Suisse | Valais

Encore un beau samedi pour ce début de printemps, mais avec des températures plus saisonnières (12 °c). Christian finit sa semaine de vacances et propose de rendre visite au secteur d’Isérables que nous ne connaissons pas. Le départ se fait depuis Riddes et le retour se fera en téléphérique (voir les horaires). Isérables, un joli nom qu’il serait possible de faire rimer avec désirable, mais pourtant c’est Erable qui fut choisi avec le Sentier des Erables (ce dépliant est disponible en bas du téléphérique). Je pense choisir ce tour, même si c’est plus une balade familiale que sportive.
Départ depuis le téléphérique de Riddes où nous traversons le village sous d’immenses pylônes électriques et leurs bourdonnements. Une petite erreur de trajectoire nous amène vers le lit de La Fare, puis nous trouvons le chemin qui monte vers Isérables via Châtelard. Le ton est donné, la montée est raide, un fort joli chemin, arraché à la montagne par des tranchées dans la roche. La végétation devient, en montant, de plus en plus méditerranéenne. Les mollets chauffent et c’est le seul endroit où j’ai enlevé la softshell, bien que ce soit un secteur à l’ombre au matin. La vue se dégage de plus en plus sur la plaine du Rhône et les montagnes d’Ovronnaz, superbe.
Nous arrivons au Châtelard, verger arraché à la pente et qui marque la fin des lacets. Peu après nous arrivons à une fontaine rafraîchissante où la vue s’ouvre sur Isérables. Par une route en pente douce, nous passons devant de nombreux anciens raccards qui sont un réel plaisir pour les yeux et le photographe !
Nous traversons Isérables et ses rues étroites, son église au style orthodoxe (beurk !) et nous arrivons devant une forêt de panneaux jaunes pédestres. Il est 11h, nous avons du temps et étudions les possibilités. L’ancien bisse de Saxon via La Tsoumaz remporte l’unanimité et c’est parti, tant pis pour le Sentier des Erables !
Il faut longer la route jusqu’à Auddes, sous La Tsoumaz, peu intéressant. Au niveau du pont (Pt1059, virage avant Auddes), il y a le début du Sentier des Erables où nous pouvons voir plusieurs spécimens de cette espèce. A Auddes, on retrouve avec plaisir un sentier, mais c’est à nouveau une pente raide où les mollets sont mis à rudes contributions. La pente est au soleil, les gouttes de sueur viennent perler sur le visage et surtout sur le verre des lunettes de soleil. Sinon ces pâturages sont fort jolis.
A La Tsoumaz (Mayens de Riddes) on retrouve un village bétonné et sa télécabine. Une dame nous renseigne et nous suivons l’ancien bisse de Saxon par un chemin buccolique. Plus on s’éloigne du centre, le long du bisse (pas toujours en eau), plus les chalets deviennent cossus et sympathiques. Un magnifique chalet inoccupé, une belle table extérieure et la vue sur les Diablerets, Mont Gond et Wildhorn, nous accueillera (à l’insu du plein grès des propriétaires !) pour la pause de midi : la vita e bella !
Après nous repartons le long du bisse sec puis par une route dans une clairière (Prés Laurent) où sur la carte un chemin monte droit le long de La Fave pour Les Pontets. L’inconvénient ça n’est que sur la carte, dans la réalité on suit une faible sente qui se perd. On monte au mieux, croyant voir la sente (vu le nombre de crottes de chamois, c’est leur chemin, pas celui des hommes) : terrains en pente et parfois en forêt dense. Bref avec bonheur on retrouve le sentier vers Les Pontets (pont inférieur). Lors de ma visite au Fou, octobre 2009, j’avais eu l’occasion de passer aux Pontets.
Après un pont sur La Fare, le bisse réapparaît. Son cheminement a été arraché à la paroi et c’est la portion la plus intéressante. On s’imagine le travail pour creuser ce long cheminement dans la roche. Il y a parfois des sections un zeste aériennes. Le bisse n’est pas entretenu, il n’est pas en eau. Le seul problème fut de traverser un couloir encore encombré par un névé. Toute cette section est en forêt.
Sous La Cajéra (Forêt Noire) on sort de la forêt, pour un patûrage, la vue se dégageant vers les pentes de ski de Prarion (Nendaz). Au loin, on voit un grand couloir pierreux et on entend des ouvriers qui jettent les pierres dans le couloir pour dégager le chemin. Allons-nous pouvoir passer ? En arrivant sur les lieux, un panneau nous invite à ne pas s’arrêter à cause des chutes de pierres. Plus loin, un nouveau couloir, mais ce serait plutôt un pan de la montagne pierreux qui s’effondre. Il faut remonter pour contourner ce problème.
Puis nous arrivons dans les hauts de La Dzora, coupons court pour rejoindre le chemin. On ne veut pas rater la benne de 17h15 pour des raisons gastronomiques (invitation !) et moi qui n’aime pas courater à la descente … quoique à la montée non plus ! Une deux, une deux, la benne, la benne … pfff !
Sinon jolis passages à travers des chalets, des raccards, puis un secteur un peu longuet à mon gout en forêt et enfin nous arrivons à Isérables, par une route bien en pente, un peu en avance sur la benne, ouf ! Descente en benne moderne (5.80 CHF la descente, 2.90 en 1/2 tarif même si annoncé 2.40 CHF). Ah douceur des genoux que de voir le chemin de la montée (désormais au soleil) défiler sous nos yeux.
Pour aller plus loin, lire l’histoire de l’accès à Isérables. La description du bisse de Saxon sur randonature.