France | Haute-savoie

La météo annonce une journée qui va se dégrader, nuages à volonté (euh justement, je n’en veux pas, non mais !) pour tout le monde et surtout dès le milieu de la journée. Voilà une équation bien compliquée. C’est tellement plus simple quand il fait grand beau, il suffit de dépiler la liste des sommets à visiter … qui ne fait que s’allonger !
Après quelques neurones de grillés, j’arrive sur le même secteur que le Mont de Grande de la semaine dernière où il me faudra repasser (la liste précédente qui boucle !) et c’est donc le Roc de Tavaneuse qui est élu. Départ matinal pour grapiller le maximum de soleil de la journée, pourtant en partant, les Alpes sont sous des nuages bien gris qui ne se dégageront que tout doucement.
Prétairié, fin de la route et grand parking au-dessus d’Abondance, 8h15 la faucheuse est à l’oeuvre et le secteur est à l’ombre, drôle d’ambiance. Je pars par la route de 4×4 pour le chemin des Chalets de Tavaneuse. Le ton est donné, le chemin est pentu jusqu’aux Chalets de Tavaneuse. Pas mal de forêt, un peu de terrain gras et une chaîne pour touristes hollondais. Les nuages s’accrochent encore au sommet et le soleil perce de plus en plus. J’arrive aux Chalets de Tavaneuse, l’endroit est superbe, fleuri à souhait. Les fermes ne sont pas encore occupées par les vaches et seuls quelques oiseaux donnent signe de vie. Je prends un peu de temps puis repars, en devinant où peut passer le chemin qui de loin n’est pas visible.
Par un chemin régulier j’arrive au Lac de Tavaneuse, joli petit lac de montagne dont la couleur oscille entre le vert et le bleu selon le soleil et l’angle de vue. Ce lac, comme les autres de la région, est d’origine glaciaire dont les eaux sont retenues par un verrou constitué de dépôts morainiques (information annoncée sur le parking). Quelques têtards et petits poissons donnent vie à ce lac.
Je longe le lac et suis le chemin qui par le long d’un ruisseau. Au bout d’un moment, je le trouve bizarre car on passe parmi les chardons et surtout les aulnes obstruent le passage, les bougres. Je me rends compte alors que ce sentier est sauvage, au propre comme au figuré, car le chemin officiel est plus haut. Par contre c’est un régal de voir toutes ces fleurs. Je rejoins le chemin officiel et par un une jolie tranchée, j’arrive au col de Tavaneuse. La vue s’ouvre sur les Alpes, j’entre-aperçois le Mont-Blanc auréolé de nuages (sa sainteté …) et les Dents du Midi à contrejour. La Pointe de Nantau vient jouer les grandes dans ce majestueux tableau, certes voilé.
Je pensais faire le tour de La Pointe d’entre Deux Pertuis par la crête via Le Piron. Je vois une sente qui y part via la crête et m’y engage. Début fort agréable et joli jusqu’à ce que cela devienne trop compliqué (escalade). Pour la Pointe d’entre Deux Pertuis, il existe un chemin officiel depuis les Chalets de Lens.
Je rebrousse chemin et monte pour le Roc de la Tavaneuse par une crête confortable. La fin est vraiment très belle, entre rochers escarpés sur le côté et fleurs abondantes. Il est 11h, je prends le temps de la pause casse-croûte, la couverture nuageuse augmente. Sur le côté, le Roc d’Enfer attire mon oeil et voilé ma liste du début qui s’allonge. Presque à la fin de ma pause, une dame arrive avec son teckel à poils dur, encordé. Il a déjà plusieurs 4000m à son actif (Grand Paradis, Bisshorn) et était fort occupé à creuser et chercher les souris. 11 ans qu’il cherche … en vain (des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche !).
Pour continuer, j’avais repéré la crête pour la Pointe des Lanchettes que l’IGN mentionne en itinéraire de ski difficile. Il faut redescendre du sommet, pour trouver en contrebas un chemin pédestre bien tracé et sans difficulté. C’est là que je vais croiser le plus de monde, donc le chemin semble bien connu.
J’arrive au col, Passage de Savolaire. Les nuages se font de plus en plus envahissants et le vent souffle assez fort, ça sent la pluie. Je pensais faire un plus grand tour, mais le rideau est sur le point de se fermer. Je prends donc la décision de rentrer, cela fera une petite balade, mais les yeux et le coeur ont déjà eu leur dose. La descente depuis le Passage de Savolaire pour Les Serranants est un régal pour les yeux, cela foisonne de fleurs et du coup je me suis mis en roue libre, m’arrêtant presque toutes les 5 min pour en profiter. Un instant de bonheur, heureux tel un pingouin sur sa banquise.
En arrivant à la ferme de Serranants, deux vaches ont commencé à se quereller et le border collie a accouru depuis la ferme pour mettre de l’ordre. Efficace. Puis par la route de 4×4, avec une section pentue que j’ai descendue en trottant, j’ai pu rejoindre le parking de Prétairié. Il restait à quitter cette région, non sans profiter d’acheter du fromage d’Abondance qui ressemble au vacherin fribourgeois.