d’été qui s’enfonce en forêt. C’est tranquille, il monte de façon régulière, il y a de jolies barrières en bois. Vers 1550m, on passe sous une falaise impressionnante. Je suis charmé par les lieux. Le chemin devient pentu et tout en zigzag, sécurisé par des barrières en bois. Trop beau.

Underbärg

Je sors de cette montée pour arrivée dans une petite combe et un croisement. Droit devant pour Chäle qui reste en forêt et à droite pour le pâturage d’Underbärg. Je sors de cette dernière, lorsque j’entends derrière moi un grognement. Tiens un sanglier ? Non c’est un homme (il a dû renifler bien fort !), un zurichois à pied. Petit échange, il file seulement au chalet suivant. Je passe dans le pâturage de Underbärg, mais le brouillard cache la vue. Oh rage oh désespoir. Je passe devant la ferme d’Underbärg et marque une courte pause

Oberbargli

Je poursuis, traversant le pâturage entouré de forêt. Le chemin est celui d’été et il part en dévers pour déboucher dans le plateau d’Oberbargli, parsemé d’arbres. Je devine au loin le sommet Sigriswiler Rothorn qui semble abrupte. Sur ma gauche, mon oeil est attiré par le sommet de la Merra et sa forme esthétique. Après un cheminement non rectiligne, j’arrive à une ferme, Oberbargli. Fin des traces du skieur, désormais c’est à moi de tracer

Sigriswiler Rothorn

Le brouillard se déchire et je commence à apercevoir les alpes et l’antenne de Niederhorn. Désormais je navigue à vue. Il y a quelques mini falaise, entre l’instinct et les traces du lièvre, je progresse au mieux. J’enfonce jusqu’aux genoux et le coeur monte dans les tours. Ça devient pentu, mais l’ambiance est grandiose. Seul au monde avec les alpes bernoises et surtout l’Eiger qui se découvrent de plus en plus. Le Sigriswiler Rothorn est impressionnant, mais je vise le sommet d’hiver (Pt2034). J’arrive vers la crête finale, mais entre le vent qui forcit, les nuages noires qui arrivent et les corniches, je m’arrête peu avant le sommet.

Merra

Une pause casse-croute pas trop longue et je descends et profite pleinement de cette belle poudreuse. Je reste dans les hauteurs, au-dessus des arbres pour passer sous La Merra. Je vise le col entre La Merra et le Pt1888. Il y a des falaises, mais il est possible de passer en haut ou plus bas. Je choisis l’option haute qui m’évite une remontée et me permet de passer sous la belle falaise calcaire de la Merra. Il y a des spits, c’est donc un spot d’escalade. Ces lieux sont bien jolis. Je passe un col et débouche sur une section pentue. Sur la gauche la combe à traverser est bien visible.

Sigriswilgrat

Je rejoins facilement cette combe, sous Sigriswilgrat. Je surprend deux fois des tetras lyres cachés dans leur trous de neige. A la fois content de voir ces animaux menacés et déçus de les déranger. Je poursuis dans le bas de la combe, un peu chaotique pour retrouver le chemin d’été passant sous la falaise du Pt1799

Alpiglen

Une combe plus loin, j’arrive à un croisement. Tout droit me ferait revenir sur le chemin de la montée, alors que sur la droite, une variante via Alpiglen offre de la variété au menu. Une descente avec un court passage bien raide où les bâtons sont appréciés puis je traverser un large couloir. C’est la première couche de neige sur de l’herbe haute et les raquettes glissent souvent. Un brin galère. Mais je remercie les chamois qui ont le bonheur de suivre le chemin d’été et de me guider. Car le brouillard me cache la visibilité. Un passage en forêt et je reviens dans ce vaste couloir. Le chemin d’été serpente entre lui et la forêt. Je décrète un droit en bas, c’est raide, mais oh combien plaisant … et plus rapide !

Wilerallmi

J’arrive dans le bas du couloir, à hauteur d’Alpiglen. C’est un pâturage et le terrain est massacré par les vaches (sillons). Un barbelé plus loin, je rejoins les pistes de ski de Wilerallmi. Je descends tranquillement avec le lac de Thun bien visible. Il manque toujours un rayon de soleil, mais quel cadre ! Je rejoins facilement mon parking du jour, il me reste à descendre sur la route enneigée. Quel joli secteur !