Suisse | Vaud

Joux Verte

La Joux Verte est une clairière dans le canton de Vaud, coincée entre le lac de l’Hongrin et la ville de Roche. De quoi se balader, mais ce qui fait l’intérêt de cette randonnée est qu’elle est chargée d’histoire. J’ai déjà eu l’occasion de visiter ces lieux (voir cette randonnée) en 2010, l’idée est de poursuivre l’exploration de ce secteur. La neige est désormais dans les hauteurs donc cette balade fera fort bien l’affaire. En plus la météo va se dégrader dans la journée.

Roche

Je pars de Roche et trouve un parking au début du sentier (6 places, mais vite occupée). Je file de suite en forêt, un sentier monte régulièrement. Par contre en cette saison, je suis à l’ombre. Un peu frais.

Carrière Les Barmettes

La montée est jolie. Surtout parmi des feuillus (chênes, hêtres). Par contre il a plu la veille et le terrain est un brin glissant. Je suis content car j’arrive enfin à identifier une plante verte (facilement repérable en cette saison) : la fougère scolopendre dit Langue de Cerf. Quel joli surnom.

Après le Pré de l’Ecot, la forêt reçoit enfin le soleil, ça fait du bien ! Le chemin s’élargit.

Je finis par arriver au niveau de la carrière des Barmettes. La vue s’ouvre juste là et je profite d’une belle vue sur la plaine du Rhône, des Dents du Midi au Grammont. Côté Léman, les nuages arrivent. Mazette plus tôt que prévu.

La carrière fut exploitée pendant un siècle (1896-1996) par Holcim (nom actuel) et a fait la richesse de Roche. Désormais ce site est à l’abandon, ou plutôt en tentative de revitalisation. Il parait que les chamois aiment beaucoup ce secteur.

Les 4 mélèzes

Je poursuis à nouveau en forêt, et arrive au lieu-dit Les 4 Mélèzes (Pt1076 sur la carte). Je cherche des mélèzes dans ce monde d’épicéas et finis par trouver ces 4 mélèzes alignés en forme de rectangle … au milieu du sentier. Mais bigre, ils sont en piteux états. Mais que font les bûcherons ?

Plan Girard

Je poursuis, traverse un pont en bois qui enjambe Le Copéré et arrive à Plan Girard, là il est possible de raccourcir la randonnée en filant tout droit à Tête Ronde. De mon côté, je file à droite, toujours en forêt.

Le Creux

Dans un virage, il y a un panneau jaune au lieu-dit Le Creux. Le chemin bifurque à gauche, mais à droite il y a une clairière avec un vieux chalet. Je file en exploration et bingo la porte s’ouvre (côté gauche). L’intérieur n’est pas en bon état, un coin cuisine et plusieurs chambres. Mais que c’est sale ! Les lieux semblent utilisés par la jeunesse locale, mais il faut le cœur bien arrimé pour y passer un nuit.

Les Agittes

Je poursuis et débouche dans le bas du pâturage des Agittes. Je monte au mieux dans le pâturage J’arrive à une ferme, La Veillarde. Là tout est fermé, mais quel joli point de vue. C’est le plus beau point de vue de cette randonnée. Même si la météo a viré au blanc des nuages, la vue sur les préalpes est belle.

Plan d’en Bas

Je traverse le pâturage, le marquage se perd, mais il fait longer la forêt sur la gauche pour mieux revenir en arc de cercle sur l’autre bout. Retour en forêt. Il y a un joli pont en rondins à travers. Puis on débouche dans la clairière de Plan d’en Bas. La vue s’ouvre sur Malatraix et la chaîne du Pertuis d’Aveneyre. Par contre c’est un secteur bien froid. Désormais il faut descendre sur la route d’alpage, c’est tranquille.

Joux Verte

Plus bas, un panneau nous indique de filer en forêt. Descente tranquille sauf une section où un glissement de terrain a emporté une partie du chemin. On se tient à un arbuste. Une courte section raide, gelée ce jour et je débouche sur le haut de l’ancien barrage de Joux Verte dans le lit de l’Eau Froide. Tiens un pont en bois (mélèze) à été installé depuis 2014 (construit par les apprentis bûcherons du coin). Cela permet d’observer l’ancien barrage, enfin ce qu’il en reste.

