France | Haute-Savoie

Pointe Noire de Pormenaz

La Pointe Noire de Pormenaz est un sommet isolé au S des Rochers de Fiz, au-dessus de Chamonix. La veille je suis allé à la Brèche à Bérard secteur des Aiguilles Rouges de Chamonix. En ce printemps, la neige semble prometteuse. J’arrive la veille à Plaine Joux et installé ma tente.  Repas du soir au réchaud en face du Mont Blanc. Pas belle la vie ? Par contre plus de neige et il  aura du portage.

Portage

Au matin, je quitte les lieux et c’est du portage sur les pistes de skis de Plaine Joux. Neige rare, mais décor grandiose. Les Rochers de Fiz sont superbes. A la fin des pistes, téléski de l’arc en ciel, la forêt a préservé la neige et je peux enfin chausser les skis après 1h de marche. La progression est tout en zig zag pour rester sur la neige.  C’est de la pente douce. Un replat plus loin, j’arrive aux Chalets d’Ayères.

Chalets d’Ayères

La carte est peu claire car les blocs rocheux et chalets se confondent. Le cadre est grandiose. Je croise deux hommes qui me conseillent de monter par la route plutôt que par le torrent. Va pour la route. Je passe le replat et amorce la montée par la route. Plusieurs sections où il faut porter les skis, mais ça passe bien. Je rejoins un plateau pentu. Vers 1850m, un petit abri de berger avec une table et un poêle vient agrémenter le parcours. Il est accolé à un bloc rocheux. Trop beau. Vers 2000m, il est possible de couper court pour le sommet, mais je souhaite passer au refuge de Moëde Anterne. Cela fait une rallonge et quelques brèves descentes, mais c’est comme une envie de fraise en plein hiver, ça ne se discute pas.

Refuge de Moëde Anterne

J’arrive au refuge de Moëde Anterne (il y a l’ancien et le nouveau) . Il est fermé et point de partie hivernale. Mais quelle cadre.  Je poursuis, le massif de la Pointe Noire de Pormenaz est bien visible. Le terrain est ouvert et bien des chemins semblent possibles. Je progresse à l’instinct. De vielles traces de lièvre et chamois agrémentent la montée.

Pointe Noire de Pormenaz

J’arrive sur la crête et m’installe sur le sommet du Pt2289. Le vrai sommet de la Pointe Noire de Pormenaz, semble réservé à l’escalade. En hiver, on file plutôt à l’antécime du Pt2390. Étant fort bien où je suis, je m’en dispense. Je profite du cadre grandiose pour la pause casse-croûte. Au loin, sur la crête de Pormenaz, je vois plusieurs skieurs. Je me sens moins seul.

Descente

Pour la descente, je surveille la carte. Je souhaite remonter par le chemin de la montée au niveau du torrent de Souay. La neige est excellente toute juste décaillée. Sur le côté je peux voir le lac de Pormenaz enneigé. Trop joli. Je poursuis et arrive au niveau du torrent de Souay. Je ne sais pas comment à fait Ulysse pour résister aux sirènes (il a mis de la cire dans ses oreilles ! ), mais l’idée de descendre ce torrent l’a emportée. C’est une voie de descente possible, mais au printemps, risqué ! La couche de neige laisse parfois apparaître le torrent, mais ça passe. J’arrive devant l’étroiture des Argentières et là je ne la sens plus. Dans le hauteurs, le chemin d’été est bien visible et sec. Les skis partent sur le sac et j’emprunte ce chemin d’été. Bien m’en a pris, car le ruisseau n’est plus enneigé et la cascade infranchissable sans neige. Le chemin d’été est un brin aérien et biens des chaînes et marchepieds sont en renforts. Avec les skis sur le sac et les grosses chaussures c’est peu confortable, mais ça passe. Un sentiment d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Chalets de Souay

La suite est un chemin raide à descendre, puis le ruisseau à traverser aux mieux. Bien des promeneurs profitent en t-shirt du soleil. Je me sens comme un extra terrestre. Au hameau des Chalets de Souay, je demande à un homme rangeant son chalet de l’eau et je repars. Le chemin est tranquille et je croise bien du monde.

Retour

Au niveau du refuge du Chatelet, une barrière barre la route pour Plaine Joux. Il est conseillé de descendre par le Lac Vert. J’opte pour le plus court trajet, par cette route. Au milieu du trajet, des rochers et des arbres tombés, à pied rien de rédhibitoire. A la fin de la route, de nouveau un barrière, une interdiction et un mot du préfet dans toute la splendeur administrative française. Après 1h30 de marche je retrouve Plaine Joux. Cela clôture ma journée et ma saison de ski.