Suisse | Valais

Tour de Bavon

La Tour de Bavon est un sommet qui domine la Combe de l’A au-dessus de Liddes dans le Valais. J’étais passé devant à pied lors d’une randonnée d’automne. L’idée est de réaliser ce sommet en ski.

Danger d’avalanche

Le danger d’avalanche vient de descendre de 4 à 3 et il faut donc un cheminement adapté. Va pour cette randonnée.

Chalet Bérard

Je remonte le Val Ferret et dans le virage du Pt1329 (Chalet Bérard), je me gare. Il y a environ 3-4 places de parc. En me préparant, le randonneur garé à côté de moi revient à sa voiture. Un bel accent du coin, comme on aime les valaisans. Il parait qu’une corniche est présente pour rejoindre la crête sommitale de Bavon. Bon, on verra bien, j’ai mes crampons et piolet. Par contre il y a un foehn bien fort, à décorner une vache d’Hérens. Un autre skieur me devance, les années à PdG (Patrouille des Glaciers) voit bien des randonneurs en quête de dénivelé.

Le Broccard

Je monte à mon petit rythme et remonte les pentes pour le chalet Le Broccard. D’abord des pentes douces, puis un peu plus soutenues parfois. Au niveau du Broccard, on arrive devant une forêt et sa pente raide. On bifurque à gauche pour remonter un pâturage pentu, parmi quelques arbres. Le vent me gène. On arrive dans une combe à la pente qui se raidit sur la gauche. J’hésite sur la trajectoire, je recroise le 2e randonneur qui abandonne, une avalanche est tombée plus haut.

La Sasse

En luttant contre le vent, je rejoins le plateau de La Sasse et voit en effet une grande avalanche. Motivé, je traverse ce champ de boules. Bien peu commode et sportif. Je poursuis dans une combe entre deux alignées d’arbres. Je me rends compte après que je suis trop haut par rapport au chemin d’été (et trace pour l’hiver). J’arrive devant une section raide et ses corniches. Je m’en échappe par la forêt en montant. Bien des traces de chamois et un peu de lièvres.

Je quitte la forêt et arrive au-dessus de la ferme de La Sasse parmi quelques arbres. Le vent est de plus en plus fort, il me faut ajuster ma tenue vestimentaire pour se transformer en cosmonaute et sortir les couteaux pour le ski. Je progresse difficilement, les rafales de vent me déstabilisant. En haut je vois la crête, mais n’arrive pas à lire le chemin d’été qu’il faut suivre. Surtout il y a plusieurs avalanches qui barrent le massif. La vie se complique.

Torrent de la Sasse

J’arrive au niveau du Torrent de la Sasse, passage raide pour le traverser et surtout encore une avalanche. Je m’arrête avant et reste planté sur mes skis, secoués par les rafales de vent. Au milieu se tient Sagesse. Je regarde la crête, la pente, les avalanches. C’est bon je fais demi-tour. Le vent se charge de sécher mes larmes. Je retourne et tente de trouver un abri du vent parmi les quelques arbres pour enlever mes peaux.

Ferme La Sasse

Je descends à la ferme La Sasse et cela me rappelle les souvenirs de la visite d’automne. Je me loge, tant bien que mal contre un mur, pour m’abriter du vent et faire une pause casse-croute. Le panorama est déjà pas si mal et dégagé sur la rive gauche du Val Ferret. Joli.

La Sasse

Je repars et file le long du chemin d’été. Attention à ne pas trop descendre. Je reviens au niveau de la première avalanche. En regardant la carte, un couloir semble prometteur, le long de l’avalanche. Je décide de m’y engager. Je traverse l’avalanche et descend parmi des aulnes. Je passe au niveau du chemin d’été. Dernière chance de rentrer dans le droit chemin, mais je continue.

Mazette

J’arrive vers 1750m au niveau d’un coude et surtout d’une mini falaise. La vie se complique grandement et ma témérité commence à se payer cash. Sur la droite des pentes raides peu enneigées et sur la gauche une falaise. Mon échappatoire est de traverser le cône d’avalanche au-dessus de la falaise et rejoindre la forêt. Interdiction de tomber. Je déchausse et rejoins la forêt et remet les skis.

Ski de combat

Je descends dans la forêt. Skier est un terme exagéré, mais je garde mes skis aux pieds. C’est du ski de combat. Je sors de la forêt, pour des pentes délicates, mais qui passe. Je suis content car l’année dernière, j’ai progressé en technique dans des couloirs raides et bien content de cela pour descendre des pentes peu recommandables. Je rejoins le bas de l’avalanche, ma vie devient presque normale. Ce secteur n’est pas spécialement fait pour le ski.

Retour

Je retrouve avec bonheur la combe du départ, devant un chalet isolé. Il me reste à descendre dans une neige croûtée, la vie est dure et injuste, mais je peux rejoindre en toute sérénité le parking du jour. L’objectif du jour est loin d’avoir été atteint, mais j’ai profité du soleil, rare ces semaines et surtout je suis entier après mon aventure ! Pas belle la vie ?