Suisse | Fribourg

Le soleil est enfin de retour, certes des nuages sont annoncées, mais ne boudons pas notre plaisir après de longues semaines à attendre le printemps. Après tout c’est bientôt l’été ! Je reviens donc à une randonnée inachevée de l’automne précédent depuis autour des Gorges de Mury. J’ai deux troubles psychiatriques à guérir : je n’étais pas monté au sommet de L’Aiguille et j’avais découvert un chemin dans la forêt de Joux de Mury. Je soupçonnais fortement ce chemin de rejoindre le bas du pâturage de La Bra, mais la météo m’interdisait toute investigation. Oh rage, oh désespoir !
Départ depuis Lessoc, il serait possible de venir par le train et faire un circuit ouvert en filant sur Rossinière ou Chateaux d’Oex. Après une petite marche tranquille, je bifurque avant le pont enjambant Le Torrent (la bifurcation n’est pas indiquée, mais est juste avant le pont, que j’ai revisité par plaisir) pour entre dans les Gorges de Mury. J’avais encore la vision des stalactites de l’hiver et je me suis retrouvé dans une zone à la végétation abondante. Le chemin est laissé à l’abandon et n’est pas très confortable (caillouteux). Le câble de sécurité est plus pour la décoration, mais le sentier ne pose pas de problème technique. Le GPS en perd son latin et la trace virevolte. On traverse un petit tunnel puis un pont enjambant Le Torrent. A partir de là, on suit un sentier bien visible et ensuite on suit un chemin qui monte fort et bien gras au début, en ce surlendemain de pluie. J’ai donc apprécié mes bâtons. Désormais il faudra compter sur vos muscles, il n’y a pas de difficulté technique, sauf quelques arbres tombés et la traversée de la deuxième ravine où le chemin se rétrécit fortement sur quelques mètres (on ne peut poser qu’un pied après l’autre). Après une heure on arrive à la fin du marquage … mais pas à la fin de la forêt ! Ce fut la surprise du jour. Il a fallu poursuivre en lisière de forêt pour rejoindre le bas du pâturage de La Bra (dans le premier virage du chemin entre La Bra et Pertet, sous une baignoire/abreuvoir). Le sport fut d’enjamber les barbelés. Par contre je suis arrivé dans le pâturage rempli de narcisses des poètes, magnifique.
Je retrouve un sentier, celui emprunté avec les raquettes et rejoint facilement la ferme La Bra. Le temps de discuter avec le berger genevois et je reprends de la hauteur. Le sentier passe devant une défense en béton de la Seconde Guerre Mondiale. On passe par un tourniquet les barbelés puis le chemin zigzague fortement, à l’ombre, pour monter jusqu’à L’Aiguille, 1682m (il faut passer sous les barbelés !). Je marque une pause casse-croute, la vue est plutôt bouchée, mais ratisse large.
En descente, je rejoins la ferme Culand et suit le chemin. Le secteur est plein de narcisses des poètes et donne l’impression d’un névé. Avant le col du Pt1775, je quitte le chemin, suite la sente des vaches et poursuit en hors piste pour rejoindre la crête confortable menant à la Chaux de Culand. Je descends dans le couloir menant aux Druges, il fut plus agréable que prévu. Un peu pentu au début, il y avait un reste de névé, puis s’adoucissant vers le bas. C’est quand même du hors piste pentu. Avant les Druges la carte indique un sentier, montant dans ce couloir, que je n’ai pas vu. J’arrive sur la route d’alpage que je suis sagement … jusqu’à Gros Chablo. Ce fut joli … mais long et j’en avais marre. Je pensais rentrer sagement par la route, mais la lassitude du bitume m’a fait changer d’avis. J’ai donc descendu le pâturage, enjambé un barbelé pour longer la rive gauche d’un ruisseau presque à sec pour arriver à l’abri du Pt992 des Gorges de Mury. Il faut maitriser le terrain raide (je me suis aidé des arbres) et rester au plus près de ce ruisseau à cause des barres rocheuses. Je suis descendu rive droite, je conseillerai la rive gauche. Je retrouve les Gorges de Mury, que je reparcours avec plaisir, tellement plus amusant que le goudron. Ensuite il me reste à suivre la route pour rejoindre mon scooter à Lessoc, après 9h de balade.