France | Haute-Savoie

Saint-Jean-de-Sixt

Seule la matinée est annoncée belle, une dégradation arrive. Je me décide pour faire la traversée du Suet au Mont Lachat par les Rochers des Traversiers. Lors de la randonnée à la Pointe de Puvat, en descendant la route de la Montagne des Auges, les Rochers des Traversiers m’avaient fait une jolie impression. Je pars depuis Saint-Jean-de-Sixt, au parking attenant à la ferme de Forgeassoud-dessus. Il fait frais et je suis content d’être au soleil. Après la ferme, le chemin monte dans une forêt de hêtres. C’est joli, les couleurs d’automne pointent le bout de leur nez. Le sentier est taillé dans le calcaire et c’est bien joli. Vers 1250m, le chemin cesse d’être débonnaire et devient bien pentu. Les zigzags semblent inconnus ici. Les mollets chauffent, le souffle se fait court. Devant moi un chamois ou chevreuil se dérobe, pas eu le temps de l’identifier.

Cabane Le Suet

Vers 1650m, on sort de la forêt pour une clairière et on tombe sur la petite cabane du Suet. Cabanon serait un terme plus juste, car c’est tout petit … mais oh combien mignon. L’extérieur est en bardeaux et l’intérieur contient juste une petite table, un vieux fourneau et un tronc faisant office de banc. Je suis resté là, un bon moment. Trop beau.

Le Suet

Je repars, à travers une forêt peu dense et plusieurs zones de lapiaz. C’est fort joli, mais toujours bien pentu. Les sorbiers des oiseleurs mettent de la couleur. Je sors de cette forêt et une dernière montée permet de rejoindre le sommet du Suet (1826m). Il fait encore beau, les nuages s’amoncellent. La vue est du 360° et le sommet Mont Blanc est juste visible … enfin quand le nuage devant le permet. Je marque un pause casse-croute et profite de la vue et du soleil.

Rochers des Traversiers

La carte mentionne un chemin sous la crête des Rochers des Traversiers, mais par intermittence. En quittant Le Suet, une sente est visible et je la longe. Elle est facile à suivre car un marquage jaune (parfois rouge) est régulier. Au début, il faut descendre puis traverser une zone de lapiaz. Le terrain n’est pas familial, mais est joueur. On progresse sur des blocs de calcaires et parfois les mains permettent de garder l’équilibre. Puis on remonte après une falaise (terrain raide) pour rejoindre la crête, ou plutôt le sentier est en contrebas de la crête. A un moment, j’ai suivi la crête. Cela a duré un petit moment, mais il m’a fallu retrouver le sentier en contrebas : compliqué car terrain en devers offrant peu de retenu pour les pieds. Par contre cela m’a permis d’entendre le brame du cerf, situé en face (Les Lanches). Première fois que je l’entends de si près et c’est puissant. Il se cherche une chérie et comme il n’y a pas de réseau 4G, impossible d’utiliser les sites de rencontres. Il utilise des pratiques ancestrales ! En fait son brame ne sert pas attirer les femelles, mais plutôt à éloigner les autres mâles et marquer son territoire. Je poursuis par le sentier, il devient plus roulant. A un moment, j’ai perdu le marquage, mais des cairns me remettent dans le droit chemin.

Mont Lachat

Je rejoins la voie normale du Mont Lachat. Après avoir contourné un bloc rocheux, le sentier devient raide : il faut monter un pan rocheux offrant de bons appuis. Par temps de pluie, cela doit être délicat. Puis je rattrape un couple de retraité. Le final redevient raide pour arriver sous la grande croix du Mont Lachat (2023m). Cette croix ressemble plus à un pylône électrique qu’à une croix. Une table panoramique vient compléter le tableau. Dommage que la météo se soit bien bouchée, j’évite au moins la brume d’avant. Les deux retraités, Bernard et Geneviève sont très sympathiques et nous discutons comme des filles … enfin surtout Bernard et moi ! Puis nous descendons ensemble, par le sentier de la montée qui demande toujours de l’attention. Je poursuis en solo et trouve trois edelweiss (après la jonction voie normale/chemin sous la crête), sympa. Je poursuis en descendant vers La Mare, le sentier est pentu avec un fort joli passage sous le calcaire vers 1600m (croix).

La Mare

Puis le chemin s’enfonce en forêt. J’en sors à La Mare, une clairière avec la ferme toute en béton. Une mare (sans se fouler pour le nom de la ferme) attenante, boueuse héberge quelques tritons. Je suis surpris de les voir dedans. Je retourne en forêt et décide de la variante par la ruine de Sapèze, j’ai un petit faible pour les ruines.

Ruine La Sapèze

Un chemin forestier remonte et me permet d’arriver à la clairière de la ruine La Sapèze. Tiens encore une mare occupée par les tritons. La ruine est encore belle et des ruches y sont installées. Je jette un oeil, mais une abeille m’explique que ma présence n’est pas la bienvenue. Je ne m’attarde donc pas et file à l’anglaise.

Ruine Cerisset

Je poursuis en forêt pour arriver dans une clairière. Le chemin n’est plus visible. La ruine de Cerisset est cachée par les arbres et est en piteux états. J’en profite pour cueillir quelques plantes sauvages. Il me reste à descendre par un sentier puis une route forestière peu intéressante pour retrouver la ferme de Forgeassoud. J’en profite pour acheter du fromage (Aravis, Abondance et Reblochon) que je ne peux que qualifier d’excellent, même les meilleurs goûtés jusqu’à présent.