Suisse | Neuchâtel

Une nouvelle fois le weekend est annoncé gris. Je prévois quand même une sortie en skis dans le Jura. Samedi matin, je me rends compte que ma sortie est trop longue (mieux vaut tard que jamais !) et je révise mes plans. Comme il a bien neigé, je réduis sérieusement la durée et je décide de retour au Mont-Racine dans le canton de Neuchâtel. Vu la pente ce sera en raquettes. J’ai eu l’occasion d’y aller il y a peu de temps, les derniers jours de décembre 2015. Mais le sommet lui-même n’avait pas été atteint. C’est donc l’occasion de rattraper cette lacune et de m’éviter quelques troupes psychologiques à venir !
Il y a bien neigé et depuis Montmollin, je monte en direction des Prés Devant. La route devient délicate et pour que ma lionne (Peugeot) retrouve du mordant, je lui mets les chaines. Du coup, je m’arrête au plus tôt, soit devant le BnB de La Prise. Je chausse mes raquettes et file à travers champ, voulant retrouver le chemin d’été plus loin. La difficulté vu de traverser les nombreuses clôtures en barbelés. J’ai beau être rompu à cet exercice, je rêve toujours de les couper ! Le bonheur n’étant pas dans le pré, ce fut les traces d’un écureuil, laissant des traces de son repas de bourgeons d’épicéa et ayant vidé une de ses cachettes de son garde-manger qui apportent un peu de gaieté.
Quelques barbelés plus loin, je navigue en forêt. Comme souvent avec la neige, il est difficile de suivre le chemin d’été. La couche de neige est épaisse et j’enfonce d’environ 40 cm. J’avance donc plus lentement et me dis que mon choix du matin de raccourcir est judicieux. Une clairière avec deux fermes (Pt1157) et je retourne en forêt. Je perds le chemin d’été, mais le retrouve plus haut. J’en sors aux fermes des Vuarins. Le brouillard est épais et je poursuis au mieux. Blanc sur blanc, tout fout le camp ! Mon objectif suivant est soit la cabane soit le restaurant d’alpage Grande Motte. Sans le vouloir, je suis plus proche de la cabane et file vers elle. J’arrive devant la cabane Fiottet, le drapeau est levé, mais point de fumée par la cheminée. Je m’approche et surpris elle est ouverte et une personne s’y trouve. C’est Agnès, une des gardiennes volontaires. Nous babillons comme des filles, puis sa petite famille revient avec le mari Laurent Schupbach. Les enfants sont de la partie et passent le weekend en cabane. Pas belle la vie ? J’apprends que le restaurant Grande Motte est définitivement fermé, trop de travaux de rénovation ont eu raison de lui.
Je profite de visiter les lieux et 1h plus tard, je sors. L’énorme surprise est de trouver un grand ciel bleu. Énorme ! Je vois même où je suis monté ! Je reprends le chemin et le coeur léger file vers le sommet du Mont-Racine (15 min). Je longe la piste de ski de fond, croise de loin un skieur de randonnée qui descend du sommet et arrive essoufflé, mais heureux au repère géodésique (pyramide) du Mont-Racine (1438.9m). J’ai une jolie ouverture de ciel bleu, quel bonheur. J’en profite longuement, mais il faut bien repartir, d’ailleurs les nuages me le rappellent. Je poursuis par la crête (Les Arêtes, nom sans se fouler !) croise à nouveau le gardien Laurent en skis de randonnée. Je file direction Cucheroux-Dessus. Une remontée pour arriver sur le plateau sommital du Pt1390 où je peux apercevoir en grande partie le lac de Neuchâtel et un peu celui de Morat. Superbe.
Puis descente pour Cucheroux-Dessus où je descends par le chemin d’été. A trop avoir brassé la neige (40 cm de poudreuse), je ressens une saine fatigue. c’est encore loin ? Au loin, les Alpes se découvrent un peu. Je descends à travers Les Prés Devant, l’avantage d’être sur un chemin est qu’il n’y a pas de barbelés. Aux premières maisons, j’évite de couper à travers champ, entre le souvenir des barbelés et la fatigue, je prends l’option de la route. Moins marrant, mais aussi moins fatiguant. Je retourne à ma voiture, heureux de ma journée. Pas belle la vie ?