L’écluse de la Joux Verte, construite en 1695, (un barrage-voûte) créait un lac artificiel (17’000 m3). Derrière on accumulait du bois en morceau. Il suffisait d’ouvrir la vanne pour voir tout ce petit monde descendre le long de l’Eau Froide avec violence et se retrouver à Roche 900m plus bas (primitif comme technique !). Le bois servait à l’exploitation et à la production du sel. Utilisé jusqu’en 1896 (deux siècles d’exploitation, bravo !), le barrage s’est effondré lors d’une crue en 1945. Il fut restauré partiellement en 1983. Ce procédé coûteux fut remplacé par un téléphérique (utilisé entre 1909 et 1964) dont il reste de nombreuses traces (pylônes, rails, maison d’arrivée, abri des gardes).

Cabanon du barrage

On poursuit par la route goudronnée pour arriver devant la clairière de Joux Verte. Il y a trois chalets dont en haut à droite, l’ancien cabanon qui était juchée sur la couronne du barrage. Il abritait le système d’ouverture des vantaux du barrage. Il fut démonté avant que la partie centrale du barrage ne s’effondre et remonté à côté du chalet de la Joux Verte. Il est ouvert au public. Émouvant d’y rentrer (une table et des bancs). Je m’installe dehors, il y a une table de picnic attenante. Parfait pour la pause picnic.

Cabanon de Joux Verte (c) Roche-vd.ch

Variante de Malatraix

Il serait intéressant de poursuivre jusqu’à Malatraix (en aller-retour) qui offre une vue panoramique sur le Léman et préalpes. Voir le stratus de plus près m’en dissuade ce jour !

Belle Place

Je poursuis par la route qui devient sentier et s’enfonce en forêt. Ce secteur est joli et tout doux. On longe des parois calcaires au-dessus de l’Eau Froide.On arrive dans une clairière, nommée Belle Place, avec deux bâtiments (fermés), mais celui de droite (à l’O) logeait la roue qui guidait le câble porteur du téléphérique. Ce système fonctionnait uniquement grâce à la gravité, les charges descendantes permettaient de remonter les fixations à vide.

Câble Belle Place (c) Agittes.ch

Belle Place (c) Roche-vd.ch

On traverse plusieurs ponts en bois, donc un récent (2008) aux formes sympathiques. Le chemin s’était effondré et les forestiers ont construit ce pont en mélèze (les 4 mélèzes ont du souci à se faire !).

Tête Ronde

On finit par arriver dans une petite clairière, Tête Ronde, où réside un abri. Il est possible d’y rentrer. Un banc et la table vue en 2010 n’y est plus. C’est sombre, mais ce cabanon était utilisé par les gardes du téléphérique. Plus récemment par feu la course sportive de la région dont il reste des panneaux rouges dans un coin.

Téléphérique

En poursuivant le sentier, bien visible sur la gauche (secteur de Crêt de Pra Derrey), on découvre les pylônes et rail du téléphérique. C’est impressionnant. Le temps a fait son œuvre et on retrouve au sol des parties (câbles, poulie, roue, …), mais la structure principale est encore belle. Plus de 100 ans ! Bouleversant !

Pont d’Egras

Le chemin devient pentu et tout en zigaz (et jusqu’en bas !). Les feuilles amortissent le choc, mais il y a quelques cailloux sur le sentier. Dans les curiosités, il y a le pont de l’Egraz qui enjambe l’Eau Froide. L’ancien pont en fer a été remplacé par un pont en bois (et encore en mélèze). Une rampe permet d’aller voir le bas de la jolie chute d’eau. Une corde traîne, mais c’est réservé au canyoning. Les zigzags se poursuivent. Tiens encore un vestige du téléphérique avec un pylône. Puis je vois un cairn et un marquage jaune fluo. Je le suis, cela mène à un site d’escalade (on voit une ancienne conduite sur ce parcours). Je reviens et poursuis le chemin. Encore un pylône.

Roche

Je poursuis, le bas du sentier est fortifié par des murets. Je débouche à Roche et traverse un pont. En août 2007, l’Eau Froide en crue débordait de ce pont par accumulations des matériaux sous le tablier du pont.