Suisse | Valais

Une météo annoncée belle mais le manque de neige en basse altitude (cf portage pour la cabane de Plan Névé, il y a quelques jours) ne me donne pas envie de porter et je pense à deux courses que j’ai envie de refaire : l’Aiguille des Angroniettes ou la Dent de Morcles où pour ces deux courses, j’avais eu une météo bouchée au sommet (quoique je ne suis même pas arrivé au sommet de l’Aiguille des Angroniettes !). Donc j’hésite mais c’est la Dent de Morcles, avec le départ par les pistes du téléski (donc neige plus longtemps) qui l’emporte. Christian devait m’accompagner mais son dos lui demande du calme. Par contre il me prête sa voiture, c’est quand même plus simple qu’en transport en commun !
En arrivant à Ovronnaz, la neige est encore présente sur la piste de descente, j’en suis donc ravi, pas de portage en vue ! 06h40, je remonte par cette piste, pas besoin de conversion, mais c’est la limite. La neige est dure mais les peaux tiennent plutôt bien. Je remonte ces pistes et au lieu de remonter le couloir de la voie normale, je continue par la piste jusque vers le Pt1780 puis je parts en dévers (grossièrement le chemin d’été) pour Petit-Pré. Il y a une fine pélicule de neige à gros grains, première fois que j’en vois de si gros, et cela gène les conversions sous le col de Petit-Pré.
Petite pause maquillage (crème solaire), puis je continue vers Euloi par une série de vallon vers Euloi, en profitant de la belle vue sur la Dent Favre. A Euloi, on tourne sur la gauche vers le col de Fenestral, je suis une vieille trace, comme un lièvre l’a fait avant moi (jusqu’au col d’ailleurs !). Une série de conversion pour arriver au col et je descends à la cabane de Fenestral pour une petite visite. La vue est brumeuse et me prive du panorama vers le Mont-Blanc. Après ma visite, je reviens au col, fait un break casse-croute puis je mets les couteaux, car il faut passer le passage clef, un dévers bien pentu. Je vois des traces de pas dans ces lieux, des personnes ont dormi la veille (dimanche) à la cabane et ont donc porté leur ski. De mon côté, je trouve que les couteaux me suffisent, et cela fait un entrainement de conversion en pente raide. Après deux conversions, genre grand écart, je reparts en devers et arrive sur la crête où j’enlève les couteaux.
il n’y a plus de traces et donc j’improvise et je passe à droite du vallon de Grand Cor, c’est une série de combes, donc on monte pour redescendre en pente douce ou en devers. Le sommet de la Dent de Morcles commence à être chargée en nuages et je me dis que le vent va me chasser tout cela le temps que je monte ! Vers 2700m, mon espoir est décu et c’est un brouillard qui m’accueille. Je m’arrête, quelle déception ! Je reviens à ce sommet car la météo annonce du beau et je suis bloqué. Que si j’avais vu un météorologue, je l’aurai pendu par ses tripes (cf les Visiteurs : On l’a pendu un beau matin ! On l’a pendu avec ses tripes). je m’installe sur des rochers, et je vais jouer la montre : je mange, je somnole un peu (lévé à 4h !). Avec mon Natel, je visite le site web de Météosuisse, “beau mais quelques nuages” c’est tout; par les tripes !
Après 50mn d’attente, un semblant d’amélioration pointe le bout de son nez, ma patience serait-elle récompensée ? Je poursuis donc la montée et je m’arrête au niveau du passage étroit, sortie du chemin d’été depuis Morcles, la brume est de nouveau de retour. Puis le ciel se dégage tout doucement et je rejoins enfin le sommet (12h45)!
Le ciel se dégage mais les sommets restent bien chargés et aucune vue en direction des Alpes. Mais je suis quand même content d’avoir vu quelque chose et d’éviter le jour blanc !
Je descends à 13h15 ne pendant plus passer par Tita Sèri vu le timing tardif. En descendant, dans une bonne neige décaillée, je croise un homme d’Ecublens qui suivait mes traces. On babille plusieurs minutes et il me dit qu’il a vu un groupe monter vers Tita Sèri et je vois au loin leur trace. Mes espoirs de Tita Sèri reprennent vie ! Je remets les peaux non sans les enduire de produit d’anti-botte, et je remonte sous Tita Sèri sans encombre. Je prends le temps de regarder ce groupe qui a déposé les skis et montent à pied au sommet de Tita Sèri par des belles pentes. Puis je descends directement vers Euloi par une pente agréable et une neige transformée puis vers Euloi dans une neige lourde.
Dans cette neige, les skis sont freinés et je reste au maximum sur les traces de la montée. Et c’est en poussant, un peu trop à mon gout, que j’arrive à Petit-Pré. Neige de plus en plus lourde et il reste à descendre le couloir pour rejoindre les pistes. Dans cette neige qui n’offre que peu de tenue, ça n’est pas terrible mais on prend ce qui vient. Puis je rejoins la piste, c’est quand même plus agréable. Il me reste à descendre pour rejoindre le parking … sans portage !