France | Haute-Savoie

Mont Charvin

Cela fait des années que le Mont Charvin m’appelle. Je l’avais vu lors de ma traversée de l’Etale et je savais que je viendrai un jour. Mais je l’avais oublié. Son souvenir est revenu en visitant un sommet voisin et je programme une visite en été. Finalement je me décide pour une sortie en ski de randonnée. La neige est peu présente et il faut monter haut, l’occasion est toute trouvée de visiter ce Mont Charvin.

Les Dzeures

J’arrive tardivement sur place, entre mon oreiller qui n’a pas voulu me lâcher et le long trajet. Il y a deux départ possible, depuis La Savatte ou Les Dzeures. Je crois que j’ai squatté un parking privé. La couche de neige est faible, on se croirait au printemps, mais cela permet de skier presque depuis le départ. Au fond le Mont Charvin se dresse fièrement.

Le Betex

On monte tranquillement dans un pâturage pour passer devant la ferme de Betex. Je file tout droit, ayant pris l’option des Fours

Les Fours

On passe dans la combe des Fours après une petite descente. Devant nous se dresse un couloir à l’ombre. Je sors les couteaux. Tiens 4 skieurs en descendent. La pente augmente, les conversions s’enchainent, mais c’est plaisant.

Mazette trop haut

J’arrive à un col, Pt1969 et là je me rends compte que je suis allé trop haut. C’est ballot de suivre les traces sans vérifier. La trace continue pour le Col des Porthets. Une brève réflexion, mais je préfère enlever les peaux et cie et descendre par une belle pente, le long du chemin d’été. Je remets le matériel et file dans la combe à l’ombre

Combe

C’est une combe un peu étroite, à l’ombre et le terrain est raide. Je suis bien content de mes couteaux. Ça devient un brin technique : les conversions demandent de l’attention. Je croise deux skieurs arrêtés qui sont montés avec les crampons. Madame est cuite et c’est la descente pour eux. Je poursuis, retrouve le soleil et la combe s’élargit. Devant il y a trois skieurs, dont une personne qui porte les skis. Je navigue dans cette combe, la neige offre une adhérence moyenne : fond dur avec quelques millimètres de poudreuse.

Montée

La pente se raidit et le terrain devient délicate. Je rejoins la personne, une jeune dame qui préfère s’arrêter.  Trop délicat pour elle. Je reprends le chemin et suis l’unique trace. Ça devient galère, la neige offrant peu de portance. Il faut fortement appuyer sur les bâtons et bien positionner son ski pour que les couteaux agrippent. les conversions deviennent sportive et de moins en moins élégante. Je commence à douter, en plus ça botte. Mais qu’est-ce que je fais là ? Je trouve la trace peu fiable et le terrain bien raide. Mais je suis coincé. 150m sous la crête, mon prédécesseur a fini à pied. J’hésite à rejoindre le chemin d’été, mais couper une nouvelle fois une pente pourrie raide me glace. Je finis donc aussi à pied, les skis sur le sac.

Arête

J’arrive sur l’arête, bien cornichée. La vue s’ouvre, le Mont Blanc en seigneur. Je décide de poursuivre au Mont Charvin, en continuant à pied comme mes camarades. Comme je n’ai pas mes crampons, je prends grand soin à bien tailler mes marches, même si j’ai une trace.

Mont Charvin

La montée se poursuit, la pente est régulière et l’arête confortable. Sauf les mini murs de neige qu’il faut passer. Je finis par rejoindre le sommet du Mont Charvin, 2409m et c’est un ouf de soulagement. Décidément ce sommet se mérite, les conditions de neige participant pour beaucoup. Je prends mes photos, mais ne m’attarde pas. Je décide de descendre directement depuis le sommet dans la pente O, comme mes prédécesseurs.

Descente face O

La pente sous le sommet est à 45°, mais je trouve le terrain plaisant … jusqu’à ce que le manque de neige refasse parler de lui. Là il a fallu changer de couloir, passer quelques pas sur les fesses pour ménager un peu les skis sur le rocher. Puis ça repart. La difficulté vient du manque de neige, la pente est régulière et les rochers pas loin. Mais cela reste plaisant, excepté le crissement du rocher sur les semelles des skis !

Le Cul d’Ugine

Je rejoins le Cul d’Ugine (quel nom !) et c’est une vraie partie de plaisir. Des pentes agréables en neige transformée. Quel plaisir. La récompense est là, enfin !

Aulp de Marlens

Une petite remontée permet de rejoindre l’Aulp de Marlens. Une ferme et un refuge (fermé) en guise de décor.  Je descends en essayant de viser pour retrouver au mieux le chemin de la montée. Presque réussi, mais je déchausse pour remonter la route vers 1480m. Il me reste à descendre la dernière pente, en surveillant le cheminement pour rejoindre Les Dzeures.