Suisse | Fribourg

C’est ce reportage de Passe-moi les Jumelles, qui m’a incité à venir à Jaun. Je me gare sur la petite place de parc devant l’église et je vais au cimetière. Il a toujours quelques visiteurs dans ce lieu, il semblerait qu’il soit connu loin à la ronde. Walter Cottier en fut l’instigateur, son travail est désormais repris par Reinold Boschung. Je visite aussi l’église, bien haute et je pars, traverse Jaun, et monte en forêt. La température est estivale et lourde, dans les 30°c. Après 1100m, on monte dans une forêt clairsemée, le chemin est pentu, tout en zig-zag au début. On monte ensuite dans un pâturage. On en sort au Pt1264, pour suivre la route un bon moment. Juste là, il y a une fontaine, la seule que je croiserai sur le parcours et qui me sera salutaire au retour.
La route est reposante, en partie à travers quelques arbres. Il faut la quitter (aucune indication) et passer devant la ferme Gerstera. De là on monte dans le pâturage et le chemin se perd, merci au vache. On suit au début un porte-charge. On arrive à la ferme de Alpligen (Pt1630), puis le chemin par à flanc de coteau jusqu’au Pt1677. Ensuite le marquage devient bleu-blanc. Ca devient pentu, on traverse les paravalanches, puis on passe devant Ritz. Ca monte, je cherche des yeux, la suite du chemin en vain. Le chemin longe la crête et file dans la face E où il prend enfin toute sa signification bleu-blanc : un devers un zeste aérien, le sentier est protégé par une chaine. On arrive au col de Combigabel (1928m).
Le décors change, on bascule dans la face N de Combiflue. Le secteur garde des traces d’humidité de la dernière pluie qui date de longtemps. Le début est un peu pentu, puis descend dans un pierrier. On quitte doucement le pierrier pour trouver un terrain terreux dans des champs de fleurs. Je coupe avec un zeste de hors piste au-dessus du Pt 1636 (vers Combi), je me trompe à la bifurcation de Türmli et je coupe dans le pâturage de la face N du Spitzflue.
Après le sentier se met à monter parmi quelques arbres et une végétation haute. J’étais déjà monté au sommet du Spitzflue en 2006 (époque argentique) et j’avais le souvenir d’un terrain gras. Face N et végétation luxuriante sont synonymes d’humidité persistance. Au Col de l’Ours (non mentionné sur la carte, dans une cave du secteur, des ossements d’ours furent trouvé (voir ce PDF), on bifurque à droite sur la large crête. Le sentier se fait de plus en plus pentu. On arrive à une échelle. Là je marque une pause, j’ai un coup de chaud (léger mal de tête). Le haut de l’échelle est assez aérien, ensuite une section raide avec des piquets, fortement appréciés, dans la terre pour s’y accrocher. On file brièvement dans la face N pour arriver au sommet du Spitzflue (1954m) et sa croix. In fine c’est un sommet qui se mérite.
Je marque une bonne pause, la vue sur Schwarzsee (Lac Noir, appellation peu originale !). Je marque une pause casse-croute, profitant de la vue, assez bouchée par les nuages d’été. Puis je repars, mal de tête toujours là. Désormais la suite se fera en direction de Fochensflue. C’est une traversée aérienne en T5. Techniquement, excepté quelques mètres de descalade en II (sans soucis pour les habitués), c’est facile (par contre difficile d’assurer). Enfin c’est raide et il faut parfois s’aider des mains ! La difficulté vient du côté aérien du sentier. Le sentier est bien tracé et se suit facilement. De toute façon l’envie d’aller dans les faces. Entre le sommet du Pt1954 et 1912, j’ai croisé de nombreux edelweiss (entre 20 et 30), rendant la randonnée exceptionnelle. Dans la dernière pente, sous le Fochsenflue, le sentier se sépare en deux (les deux vont au sommet), j’ai pris l’option de gauche, qui coupe la face N (selon la météo humide ou en neige) et qui rejoint la voie normale. On rejoint aisément ensuite Fochsenflue (1975m) où nous pouvons admirer le chemin aérien parcouru et le Lac Noir.
Il est possible de suivre l’arête aérienne (T6 et escalade en II) pour rejoindre Chörblispitz, mais je ne l’avais pas prévu au programme. Le départ semble fort aérien ! Je descends par la voie normale, chemin tranquille, un peu pentu. J’ai juste perdu brièvement le chemin vers les filets pour les moutons (bascule dans la face O, devant le Pt1790). Puis je descends, vers l’ombre et le pierrier de Fochsen. Un bonjour aux moutons et aux vaches. Une descente jolie parmi quelques arbres pour rejoindre la route d’alpage.
La route, c’est assez vite lassant, mais oh combien reposant pour les muscles ! En face se dresse les Gastlosen, la luminosité du soir devenant belle, ce fut une jolie vue. Descente via un pâturage pour passer la ferme/buvette d’Oberi Dorfallmet, je retrouve le chemin de la montée et sa fontaine bienheureuse. Le plus court serait de descendre le chemin de la montée, mais sur la carte la Ruine Bellegarde m’a attiré telle une mouche. Je longe encore la route, toujours non passionnante, pour arriver à la Ruine Bellegarde (nom français de Jaun). La ruine a été restaurée entre 1995 et 2005 et est fort jolie. Vue imprenable sur les Gastlosen. Il reste à suivre le sentier en forêt pour retrouver Jaun.
Suite au décès prématuré de mon scooter japonais, me voilà, après 20 ans de deux roues, en quatre roues. Climatisation en été, chauffage en hiver, le monde à l’envers ! A 40 ans, cela me fait bizarre d’avoir ma première voiture !